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L'aventure du scanner 3D de Creaform

L'aventure 3D de Creaform

QUÉBEC - Vous avez un iPod? Un iPhone peut-être? Vous savez, ce joli étui rose bonbon plein de motifs que vous avez achetée pour l'envelopper?

La compagnie qui l’a fabriquée a dû scanner aux microns près l’iPhone avant de modeler son enveloppe protectrice qui lui va comme un gant. Et il y a fort à parier que c’est le scanner 3D de Creaform, une entreprise de Lévis, qui permet de le protéger.

Si Dieu «créa la forme», Charles Mony, Martin Lamontagne et Gilles Bernigaud l’ont apprivoisée. En 2002, ces trois ingénieurs voulaient transposer chaque courbe, chaque ligne, chaque parcelle d’un objet sur un écran d’ordinateur. La technologie existait déjà, bien sûr. Mais chez la compétition, elle était grosse, lourde, indéplaçable, handicapée. Eux, ils l’ont simplement déposée dans le creux d'une main.. rien de moins.

«Dès la naissance de Creaform, le plan d’affaires visait le développement de sa propre technologie de numérisation 3D», explique Stéphane Auclair, vice-président au marketing. Mais pendant 3 ans, il aura fallu travailler pour d’autres, avec la technologie d’autres. Le premier client fut Bombardier. «Ç'a été suffisamment payant pour financer la recherche et le développement, relate-t-il. Au fond, Creaform a été profitable dès ses premières journées.»

En 2005, c’est l’accouchement: la Handicam 3D voit le jour. Le premier scanner 3D à main autopositionnée portable d’extrême précision dans le monde. «Nos appareils font de la mesure au-delà de 50 microns, c’est la moitié d’un cheveux», précise M. Leclair.

Le scanner imite un fusil à peinture. Il fait le tour de l’objet qui est tenu dans la main, il le décompose, le redimensionne sur ordinateur en 3D. «On voulait amener la technologie de numérisation vers l’objet et non être obligé d’amener l’objet vers la technologie de numérisation, explique Stéphane Auclair. On a complètement changé la façon de faire, c’est révolutionnaire.»

Pour les vendre, sans budget de marketing, il a fallu jouer les colporteurs. Frapper aux portes des universités américaines, des grandes multinationales, prendre rendez vous, se rendre sur place, faire une démonstration. «Ç'a été un après l’autre, chaque vente a été gagnée à l’arrachée.» Renaud France achètera le premier; aujourd'hui, ils en possèdent cinq.

Explosion de millions

Bien que la précision soit devenue une caractéristique, elle devait encore se raffiner. La REVscan a donc fait place à l’EXAscan, à MaxShot et ainsi de suite: de 80 exemplaires vendus en 2007, Creaform ne compte plus. Son chiffre d’affaires a explosé à 37,5 millions de dollars en 2011, une hausse de 37 % par rapport a 2010.

Puisque 300 employés ne suffisent plus, Creaform embauche. Quarante postes, surtout en ingénierie, dont plusieurs à Lévis et Montréal, sans parler des «country managers» en Allemagne.

La firme est toujours basée à Lévis, mais son marché, c’est la planète. «Faut garder en tête que c’est une niche, c’est un marché spécialisé le 3D de très haute précision, confie le vice-président marketing. On n'a donc pas 50 clients potentiels dans la Ville de Québec. Le marché c’est vraiment l’international.»

À preuve, cette semaine, Creaform annonce un partenariat avec le holding EADS. Une entente de développement technologique qui touche toutes les entreprises du groupe surtout Eurocoptère et le géant français Airbus. Un nouveau client qui ira se nicher aux côtés des Rolls-Royce, Toyota, Black&Decker. General Electric, Bauer… et les autres.

Un bureau en Chine, un autre en Inde, au Japon, en Allemagne, en France, des «country managers» aux États-Unis. Et l’Amérique latine? «Oui, ce pourrait être intéressant, le Brésil entre autre, mais pas à court terme. L’objectif à court terme, c’est de rentabiliser les investissements, rentabiliser l’impact au niveau des ventes et la base de clients installés autour de nos bureaux existants.»

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