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La France s'arrache les joueurs de hockey québécois

La France s'arrache les hockeyeurs québécois
Dragons de Rouen

PARIS - La ligue Magnus est devenu un eldorado pour les hockeyeurs québécois. Cette saison, ils sont 41, jeunes et moins jeunes, à sévir sur les glaces françaises.

Ils sont presque 14 000 spectateurs à s’entasser dans le Palais omnisport de Bercy, à Paris pour suivre la finale de la Coupe de France. Belle affluence pour un match de hockey. Les Ducs de Dijon affrontent les Dragons de Rouen. Il y a sept Québécois sur la glace (dont les deux capitaines) et comme d’habitude, ils font le spectacle. Les Ducs de Dijon gagnent le match sur le fil (7-6). La fête a été belle. À 30 ans Carl Mallette, l’imposant capitaine des Dragons de Rouen, a encore brillé. Il est l’un des doyens des hockeyeurs québécois «français».

«J’avais 24 ans lorsque j’ai débarqué à Rouen. C’est un agent qui m’a fait venir. Le panorama commençait à être compliqué pour moi en Amérique du Nord. Il me manquait un peu de vitesse pour jouer dans la LNH. Avant de signer, Guy (Fournier, directeur général québécois de Rouen) m’a demandé si j’avais des potes qui seraient intéressés pour tenter l’aventure. Je suis venu avec Marc-André Thinel (toujours à Rouen) et Éric Fortier (aujourd’hui à Angers) dans mes valises. Il a fallu s’adapter, parce qu’au début on avait qu’un match par semaine alors qu’on était habitués à en jouer cinq ou six. La première saison, on n’a pas perdu un match.»

Les Québécois monopolisent tous les podiums en France. Les cinq premiers joueurs au classement des meilleurs marqueurs (dont Carl Mallette) viennent de la «lointaine province». «Mais c’est parce qu’ils sont tous de très bons joueurs, affirme le directeur général Guy Fournier, arrivé en France en 1984. «Ils s’acclimatent très rapidement, parce qu’ils parlent la même langue. Ils font le job sur et en dehors de la glace. En général leur profil est toujours un peu le même: ils ont joué en junior majeur au Québec (LHJMQ), en Ligue américaine (AHL) ou en Ligue centrale (ECHL). Chaque équipe a droit à quatre joueurs extra-communautaires (de l’Union européenne). Ils sont tous Québécois (41) ou Canadiens (19).»

«Ici, quand un gars gagne 35 000/40 000 euros par an (45 000/52 000 dollars canadiens), c’est le bout du monde», ajoute-t-il. Mais ils ont d’autres avantages: en général, les clubs leur fournissent un appartement, une voiture et ils leur paient au moins un billet d’avion France-Québec. Le vieux continent, et la France en particulier, permet aux hockeyeurs québécois qui n’ont pas pu percer en Amérique du Nord, de vivre de leur passion.

«C’est la meilleure décision que j’ai pris de ma vie, assure Francis Desrosiers, 22 ans, joueur des Brûleurs de loup de Grenoble. Ici, les glaces sont un peu plus grandes. Et moi, j’ai toujours été un gros patineur, donc j’ai plus d’espace pour m’exprimer. La saison dernière, j’ai signé un contrat avec les Phénix de Reims (2e division nationale, ville du champagne). Je jouais avec Maxime Gervais (frère de Bruno Gervais du Lightning de Tampa Bay).»

«J’ai fait une belle saison (23 buts et 38 passes décisives en 26 matches), poursuit Desrosiers. J’ai reçu plusieurs propositions et j’ai accepté celle de Grenoble, un club historique en France (le club de Cristobal Huet), qui évolue en Ligue Magnus, qui a une très belle salle (3500 spectateurs) et qui est au pied des Alpes. J’ai un contrat de deux ans. J’ai une année pour m’acclimater et une seconde pour cartonner.»

Quant à Carl Mallette, il a signé un CDI (contrat à durée indéterminée), preuve que la confiance règne et qu’il est devenu indispensable. «Je vais donc finir ma carrière en France. Ensuite, je voudrais être entraîneur. On verra bien où cela me mènera.» Pourquoi pas en France ?

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