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RVCQ: Robert Morin, le soldat rebelle
Robert Morin

Après maintes ratures et réécritures, voilà que la vingtième version du scénario de Quatre soldats, prochain film du réalisateur indépendant Robert Morin, a trouvé son point final. «Vingt versions, c’est une moyenne pour un film», dit le cinéaste.

Il travaille depuis cinq ans sur ce nouveau projet de long métrage, une adaptation d’un roman de l’auteur français Hubert Mingarelli.

Robert Morin peine à définir ce qui l’a touché dans cette histoire d’amitié, construite puis détruite par la guerre. «Des fois, une œuvre t’émeut, te bouleverse, et tu ne sais pas pourquoi.» La distribution se dessine tranquillement. Antoine Bertrand (Les Bougon, Virgine, C.A.) devrait enfiler l’uniforme de soldat et intégrer la milice du réalisateur rebelle.

Une certitude: Quatre soldats sera moins politique, moins engagé que sa filmographie récente, qui nous a habitués à une caméra subjective et à des thèmes «politically incorrect». Les films Petit Pow! Pow! Noël, Papa à la chasse aux lagopèdes et Journal d’un coopérant, présentés lors des Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ), démontrent la signature franche et décalée du cinéaste. «J’offre un cinéma moins formaté, mes sujets sont souvent durs à prendre, mais on doit ça au public, de proposer des choses différentes.»

Serait-il tenté, par temps de vache maigre, de faire un film à numéros, qui lui permettrait de fouler le tapis rouge du cinéma lucratif? «Je considère que mes films sont accessibles; je ne fais pas du Jean-Luc Godard. Et ça n’existe pas, un public. On peut aimer mes films et aussi aimer Die Hard.»

Robert Morin croit toutefois que plusieurs productions oublient le cinéma, un travail formel, au profit d’une bonne histoire. Sans reprocher aux Philippe Falardeau et Denis Villeneuve de faire des films confortables, il préfère la surprise, le risque et la quête esthétique. «Il faut voir un film comme une œuvre d’art. C’est un travail sur la structure, les images, la musique et la temporalité. Je cherche avant tout l’audace plastique.»

Le réalisateur est sans doute un des rares à ne pas rêver de statuettes dorées. «Les films récompensés dans les galas ne sont pas des films que j’aime. Ça m’enverrait un message négatif.»

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