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Entrevue Gérald Tremblay: l'avenir est dans la Communauté métropolitaine

Entrevue Gérald Tremblay: le bonheur est dans la Communauté métropolitaine
AFP/Getty Images

Quand il a déclaré en novembre qu’il réfléchissait à son avenir, Gérald Tremblay a pris les journalistes à moitié par surprise. Personne ne doute de sa capacité d’absorber les coups – maire Teflon selon certains – mais à 69 ans, il pourrait choisir de laisser sa place à une autre génération.

L’hiver n’a pas encore muri sa réflexion. «Je n’ai pas pris de décision, indique-t-il d’entrée de jeu. Mais ce n’est pas une question d’âge : les jeunes ont encore du mal à me suivre! Je m’étais fixé des objectifs, comme le Quartier des spectacles, les grands projets à Montréal… »

Gérald Tremblay est un maire qui énumère. Au bout du fil, alors qu’il doit parler des grands enjeux de son administration en 2012, il s’attarde surtout à réciter comme un petit catéchisme les projets qui se sont réalisés sous ses mandats. Son parti a même conçu un document promotionnel regroupant tout ce qui s’est fait à Montréal depuis 10 ans, où le maire apparaît, l’air fier, sur la couverture.

«Il y a une période qui a été difficile, les compteurs d’eau, la SDM (Société de développement de Montréal), mais j’ai gardé cette volonté de ne pas me laisser distraire», résume-t-il.

La métropole a perdu 42 000 emplois depuis les sept derniers mois. Le secteur manufacturier, avec les fermetures d’Électrolux et Mabe, a beaucoup écopé, provoquant l’inquiétude de la Chambre de commerce.

«Oui, c’est inquiétant, admet Gérald Tremblay. Mais en même temps, lorsque j’étais ministre de l’Industrie [au milieu des années 90], j’ai entrepris de restructurer l’économie québécoise.» L’objectif : pallier le déclin du secteur manufacturier par l’innovation.

Et le maire énumère : «Nous avons fait le pari des jeux vidéos, l’Institut de cardiologie à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, les HEC, l’Institut de logistique avancée, le développement du port de Montréal. Nous avons misé sur des créateurs. »

Trois chapeaux

Gérald Tremblay insiste sur ses trois chapeaux : maire de Montréal, maire de l’arrondissement Ville-Marie (le centre-ville) et président de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

«On a rénové Montréal, des projets de 17 milliards de dollars, plaide-t-il en parlant de son premier rôle. Malgré ça, on a un problème de fonds de pension, qui n’est pas particulier à Montréal : 13 % de nos budgets vont aux retraites, 17 % à la dette. Il faut trouver une solution. »

« C’est fini de prendre sa retraite à 52 ans, ajoute-t-il. Et la Ville ne peut plus payer 70 % de la cagnotte contre 30 % pour les employés. »

Comme maire d’arrondissement, il hérite bien sûr du développement du centre-ville, mais des problèmes d’itinérance, de santé mentale et de prostitution qui frappent le Faubourg Ville-Marie, à l’est. Récemment, il refusait carrément de confier aux groupes communautaires comme Cactus la gestion des centres d’injection supervisés, exigeant que le réseau de la santé les gère.

« 52 % du budget va aux compétences d’arrondissement, estime-t-il. Nous avons besoin de ressources financières pour assurer la sécurité. Il y a des discussions avec le gouvernement du Québec mais ça coute très cher.»

L’avenir est dans la CMM

Ses adversaires ont souvent déploré la complexe gouvernance montréalaise, là ou le maire réplique inexorablement le même mantra qu’il ne veut pas de « débat de structures ».

Or, Gérald Tremblay mise surtout sur son dernier chapeau pour diversifier et augmenter les sources de revenus : celui de président de la CMM. «J’ai connu des fusions, des défusions, mais au bout du compte, les débats doivent se transporter à la Communauté métropolitaine. Même si on s’entend sur l’île de Montréal, on n’a pas l’influence politique. »

Il fait notamment référence aux 23 milliards de dollars de projets de transport en commun et aux péages sur les autoroutes. « C’est impossible de se développer seulement par les taxes foncières », estime-t-il.

Gérald Tremblay cite en exemple le Plan métropolitain d'aménagement et de développement, approuvé lundi, qui a pour objectif de limiter l’étalement urbain en favorisant la densification et la construction en hauteur, même en banlieue. Une manière, aussi, de générer davantage de taxes foncières au mètre carré. « C’est la première fois que le 514 et le 450 parlent d’une seule voix. »

La CMM pour assurer le pouvoir métropolitain? Plus ambitieux qu’une île, une ville. Mais il faut dire que Montréal contrôle la majorité des votes à la CMM.

Et l’avenir, M. le maire? Où sont les rêves? Gérald Tremblay cite le Planétarium en construction, le projet de transformation du Hangar 16 au Vieux-Port en centre d’expositions, la plage urbaine qui sera aménagée cet été, les discussions sur l’avenir du Silo no 5. Il enchaîne sur les Championnats du monde FINA des maîtres 2014, et la Coupe du monde féminine de la FIFA en 2015.

Tous des projets déjà connus. Mais force est de constater que Gérald Tremblay ne détesterait pas les revendiquer à titre de maire au 375e de la Ville, en 2017.

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