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Air Canada: un syndicat dénonce la loi qui va leur enlever leur droit de grève

Air Canada: un syndicat dénonce la loi qui va leur enlever leur droit de grève
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OTTAWA - Dénonçant l'intervention du gouvernement Harper «dictateur» dans ses négociations de convention collective, l'un des syndicats des travailleurs d'Air Canada l'a averti mercredi qu'il allait «réveiller un géant qui dort».

Le syndicat n'a toutefois pas encore décidé quelles actions seraient entreprises contre le gouvernement, devant formuler une stratégie plus tard cette semaine.

Dans la nuit de mardi à mercredi, le gouvernement a imposé sa majorité pour faire adopter aux Communes une loi qui interdirait tout arrêt de travail chez Air Canada. Le gouvernement a justifié son geste en expliquant qu'il se devait de protéger l'économie canadienne et les familles canadiennes en cette période de relâche scolaire.

Une fois adoptée, la loi permettra à un arbitre d'imposer une convention collective aux syndicats en conflit, soit celui des pilotes et celui des mécaniciens, des agents de fret et des bagagistes.

L'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale, qui représente le groupe des mécaniciens et bagagistes, a convoqué la presse mercredi pour crier haut et fort son mécontentement et tenter de mobiliser les Canadiens.

Le président de l'Association, Marcel St-Jean, dénonce la loi conservatrice qui va brimer les travailleurs en leur enlevant leur droit de grève et leur droit de vote puisqu'elle les empêchera de choisir et de voter sur leur convention collective.

Il estime que l'intervention gouvernementale va empoisonner les relations de travail, non seulement chez Air Canada, mais aussi dans toutes les entreprises au pays.

Le gouvernement a décidé de prendre la part de l'employeur, dénonce-t-il, et il craint que son geste ne signale la fin des libres négociations au pays. Une attaque fondamentale à la démocratie et aux droits de tous les travailleurs canadiens.

Poursuivant sur cette lancée, son collègue, Serge Gélinas, croit que Stephen Harper vient de réveiller un géant qui dort, soit les syndicats canadiens. Il dit qu'il va tout faire pour soulever la population contre le gouvernement conservateur et s'assurer qu'il ne soit pas réélu.

Malgré leur colère, les représentants du syndicat affirment qu'ils ne vont pas recommander à leurs membres de contrevenir à la loi. Ils n'ont toutefois pas encore déterminé un plan d'action, ni s'ils allaient s'adresser aux tribunaux pour faire déclarer la loi illégale, une fois qu'elle sera adoptée. Cette tactique a été utilisée par le syndicat des employés de Postes Canada qui s'est vu imposer une loi de retour au travail en juin dernier.

Les trois partis d'opposition étaient aux côtés du syndicat lors du point de presse pour offrir leur appui aux travailleurs.

M. St-Jean est conscient que les familles étaient en colère de craindre de devoir annuler leurs vacances en raison d'un conflit de travail chez le transporteur aérien. Il affirme ne pas avoir l'intention de les incommoder, et espère avoir leur appui.

«On va continuer à essayer de ne pas nuire aux voyageurs mais à un moment donné, si on nous enlève tous nos droits, on ne sait plus ce qu'on va pouvoir faire...», s'est-il justifié.

Il espère que les vacances ne sont pas plus importantes pour les Canadiens que les droits des travailleurs.

«Pour avoir des vacances, il faut avoir des pères de famille qui travaillent, ça prend des jobs et ça prend un salaire décent», s'est-il défendu.

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