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Temps d'attente en santé : des écarts notables selon les provinces et selon les interventions

Temps d'attente en santé : des écarts notables...
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(Radio-Canada.ca)

Tous les Canadiens ne sont pas égaux devant la santé. Du moins devant certaines interventions médicales, selon ce que révèlent des données de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS).

L'organisme, créé en 1994, mesure l'écart entre les services de santé auxquels ont accès les Canadiens d'une province à l'autre, dans des domaines aussi critiques que le traitement du cancer ou celui des maladies cardiovasculaires. Financé par les gouvernements fédéral et provinciaux, l'Institut vient de publier son sixième rapport sur les temps d'attente par province.

Ainsi, d'est en ouest, un Canadien peut mesurer jusqu'à quel point il devra s'armer de patience, selon qu'il doit subir une arthroplastie de la hanche, du genou, une opération pour régler un problème de cataracte, une chirurgie cardiaque ou une radiothérapie.

Le portrait reste incomplet dans la mesure où les interventions chirurgicales du rapport représentent environ le huitième des interventions pratiquées au Canada. La période de référence est du 1er avril au 30 septembre 2010. De plus, au chapitre de la radiothérapie et des opérations cardiaques, les statistiques ne tiennent pas compte du Québec, qui se distingue en ce qu'il n'utilise pas les mêmes méthodes de calculs.

En général, l'Institut estime que 8 patients sur 10 ont subi une intervention prioritaire dans le délai de référence, c'est-à-dire le temps d'attente acceptable pour une intervention donnée. En 2010-2011, les hôpitaux ont pratiqué environ 400 000 interventions chirurgicales prioritaires comme des arthroplasties de la hanche et du genou, des réparations d'une fracture de la hanche, des pontages coronariens et des chirurgies de la cataracte.

La plupart des provinces ont réalisé 90 % ou plus des pontages coronariens (l'Île-du-Prince-Édouard n'offre pas de chirurgies cardiaques) et des traitements de radiothérapie dans les délais de référence de 182 et 28 jours, respectivement.

En revanche, aucune province n'a réussi à réaliser 90 % des arthroplasties du genou dans les délais de référence de 48 heures et 182 jours, respectivement. Seulement trois provinces (l'Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec) ont effectué 75 % ou plus des arthroplasties du genou dans le délai de référence.

Arthroplastie de la hanche

Considérant que le délai de référence est de 26 semaines ou 182 jours, sauf urgence, le Québec arrive deuxième derrière la Colombie-Britannique en terme d'efficacité. Ainsi, 90 % des personnes qui ont besoin d'un remplacement de la hanche ont été traitées en deçà de 203 jours. Les moins bien lotis sont les Néo-Écossais, les Saskatchewanais et les Manitobains, qui peuvent attendre plus d'un an, voire deux, avant d'être opérés.

Entre 2010 et 2011, au Québec, le pourcentage des patients qui ont été traités dans le délai de référence a reculé de six points pour rejoindre la moyenne canadienne, à 82 %.

Arthroplastie du genou

Considérant que le délai de référence ici aussi est de 26 semaines ou 182 jours, sauf urgence, le Québec arrive cette fois deuxième derrière l'Ontario, dont 90 % des patients sont opérés en deçà de 219 jours. La même proportion de patients québécois a été traitée en deçà de 246 jours. Encore une fois, ce sont les patients de la Nouvelle-Écosse qui souffrent le plus longtemps puisqu'ils peuvent attendre facilement jusqu'à deux ans avant d'être opérés. Quatre-vingt-dix pour cent des cas sont opérés en 617 jours ou moins.

Les Manitobains, tout comme les Terre-Neuviens et les Néo-Brunswickois, peuvent attendre plus d'un an, voire deux, avant d'être opérés. L'accessibilité a reculé de 83 à 78 % au Québec depuis un an, mais dépasse la moyenne canadienne qui est à 75 %.

Opération de la cataracte

Dans ce secteur, le délai acceptable d'attente, s'il ne s'agit pas d'un cas urgent, est de 16 semaines ou 112 jours. Or, l'Ontario et le Québec réussissent à opérer 90 % de leurs patients en dépassant légèrement le délai de référence. Au Canada, la moyenne des patients qui sont traités dans le délai de référence a reculé d'un point, à 82 %, mais au Québec, elle a augmenté d'un point, à 88 %.

Pontage coronarien

Le délai de référence de 26 semaines (182 jours) exclut les urgences. Il n'y a pas de données pour le Québec (qui utilise une autre méthode de calcul) ni pour l'Île-du-Prince-Édouard, qui ne possède pas de service de cardiologie sur l'île. Cela dit, toutes les autres provinces réussissent à opérer plus de 90 % de leurs patients en moins de six mois.

Radiothérapie

Le délai d'attente acceptable à partir de la date où le patient est prêt à être traité est de quatre semaines (28 jours). Cette fois encore, pas de données sur le Québec ni le Nouveau-Brunswick. Seuls les patients de la Nouvelle-Écosse doivent s'inquiéter d'avoir à attendre jusqu'à 34 jours avant d'amorcer leur radiothérapie. En général, les provinces ont maintenu voire augmenté leur performance, sauf la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard qui ont fait baisser la moyenne canadienne à 97 %.

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