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ENTREVUE: François Legault ne croit pas à une tendance à la baisse pour la CAQ

Pas d'erreur, et pas peur...
PC

QUÉBEC - C’est connu, les politiciens détestent les sondages. Publiquement ils les ignorent: un Polaroïd qu’ils disent, une photo du jour. Et pourtant derrière les rideaux, les stratèges sortent le scalpel et dissèquent chaque pourcentage. François Legault et sa garde rapprochée ne font certainement pas exception.

Et selon ces sondages, les intentions de vote de la CAQ sont passées de 40 % en novembre 2011 à 31 % le mois dernier, un recul de plus de huit points. Une tendance à la baisse, même si François Legault refuse le mot.

«Que ça monte, que ça descende on ne peut pas dire que c’est une tendance, estime-t-il. Il y a encore beaucoup de volatilité dans le vote au Québec.» Et pourtant, son équipe et lui dressent un constat que le chef va marteler tout au long de son entrevue avec le Huffington Post, comme s’il y avait justement une tendance à renverser. «Quand on pose des questions, on se rend compte qu’il y a des Québécois qui ne connaissent pas nos propositions»

Dans l'inconnu

François Legault craint de ne pas être assez connu. Et que ses politiques demeurent incomprises. Bien sûr, un chef ne dira pas qu’il a peur, mais il répète ce qui le dérange. «Dans le sondage (de janvier, où la CAQ perd huit points), il y a beaucoup de Québécois qui ne connaissent pas nos propositions, qui ne me connaissent pas.»

Sa stratégie? «La CAQ va essayer avec plus de représentants de mieux faire circuler le message dans toutes les régions du Québec. C’est le grand défi avant le vote.»

François Legault se voit en élection dès ce printemps, convaincu que Jean Charest ne veut pas avoir de Commission sur l’industrie de la construction dans les pattes pendant une campagne à l’automne. «C’est un tour de force qu’on essaie de faire, lance-t-il. On va être prêt, on va avoir une plateforme et une équipe solide.» N'empêche, il prendra tout de même la peine de rajouter que «plus de temps on aura, mieux ce sera».

Il n'y a pas d'erreur

M. Legault, devant cette baisse dans les sondages, auriez-vous commis des erreurs? «Non, je n’admets pas que j‘ai fait des erreurs», répond-il. «En plein milieu d’une négociation avec l’ADQ, on s’est fait demander quelles en seraient les conclusions; je vois mal comment on pourrait trouver une réponse autre que "On verra".»

Et pour François Rebello, le transfuge péquiste qui a déclaré que la CAQ allait tracer la route vers la souveraineté? «C’est pas une erreur, c’est un changement de prisme, nuance-t-il. Il faut que tout le monde s’habitue à revenir à un débat statu quo versus changement.» Là-dessus, François Legault jure qu’il n’a jamais appelé son ami Rebello afin qu'il ajuste le tir.

Et que dire des deux faux donateurs à la CAQ, ce qui laisse croire à l’utilisation de prête-noms? Le parti a bien été forcé de reconnaître son erreur, mais François Legault s'est bien gardé de commenter.

M. Legault, avez-vous peur de débattre avec Jean Charest? «Ah! Pas du tout ! Même j’ai très hâte et avec lui et avec Mme Marois.» En attendant l’affrontement, c’est à l’Assemblée nationale que les débuts de la CAQ vont se jouer - en l'absence de M. Legault. Mais le chef dit qu'il saura garder le contrôle sur ses députés. «C’est un grand défi de leadership, mais je pense que oui je suis capable. On va en débattre pour être certain de tirer tous dans la même direction, on s’entend déjà.»

En photos

7 novembre 1998

La carrière de François Legault

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