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Ma liste révisée des vins importés en vrac vendus à la SAQ

Talonnée par les médias suite à mon billet du 27 février dernier, la SAQ a publié le lendemain en fin de journée sur son site internet, la liste des vins importés en vrac qui se trouvent dans ses succursales à l'insu de presque toute sa clientèle.
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Talonnée par les médias suite à mon billet du 27 février dernier sur les vins importés en vrac vendus à la SAQ, celle-ci a publié le lendemain en fin de journée sur son site internet, la liste des vins importés en vrac qui se trouvent dans ses succursales à l'insu de presque toute sa clientèle.

Certaines personnes avaient pourtant déclaré après la publication dans le Huffington Post Québec de mon article intitulé ''Des vins de dépanneurs à la SAQ'' qu'il était entièrement faux et que c'était du délire total. Par charité chrétienne, nous tairons ici leurs noms.

Ce qu'en pense la SAQ

Le soir même de la parution du dit billet, j'ai été invité à participer vers 18h05 au 98,5FM, à l'émission de radio "Montréal maintenant" animée par Paul Houde sur ce sujet. Après les 5 minutes de mon intervention, une porte-parole de la Société des alcools du Québec avait droit de réplique.

Voici le lien pour les personnes qui aimeraient écouter cette entrevue d'une dizaine de minutes: http://bit.ly/1hngZVQ

Retenons surtout que le monopole déclare à deux reprises que ce n'est pas un enjeu important pour leur clientèle que de connaître lesquels de ses vins ont été importés en vrac par rapport à ceux embouteillés sur leurs lieux de production et que cela n'est pas un critère de sélection lors de leur magasinage. En d'autres mots, selon la SAQ, vous ne voulez pas le savoir.

"La preuve, les clients ne nous posent jamais de question à ce sujet dans les succursales" déclare la porte-parole. Piètre argument puisque la grande majorité de sa clientèle avant la publication de mon billet, ignorait évidemment l'existence des produits de cette catégorie à la SAQ!

Des faits, rien que des faits S.V.P.

Mais sur quoi la SAQ se base-t-elle pour affirmer ainsi que les consommateurs ne désirent pas être informés sur la catégorie de vins qu'ils achètent dans ses succursales? A-t-elle fait faire un sondage en bonne et due forme sur cette question spécifique? Si oui, qu'elle nous le montre illico.

Pour ma part, curieux de connaître réellement ce qu'il en est, j'en ai immédiatement commandé un auprès de la firme MBA Recherche. Ce sondage a été réalisé selon les règles de l'art.

Pour résumer l'opinion des consommateurs consultés, 88% d'entre eux désireraient que l'on identifie clairement sur les bouteilles celles dont le vin a été importé en vrac.

Encore mieux. 83% des consommateurs de vin suggèrent que cette mention soit imposée de manière obligatoire par le gouvernement. Une chance que vous ne voulez pas le savoir! Les personnes qui le désirent pourront consulter en totalité ce sondage très intéressant grâce au lien suivant: http://bit.ly/NWjeoG

L'art de noyer le poisson

Il est intéressant d'analyser le texte préparé par la SAQ qui accompagne la liste qu'ils ont préparée et envoyée à certains médias. On n'utilise jamais le terme "importés en vrac" qui est pourtant le fondement même de ce débat. On utilise uniquement les mots "embouteillés au Québec" ce qui leur permet d'affirmer que d'identifier clairement les vins avec la mention "embouteillés au Québec" pourrait nuire par association ... aux vins québécois!

Si on utilisait le logo que j'ai conçu à cet égard et dont j'ai cédé les droits gratuitement sur lequel il est écrit Importé en vrac et embouteillé au Québec cela règlerait le problème. En effet, les vins québécois, bien qu'ils soient évidemment embouteillés au Québec (j'espère bien!), ne sont pas eux, importés en vrac. Aucun risque de mérise. Autre piètre argument.

À défaut pour le moment d'accepter d'identifier clairement d'une manière quelconque les vins importés en vrac qui se retrouvent dans son répertoire, la Société des alcools du Québec a publié une liste le 28 février dernier en fin de journée sur son site internet.

Et c'est ce qu'elle devait faire. Comme je le soulignais dans mon billet du 27 février dernier ''ce n'est pas à moi de vous dire quels sont les vins de cette catégorie qui sont présentement à la SAQ car cette responsabilité relève plutôt et avant tout au fournisseur ainsi qu'au détaillant.''

Le mandat de la SAQ est clair

Vous remarquerez que le texte d'introduction à la liste de la SAQ semble défendre davantage les intérêts de l'industrie de l'embouteillage (qui a bien sûr le droit d'exister) que le droit des consommateurs d'être informés de la nature des produits qu'on leur propose.

Je rappellerai que le mandat de la SAQ, qui tient en deux lignes, est le suivant:

"De faire le commerce des boissons alcooliques en offrant une grande variété de produits de qualité."

Nul part il est mentionné qu'elle a le mandat de favoriser le développement l'industrie de l'embouteillage local de vins importés en vrac. De toute manière cette industrie n'est pas prête à manquer d'ouvrage car elle a déjà 8,000 points de vente (épiceries et dépanneurs) où ses produits peuvent être distribués.

Alors arrêtons de nous faire pleurer en disant que l'industrie de l'embouteillage du Québec serait en péril si le gouvernement imposait la présence d'un logo à cet effet sur ces bouteilles afin d'informer les consommateurs de la catégorie des produits qu'on leur propose.

Je ne suis nullement inquiet de l'avenir de l'industrie de l'embouteillage qui aura encore de beaux jours devant elle. Je le suis par contre beaucoup plus pour celui du droit à l'information de la population lorsqu'elle achète ses vins au Québec, un droit fondamental, jusqu'à preuve du contraire.

Précisons une chose

Il y a environ une vingtaine produits importés en vrac à la SAQ qui sont proposés en gros formats de 3 et 4 litres, des viniers en quelque sorte. On devrait parler ici plutôt de vins ''ensachés au Québec" plutôt que "embouteillés au Québec". Même si je crois qu'il faudrait clairement aussi les identifier comme "importés en vrac" ce ne sont pas les produits de ce type que je vise avant tout par ma recommandation. Il y a en effet peu de personnes qui penseront que ces gros formats en boîte de carton ont été importés tels quels de l'Australie, de la Californie ou du Chili.

Mais le risque de confusion pour la clientèle est éminemment plus élevé pour les vins importés en vrac vendus en bouteille de format régulier (750 ml) qui se trouvent éparpillés dans les succursales parmi les vins embouteillés sur leurs lieux de production. C'est cet inadmissible mélange des genres auquel on refuse pour l'instant de remédier.

La liste de la SAQ

L'avez-vous vue? La trouvez-vous claire? On y énumère sans aucune logique apparente 52 produits, mélangeant les couleurs (blanc, rosé et rouge), les fournisseurs, les pays et surtout les formats (750 ml. 1 litre, 3 litres, 4 litres). Je n'irai pas jusqu'à écrire que cela est volontaire mais vous serez d'accord avec moi que cela n'en favorise certainement pas la compréhension.

Dans l'éventualité où cette liste sera modifiée par la suite, j'en ai fait des captures d'écran.

Je vous ai donc chers amis lecteurs démêlé un peu tout ça, classant les produits par format, par couleur et par lettre alphabétique. Je vous ai aussi précisé le prix qui est une variable importante. Chaque nom de produit est un hyperlien qui vous mènera à la fiche de produit sur le site internet de la SAQ. Vous trouverez cette liste en utilisant le lien à la fin de ce billet. Je vous suggère de l'imprimer et de la partager avec vos bons amis qui tout comme vous ''ne veulent pas le savoir".

Mais ce n'est pas tout

Quelle ne fut pas ma surprise de constater que la liste publiée de la SAQ omettait de mentionner plusieurs autres produits de son répertoire importés en vrac. Sans doute quelques malheureux oublis de leur part. Donnons la chance au coureur.

J'ai donc ajouté sur ma liste près d'une vingtaine de produits que la SAQ a négligé d'ajouter et qui à ma connaissance auraient dû en faire partie. Vous pourrez identifier ces produits par un astérisque qui précède leurs noms dans ma liste. Et n'oublions pas que je n'ai pas eu le loisir d'analyser tous leurs produits un à un. Il pourrait y en avoir encore plus que les 71 produits qui sont mentionnés sur ma liste mais seule la SAQ le sait.

Précisons ici car on n'est jamais trop prudent, que je ne désire nullement insinuer ou prétendre que notre monopole a ainsi voulu tromper volontairement les médias ou la population. Libre à vous de penser ce que vous voulez. Leur liste est certes imparfaite mais qui peut prétendre à la perfection?

Mise à jour perpétuelle

Je m'adresse ici à tous et chacun mais tout particulièrement aux personnes qui évoluent dans l'industrie du vin. Si vous êtes en mesure d'identifier d'autres produits importés en vrac et vendus par la SAQ, faites-moi en part par courriel. Les noms de ces produits seront ajoutés à la liste ci-dessous après vérification. Cet exercice sera utile et nécessaire pour les consommateurs tant que tous les produits importés en vrac ne seront pas clairement identifiés comme tel dans les succursales du monopole.

Vous pourrez trouver par la suite la mise à jour de cette liste dans la colonne de gauche de mon blogue à la rubrique « Liste des vins importés en vrac vendus à la SAQ ».

Prenez l'habitude de consulter cette liste en révision perpétuelle avant d'aller faire vos achats à la SAQ si vous ne voulez pas revenir à la maison sans savoir que votre bouteille de vin de 750 ml payée 18$ est un vin de catégorie de dépanneurs!

Une petite question

Dans l'entrevue citée plus haut avec l'animateur Paul Houde, on entend la porte-parole de la SAQ émettre l'opinion que "peut être que M. Mailloux est moins connaissant de l'ensemble de notre industrie".

Question: Comment se fait-il que j'arrive alors à produire une liste plus claire et plus exhaustive que celle publiée par la Société des alcools du Québec?

Suggestions de vins de la semaine:

Vins blancs

Vins rouges

Scabi, Sangiovese di Romagna, San Valentino, 2012, Italie, 18,90$

Bonnes dégustations!

Pour vos commentaires, suggestions, scoops, etc., écrivez-moi en privé à: clubdgv@gmail.com

Le blogue personnel d'Yves Mailloux: Club des Dégustateurs de Grands Vins

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