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Tous les Québécois seraient pris en otage par une grève illimitée dans la construction

Il est essentiel, pour l'intérêt collectif, que l'enjeu actuel connaisse rapidement sa conclusion, et qu'une situation de ce genre ne se répète plus à l'avenir.
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Devant l'éventualité très sérieuse qu'une grève générale dans la construction soit déclenchée lundi par l'Alliance syndicale (secteurs résidentiel, commercial, industriel et du génie civil), faisant suite aux offres syndicales définitives sur lesquelles les syndicats n'entendent plus négocier, le CPQ (Conseil du patronat du Québec) tient à souligner que plusieurs clients (propriétaires résidentiels, entreprises et industries, gouvernements et sociétés d'état) seraient pris en otage advenant un tel conflit de travail. De nombreux donneurs d'ouvrage ont entrepris ou planifié des travaux majeurs qui se dérouleront au cours des prochains jours, des prochaines semaines et des prochains mois. C'est tout le Québec qui serait frappé, car la construction est au cœur de l'économie, du fonctionnement et de la sécurité de notre société.

Pour illustrer l'ampleur des impacts, considérons un instant le poids économique de ce secteur. En effet, selon une étude publiée par le CPQ l'an dernier, l'industrie de la construction était, en soi, la quatrième en importance en matière économique, en contribuant pour 22,4 milliards de dollars au PIB du Québec, soit 6,5%, et en étant responsable de 267 500 emplois. Mais la construction n'est pas composée uniquement d'entrepreneurs. Il s'agit plutôt d'un écosystème, une chaîne de valeurs qui implique la participation de toute une série de composantes, autant des donneurs d'ouvrage que des services professionnels et des fournisseurs de matériaux, pour n'en citer que quelques-uns.

. Il s'agit plutôt d'un écosystème, une chaîne de valeurs qui implique la participation de toute une série de composantes, autant des donneurs d'ouvrage que des services professionnels et des fournisseurs de matériaux, pour n'en citer que quelques-uns.

Rappelons que la grève de 2013 dans la construction avait duré six jours dans les secteurs résidentiels, du génie civil et de la voirie et quatre jours de plus dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel, et c'est seulement grâce à l'intervention du gouvernement du Québec, par l'adoption d'une loi spéciale forçant le retour au travail, que l'impasse avait été brisée. Mais entretemps, en si peu de jours, elle avait coûté des centaines de millions de dollars au PIB québécois qui avait chuté en juin 2013.

Le CPQ tient à rappeler que la négociation collective est le meilleur outil pour atteindre un accord satisfaisant pour l'ensemble des parties. C'est pourquoi le gouvernement du Québec n'a pas d'autres choix que de continuer de mettre en œuvre tous les efforts nécessaires pour convaincre les parties syndicales et patronales, afin qu'une entente négociée soit conclue d'ici lundi prochain, soit avant le déclenchement de la grève.

À défaut d'atteindre cet objectif, et compte tenu de l'ampleur des impacts, il devra déposer un projet de loi spéciale empêchant la grève générale et obligeant les parties à trouver une solution, ce qui pourrait aller jusqu'à l'imposition d'un arbitrage. Le gouvernement, ce faisant, devrait éviter à tout prix de prévoir des mesures punitives à l'égard des parties ou de décréter unilatéralement certaines conditions de travail.

Il est essentiel, pour l'intérêt collectif, que l'enjeu actuel connaisse rapidement sa conclusion, et qu'une situation de ce genre ne se répète plus à l'avenir.

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