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Syrie: le vice-ministre du Pétrole fait défection

Syrie: le vice-ministre du Pétrole joint l'opposition
AFP

(Radio-Canada) Le vice-ministre syrien du Pétrole a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il démissionnait de son poste et qu'il rejoignait l'opposition au président Bachar Al-Assad, devenant le plus haut cadre du régime à faire défection depuis le début de la révolte.

« Moi, Abdo Houssameldine, vice-ministre des richesses pétrolières et minières en Syrie, annonce ma défection du régime, ma démission de mes fonctions et mon retrait du parti Baas. Je rejoins la révolution du peuple qui rejette l'injustice et la campagne brutale du régime », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée par des opposants sur YouTube.

« Je dis à ce régime : vous avez infligé une année de chagrin et de tristesse à ceux que vous désignez comme votre peuple, lui refusant la vie et l'humanité minimale et conduisant la Syrie au bord du gouffre », a poursuivi celui qui a servi le gouvernement pendant 33 ans.

Il a précisé qu'il ne voulait pas terminer sa vie « au service d'un régime criminel » et a appelé les autres membres du gouvernement syrien à quitter le navire avant qu'il ne coule. « J'ai pris le droit chemin, sachant que ce régime brûlera ma maison, traquera ma famille et fabriquera des mensonges », a-t-il souligné.

Le chef du Conseil national syrien (CNS) Burhan Ghalioun, qui regroupe les principaux groupes de l'opposition, a salué la décision du vice-ministre de quitter le régime et s'est dit convaincu que « d'autres membres du gouvernement et politiciens feront de même ».

Pression diplomatique

Abdo Houssameldine s'en prend également à la Chine et à la Russie, qu'il accuse d'être « des partenaires des assassinats » de Syriens, faisant référence à leur opposition systématique à tout projet de résolution de l'ONU condamnant le régime de Bachar Al-Assad.

L'émissaire chinois en Syrie a quant à lui exhorté jeudi non seulement le gouvernement syrien, mais aussi l'opposition à mettre fin aux violences. Il a également demandé au régime de Damas de collaborer avec les Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour permettre l'envoi de l'aide humanitaire dans les zones touchées par les combats.

L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, qui doit se rendre samedi en Syrie, a lui aussi appelé l'opposition et le régime à coopérer avec les Nations unies « pour trouver une solution qui répondra aux aspirations du peuple syrien ».

De passage au Caire, M. Annan a souligné « qu'une plus grande militarisation va aggraver la situation » en Syrie, ajoutant sa voix à l'Égypte, qui avait évoqué la veille la crainte d'une guerre civile en cas d'armement de l'opposition.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a d'ailleurs ajouté jeudi qu'une « explosion » de la situation en Syrie « n'aurait pas seulement des conséquences internes, mais se propagerait à l'ensemble de la région ».

De son côté, Moscou a de nouveau fait savoir que les pays occidentaux et arabes ne devaient s'attendre à aucun changement de la position russe dans le dossier après l'élection de Vladimir Poutine à la présidence.

Des quartiers dévastés

Pendant ce temps, les violences se poursuivent. Le CNS et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) soutiennent qu'au moins 27 personnes ont été tuées mercredi par l'armée. Dépêchée en Syrie, la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, a réussi à visiter des quartiers de Homs, qu'elle a qualifiés de « totalement dévastés ».

Une équipe conjointe CICR/Croissant-Rouge syrien a réussi à distribuer de la nourriture, des couvertures et une aide médicale à des familles ayant fui le quartier assiégé de Baba Amr, repris par le régime il y a plus d'une semaine.

Le CICR attendait depuis vendredi le feu vert du régime du président Bachar Al-Assad pour entrer dans ce quartier, privé d'eau, d'électricité et de médicaments depuis plusieurs semaines déjà, selon les mouvements d'opposition.

Selon un nouveau bilan de l'OSDH, basé à Londres, près de 8500 personnes, en majorité des civils, ont perdu la vie depuis le début du soulèvement populaire il y a un an.

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