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Grève étudiante: coups d'éclat dans plusieurs villes du Québec

Jeu du chat et de la souris dans les rues de Montréal
SRC

MONTRÉAL - Les manifestations étudiantes se poursuivent sans relâche et s'intensifieront même au cours des prochaines heures.

Les leaders étudiants estiment qu'ils approchent du point de rupture où le gouvernement Charest n'aura d'autre choix que de discuter avec eux.

Selon le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, le gouvernement Charest commence à subir des pressions qui viennent d'autres sources que les étudiants.

«Ce sont les prochaines semaines de grève qui sont payantes en ce sens que la pression sur les administrations de collèges qui doivent réorganiser le calendrier devient très importante, a-t-il expliqué mercredi. On a entendu plusieurs administrations collégiales qui font des appels de plus en plus au ministère de l'Éducation en pressant le gouvernement de s'asseoir avec les étudiants pour trouver une solution.»

M. Bureau-Blouin fait valoir que le coût d'une double cohorte au niveau collégial, avec l'arrivée des finissants du secondaire, n'est tout simplement pas supportable économiquement, de sorte que la menace d'annuler la session n'est pas crédible.

Par ailleurs, des acteurs économiques commencent aussi à se manifester, selon lui.

«On a vu également les chambres de commerce qui s'inquiètent pour les emplois d'été. Je pense qu'on arrive dans un moment crucial pour la grève et c'est pour cela qu'il est important que les étudiants poursuivent pour les prochaines semaines parce que c'est dans les prochaines semaines, selon moi, qu'on va avoir un règlement satisfaisant», a-t-il dit.

Mercredi soir, environ 150 étudiants se sont fait entendre pendant une vingtaine de minutes devant la résidence du premier ministre Jean Charest à Westmount. Tous les manifestants s'étaient dispersés dans le calme peu après 20h30, a indiqué la police de Montréal. Ils étaient partis de la station de métro Édouard-Montpetit vers 19h, répondant à l'appel de la FECQ pour cette «marche nocturne».

Jeudi, la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) appelle à une grande manifestation qui risque de paralyser tout le coeur de Montréal durant plusieurs heures.

La manifestation doit se mettre en branle en plein centre-ville, au square Phillips, et les étudiants se diviseront pour emprunter quatre trajets différents couvrant simultanément tous les secteurs compris entre les rues Guy et Papineau à l'ouest et à l'est, René-Lévesque et Sherbrooke au sud et au nord, ainsi que le quartier international entre Saint-Antoine et Viger plus au sud.

La manifestation, surnommée Grand Charivari, doit commencer à midi et se terminer à 22h au quartier des spectacles, près de la Place des arts.

La CLASSE a déjà donné le ton sur son site Web, invitant les manifestants à se masquer et indiquant clairement qu'elle n'a aucune intention d'empêcher les débordements, puisqu'elle indique d'avance qu'elle ne tolèrera pas que l'on s'en prenne aux casseurs.

«Notez que le comité organisateur est en faveur de la diversité des tactiques, peut-on y lire. Nous ne condamnerons pas et nous n'interviendrons pas si des individus ou un groupe décide d'entreprendre des actions plus radicales. La police fait déjà assez de répression comme ça. En ce sens, aucune altercation physique et aucun profilage entre manifestants et manifestantes ne seront tolérés.»

La journée de mercredi a été marquée par de nombreuses actions. En matinée, un groupe d'étudiants s'est présenté devant l'édifice abritant la résidence officielle du premier ministre Charest à Québec. Les étudiants ont ensuite envahi la rue pour finalement aboutir devant les installations de la papetière White Birch où les policiers sont intervenus, procédant à l'arrestation d'une douzaine d'entre eux qui se sont vu imposer des constats d'infraction pour des sommes allant de près de 450 $ à près de 500 $.

À Montréal, d'autres étudiants ont bloqué pendant quelques heures l'accès à la permanence du Parti libéral du Québec (PLQ), allant même jusqu'à se positionner sur le toit de l'immeuble.

Un autre groupe d'étudiants a de nouveau pris d'assaut la rue pour aller bloquer l'accès au port de Montréal dans un secteur fort achalandé de l'Est de Montréal. La rue Notre-Dame a été fermée durant quelques heures, soit jusqu'à ce que les policiers décident d'intervenir, utilisant notamment du gaz-poivre pour déloger les jeunes. Ceux-ci ont repris la rue, se divisant en deux et suivant des parcours improvisés qui donnaient toujours des maux de tête aux policiers et automobilistes en fin d'après-midi.

«Les gens sont impatients, a expliqué le porte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois. Ils sont rendus à faire des actions comme ça qui perturbent un peu plus. Comme on le dit souvent, le gouvernement ne semble comprendre que le langage de l'argent et c'est pour cela qu'on fait des actions de perturbation économique comme ce matin.»

En avant-midi, un autre groupe de manifestants s'était rendu face au siège social d'Hydro-Québec, sur le boulevard René-Lévesque, bloquant cette artère du centre-ville le temps de tenir une conférence de presse avant de quitter les lieux.

Sur l'heure du midi, les enseignants du Collège Édouard-Montpetit, de Longueuil, ont tenu une occupation pacifique de la rue Gentilly, qui borde leur institution, où ils ont installé une salle de classe à ciel ouvert afin de symboliser à leur tour leur attachement aux principes d'une école accessible, gratuite et ouverte à tous.

À Sherbrooke, des étudiants de l'endroit ont tenu un procès symbolique de Jean Charest.

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La manif en images

MANIFESTATION DU 22 MARS 2012

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