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Bob Rae à la conquête du Québec

Bob Rae: la grande séduction au Québec

OTTAWA - Qu’il soit au Québec ou à Ottawa, Bob Rae ne manque pas l’occasion de rappeler que le Parti libéral du Canada (PLC) ne survivra pas sans l’appui des Québécois.

«C’est clair et il faut le reconnaître, c’est la participation des Québécois qui va nous aider», dit-il. De l’aide, son parti en a bien besoin. Pas seulement pour quitter sa troisième place à la Chambre des communes, mais aussi pour se reconstruire après des années de déchirements internes couronnées par la cuisante défaite du 2 mai 2011. Ainsi, à la Saint-Jean-Baptiste, Bob Rae a entrepris une opération séduction, espérant rallumer la flamme libérale au Québec.

Depuis les dernières élections fédérales, le chef libéral par intérim a visité le Québec sept fois, et planifie plusieurs autres rencontres dans les prochains mois. «On a du travail à faire pour regagner la confiance des Québécois», reconnaît-il.

Bob Rae est en tournée «quasi» électorale au Québec. À Rimouski, à Laval ou à Montréal, il rencontre les partisans libéraux. Et selon lui, les récentes décisions des conservateurs, telles l’abolition du registre des armes d’épaules ou encore les peines sévères à l’endroit des jeunes contrevenants, décriées par beaucoup au Québec, lui fournissent la brèche pour entamer les discussions.

«Nous avons une chance de convaincre les Québécois de venir ou de revenir au foyer libéral parce que c’était un foyer traditionnel pour beaucoup de monde», estime-t-il. Des efforts qui semblent porter leurs fruits, selon les plus récents sondages.

Aurait-il oublié le scandale des commandites? Non, mais Bob Rae estime que le PLC a compris la leçon. «Ceux qui sont responsables ont payé le prix, et nous devrons franchement faire nos excuses envers la population québécoise, mais je pense que c’est important maintenant de tourner la page, et de reconnaître qu’il n’y a aucun parti qui a le monopole de la vertu politique.»

Mais il faudra bien plus que les charmes de politicien aguerri de M. Rae pour reconstruire le PLC au Québec. Il se dit préoccupé par le fait que même si les choses s’améliorent, il y a encore des comtés sans présence libérale au Québec.

À la fin 2011, Élections Canada a dû radier six associations libérales, parce que celles-ci n’avaient pas soumis leurs rapports d’états financiers tel que requis par la loi. Une situation que déplore Denis Joannette, directeur général du PLC au Québec, qui rassure que le processus de réenregistrement de ces associations est déjà entamé. Selon M. Joannette, le PLC compte actuellement 6100 membres en règle au Québec.

Il se réjouit d’ailleurs de la nouvelle résolution adoptée lors du congrès national du parti en janvier, permettant aux partisans libéraux non membres de participer à l’élection du prochain chef et affirme qu’elle servira à consolider leurs appuis à travers la province. Un congrès prévu à Québec en juin prochain sera consacré à l’élection d’un nouveau comité régional ainsi que d’un nouveau porte-parole.

D’ici là, Bob Rae n’hésite pas à marcher sur les plates-bandes des autres partis pour y puiser des appuis. «Il y a des gens qui ont voté oui aux référendums (de 1980 et 1995) qui ne sont pas des souverainistes, qui cherchent plutôt à participer à la vie politique. Le Parti libéral reste le parti qui peut former un gouvernement avec l’appui de la population québécoise.»

Quant à la nouvelle transfuge issue du NPD, la députée Lise St-Denis, M. Rae insiste pour dire qu’il ne l’a pas recrutée et déplore la réaction du NPD: «Toute la campagne d’intimidation du NPD n’est pas envers nous, mais envers leurs députés qui regardent la situation et ne sont pas certains de quoi faire», précise-t-il. Il conclut en affirmant que le PLC «reste un parti ouvert, mais c’est aux députés eux-mêmes de décider ce qu’ils veulent faire à l’avenir.»

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