Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Montréal en lumière: Arthur H arrive avec son Baba Love

Entrevue: Arthur H est Baba Love
Diane Sagnier

Arthur H est Baba Love. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est écrit sur la pochette de son dernier disque. Joint par téléphone, quelques jours avant son passage au festival Montréal en Lumière, le chanteur français ne cache pas un certain enthousiasme à l'idée de revenir poser sa guitare au Québec.

Il faut dire que ça fait plus de 20 ans qu'il vient nous rendre visite. «J'ai un attachement particulier avec Montréal que je considère comme ma deuxième ville, après Paris. Je suis venu ici par hasard au début des années 90 pour un festival et depuis j'y ai pris goût. C'est une ville qui m'inspire énormément, que je trouve moins pressurisée que Paris et où j'ai fait de belles rencontres».

Et parmi ces rencontres, il y a eu celle avec Lhasa de Sela, qui l'hébergera un temps et lui fera découvrir les cafés et les rues du Mile-End, un quartier où Arthur H aime se balader quand il revient à Montréal.

Un baba love indépendant

Avec Baba Love, Arthur H a opté pour la production indépendante. «Quand tu sors un album autoproduit, il y a une part de risque. C'est comme si tu te retrouvais dans un pays étranger. Il y a un état d'inconfort, mais c'est aussi ça que je trouve intéressant. C'est une bonne façon de casser les habitudes.»

«De toute façon, poursuit-il, je pense et j'espère qu'à un moment les artistes vont reprendre le contrôle de l'industrie, continuer à gagner leur vie avec leur musique, et toucher l'ensemble de leurs biens. Pas uniquement 5% comme c'est le cas à présent. C'est peut-être un peu utopique, mais bon.»

Les admirateurs d'Arthur H ne devraient pas être déçus à l'écoute de ce nouvel album. On retrouve l'univers flamboyant et iconoclaste du chanteur à la voix grave. Il joue avec les mots, se joue d'eux, comme pour mieux les faire sonner. «Souvent, les gens se concentrent plus sur le sens des mots que sur leur musicalité alors que je trouve que c'est avant tout une matière sensuelle.»

La poésie jouissive d'Arthur H se décline en douze pièces, dont plusieurs duos, notamment avec l'artiste new-yorkais Saul Williams, sa soeurette Izia, et le comédien Jean-Louis Trintignant. Quand on lui demande avec quel artiste québécois il aimerait un jour faire un duo, Arthur H répond sans hésiter les Loco Locass. «J'écoute beaucoup de rap et j'apprécie l'intensité de leur son, ça me parle.»

Arthur H est dans la marge depuis 20 ans. Pas classable et pas envie de l'être. «J'ai toujours deux ou trois chansons dans mes disques, qui sont hors format, c'est important de casser les codes, de ne pas être trop dans la tradition.»

On comprend alors mieux son admiration (adoration?) pour le peintre Basquiat à qui il consacre d'ailleurs une chanson. «C'était un modèle de fertilité insensé, peut être parce qu'il savait qu'il allait mourir. Il y a dans son oeuvre le jour et la nuit, l'ombre et lumière, une certaine forme de confusion très créative que j'admire.»

Le spectacle de Montréal sera certainement à l'image de l'album, un grand maelström musical. Arthur H nous promet d'ailleurs «des moments d'électro explosif, du rock, des sons psychédéliques à la Pink Floyd, des passages plus voluptueux et des pétages de plombs». Si avec ça vous n'avez pas envie de venir...

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.