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Le sucre interdit aux moins de 18 ans?

Pas de sucreries pour nos jeunes?
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Les dents sucrées vont grincer: les petites douceurs sont montrées du doigt par trois chercheurs californiens qui se sont exprimés dans la revue américaine Nature.

Selon l'auteur principal, Robert Lustig, pédiatre et chercheur à l'Université de la Californie à San Francisco, "les trois quarts des frais médicaux aux États-Unis sont consacrés au traitement des problèmes métaboliques associés à l'alimentation, essentiellement au sucre. De plus en plus d'études montrent que manger trop de sucre dérègle l'appétit et crée une dépendance. Aucune étude n'a jamais comparé les coûts de l'alcool, du tabac et du sucre, mais, à mon avis, c'est comparable aux coûts qu'entraînent le tabac et l'alcool, tant pour les consommateurs que pour ceux qui respirent la fumée secondaire et périssent dans des accidents de la route causés par l'alcool."

Ainsi, comme l'alcool et le tabac, le sucre serait donc nuisible pour le corps... et la société, en coûtant 150 milliards de dollars par année aux États-Unis, selon le Dr Lustig. Le sucre, rappelle-t-il, est la source d'une dépendance qui s'expliquerait par le fait qu'autrefois, nous mangions des fruits; les périodes de disette nous poussant à augmenter notre apport en calories. Ce qui n'est plus le cas dans nos pays aujourd'hui.

Que faire, alors? Interdire la publicité pour les sucreries? Limiter, voire prohiber la vente des bonbons, boissons sucrées et autres gâteaux? Fixer un âge limite (10 ou 15 ans suggère le Dr Lustig) pour la consommation de ces produits dits toxiques? Le débat est ouvert, d'autant plus que "lier le sucre à des maladies comme l'obésité, le diabète ou l'hypertension est une réponse simple à une question complexe", a souligné Stephanie Baxter, de l'Association canadienne des boissons. L'institut canadien du sucre, lui, rappelle que "Le gain de poids survient lorsque la «consommation» d'aliments et de boissons est supérieure à «l'utilisation» lors de l'activité physique et des autres fonctions du corps".

Et il n'y a pas que les sucreries qui seraient dans la ligne de mire: la malbouffe en général est suspecte. Au nom de la santé à tout prix, ou pour tout simplement créer une société bien proprette, les autorités peuvent-elle s'arroger le droit de gérer notre style de vie? En viendra-ton à des cas extrêmes comme à Singapour, où il est interdit de mâcher de la gomme (sauf gomme à "effets thérapeutique"!)?

Se sucrer le bec risque de ne plus être aussi simple. Les enjeux sont énormes. Pensez aux épiceries, restaurants, dépanneurs... et aux parents.

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