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Tolérance zéro pour les jeux d'intimidation et les débrayages illégaux

Le 8 décembre dernier, des cols bleus de la Ville de Montréal se sont réunis en grand nombre pour une assemblée générale illégale, privant la fourniture normale des services de la Ville pendant une partie de la matinée, et ce, malgré une injonction de la Commission des relations de travail.
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Nous ne sommes pourtant plus à une époque sombre où on parlait davantage de conflits de travail que de relations de travail et où la marque de commerce de certains syndicats au niveau municipal consistait à user de moyens de pression teintés de tactiques d'intimidation et d'interventions musclées.

Et pourtant, on assiste depuis quelques jours à une résurgence regrettable et socialement inacceptable de ce type d'actions, qui vont de la grève illégale à la désobéissance civile de la part de certaines unités syndicales.

Rappelons brièvement les faits. Le 8 décembre dernier, des cols bleus de la Ville de Montréal se sont réunis en grand nombre pour une assemblée générale illégale, privant la fourniture normale des services de la Ville pendant une partie de la matinée, et ce, malgré une injonction de la Commission des relations de travail. Pourtant, rappelons qu'une convention collective, en vigueur jusqu'à la fin de 2017, a été négociée entre la Ville de Montréal et le Syndicat des cols bleus et prévoit, entre autres, un partage des coûts équitable des régimes de retraite, respectivement à 55/45 %. Le maire de Montréal s'est même débattu lors de la commission parlementaire sur la Loi 15, sur la gestion et le contrôle des effectifs du secteur public, afin de défendre cet important acquis des employés, contenu dans la nouvelle convention collective.

La veille, quelques centaines de syndiqués ont envahi le terrain privé de la présidente de l'Union des municipalités du Québec et la mairesse de Sainte-Julie, madame Suzanne Roy. Ils ont ramassé des meubles dans la rue et fait un barbecue sur le gazon devant son entrée, en criant des slogans, en déployant des pancartes, en intimidant les voisins et en empêchant ses enfants de rentrer chez eux, alors que la mairesse travaillait à son bureau à l'hôtel de ville.

On peut décider de minimiser ces gestes, d'en réduire la portée, ou de les aborder comme des cas isolés, ou bien décider de les dénoncer avec courage, avant qu'ils ne deviennent le début d'un dérapage généralisé, et avec lui, le crépuscule de l'ordre social.

Ces jeux d'intimidation et le débrayage illégal auxquels se sont livrées ces personnes syndiquées sont dignes d'une époque désormais révolue, évoquant de mauvais souvenirs. Le Québec est une démocratie où sont acceptées et discutées les divergences d'opinion, pourvu que cela se fasse dans le respect de la Loi et de l'ordre public, et dans le respect mutuel. Il est inacceptable de s'attaquer à la vie privée de personnalités publiques, à leur famille et à leur entourage; il est déplorable de faire appel à des mesures illégales en immobilisant les services usuels d'une ville et en prenant la population en otage: des travailleurs, des payeurs de taxes, des usagers des services publics...

Nous sommes l'une des sociétés les plus égalitaires dans le monde, où la libre négociation et le dialogue social sont ultra favorisés comparativement à de nombreuses autres juridictions. Ce privilège vient avec des droits civiques, mais aussi avec des obligations et des devoirs moraux.

C'est pourquoi le CPQ en appelle au sens moral, à l'exemplarité et à l'intégrité des leaders des syndicats concernés, dont il sait apprécier la valeur dans les moments difficiles. On ne peut accepter, comme société civilisée, que la constitution d'un rapport de force dérive en une démonstration de force. Ce n'est pas légitime. Ce n'est pas crédible. L'heure est au retour au calme, au dialogue, aux arguments, à la persuasion.

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