Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les vins d'Algérie de retour au Québec

Bonne nouvelle. Alors qu'ils n'étaient plus disponibles depuis 2010, les sympathiques et délicieux vins algériens reviennent sur le marché québécois.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Bonne nouvelle. Alors qu'ils n'étaient plus disponibles depuis 2010, les sympathiques et délicieux vins algériens reviennent sur le marché québécois.

Mais avant de vous parler de ces vins proprement dit, il serait fort utile de brosser rapidement un tableau de la culture de la vigne dans ce pays d'Afrique du Nord.

Histoire

La vigne est cultivée sur le territoire algérien depuis au moins 3500 ans. Tour à tour, suite à diverses migrations ou occupations, Perses, Phéniciens, Grecs, Romains, Turcs, Espagnols, Portugais et Français, s'y sont succédé.

La période de l'occupation française débuta en 1830 par la prise d'Alger et se termina le 5 juillet 1962 alors que l'Algérie obtint son indépendance.

Durant cette période, les Français développèrent massivement le vignoble algérien, l'ensemble des conditions favorisant la culture de la vigne s'y trouvant réunies, surtout à partir de 1875 alors que le phylloxéra débutait ses ravages en France. Ainsi, vers 1930, la production vinicole algérienne atteignit un sommet de plus de 18 millions d'hectolitres de vin, soit 1,8 milliard de litres, c'est-à-dire l'équivalent de 2,4 milliards de bouteilles.

Si la France était alors le premier producteur mondial de vin en volume, l'Algérie détenait tout de même la quatrième place du classement.

La très grande majorité du vin produit en Algérie, soit 98 %, était alors exporté vers la France. C'est un secret de polichinelle qu'une grande partie du vin algérien, réputé pour sa matière généreuse, servait alors au coupage de nombreux vins français, les rendant ainsi plus colorés et charnus. La règlementation à l'époque n'était vraisemblablement pas aussi stricte que de nos jours.

La qualité du vin algérien ne faisait aucun doute. Ainsi, lors du salon de l'agriculture de Paris en 1930, plusieurs jurés du Concours général agricole ne purent faire la différence entre des vins algériens et des crus de Bordeaux.

Époque moderne

Évidemment, avec l'indépendance de l'Algérie, celle-ci perdit son principal client et l'offre devint surabondante. On procéda alors à l'arrachage de la majorité des vignes afin de diversifier l'agriculture et nourrir la population.

Alors que l'on devait presque repartir à zéro, un organisme d'état nommé ONCV (Office National de Commercialisation des produits Vitivinicoles) fut créé. C'est aujourd'hui une entreprise vinicole qui bénéficie des installations et des techniques les plus modernes qui soit. Le contrôle de la qualité y est omniprésent. Elle s'occupe elle-même de toutes les étapes du processus d'élaboration de ses vins, soit la culture, la vinification, le conditionnement et la commercialisation.

La plupart des spécialistes travaillant à l'ONCV, agronomes, œnologues, techniciens de laboratoire, bénéficient régulièrement de stages de perfectionnement à l'université de Bordeaux.

Avec ses vins d'appellation d'origine garantie, l'ONCV remplit les besoins de 65 % du marché domestique, le restant étant réparti parmi les différents producteurs privés. Elle écoule ainsi localement 80 % de sa production alors que 20 % va à l'exportation.

Et ce n'est que le début. Il faut savoir que malgré tous ces efforts, le vignoble algérien ne couvre maintenant que 20 000 hectares, lesquels produisent annuellement moins de 1 demi-million d'hectolitres. On est loin des 18 millions d'hectolitres de 1930.

Un plan de développement est présentement mis en œuvre afin d'agrandir le vignoble et d'augmenter la production. Tout est en place pour que les vins d'Algérie soient de plus en plus présents sur la scène internationale.

La viticulture en Algérie

La plupart des zones viticoles se trouvent pour le moment au nord du pays, tout le long de la Méditerranée. Sur la carte ci-dessous, apparaissent les noms des principales régions.

Héritage du temps colonial, la plupart des cépages qui y sont plantés sont français. L'expérience passée a démontré l'aptitude de ceux-ci à bien s'acclimater au terroir algérien. Les noms de ces cépages sont de plus très familiers aux amateurs de vin du monde entier. Les vins sont bien sûr teintés par le climat et le terroir de l'Algérie, c'est-à-dire légèrement et délicieusement différents.

Malgré le climat chaud et sec, on a développé une viticulture sans irrigation d'appoint. On procède toujours à l'éraflage des grappes avant la vinification et on utilise principalement les levures indigènes plutôt qu'industrielles. Tout ça pour vous dire que la culture biologique y trouvera là certainement un terreau fertile.

Et si on parlait des vins?

Je vous livrerai un peu plus tard la manière de procéder pour vous les procurer. Nul doute qu'à la lecture des descriptions qui suivent, nombreux seront ceux et celles qui voudront y tremper leurs lèvres, surtout que les prix sont très avantageux.

Les vins d'Algérie que vous pourrez découvrir sont présentement au nombre de trois. Ils évoqueront peut-être certains souvenirs aux personnes qui fréquentent les succursales de la Société des alcools du Québec depuis plusieurs années.

J'ai eu le privilège de goûter à ces vins une première fois au cours de l'été et je peux vous affirmer qu'ils conviennent tout à fait à la majorité des plats consommés en Amérique du Nord qui s'agencent avec le vin rouge.

Ma seconde dégustation a été menée dans un restaurant d'Afrique du Nord situé dans le Vieux-Montréal, soit La Ménara (256 rue Saint-Paul est, Montréal). On se croirait dans une tente berbère au beau milieu du désert. Dépaysement garanti!

Certains diront qu'il s'agit d'un resto marocain, et c'est vrai. Mais plusieurs plats, dont ceux que j'ai pris, sont identiques (ou presque) pour ces deux pays, voisins l'un de l'autre.

Voici les trois vins en question :

Côteaux de Mascara, ONCV, 2012, Algérie, 16,42 $

Cépages : Grenache, Carignan, Cinsault, Mourvèdre, Syrah et Cabernet Sauvignon

Alcool: 13,0 %

Servir: 16° Celsius

Carafe: 10-20 minutes

Ce vin est idéal pour apprivoiser en douceur les vins d'Algérie. Il est accessible, tant au niveau du goût que du prix. Fait pour plaire, on goûte ici un vin légèrement fruité, rempli des fruits rouges et mûrs qui coule sur la langue et le palais. Il possède une jolie finale sur la violette. Difficile d'imaginer qu'on ne puisse pas aimer.

La culture de la vigne a toujours occupé une place importante dans cette région. Certains des vins que l'on y produisait obtenaient en 1858 leurs premières distinctions à l'Exposition de Paris. Les vignes poussent à une altitude de 600 à 800 mètres sur des collines aux sols sablonneux et calcaires.

Accord mets/vin : couscous royal (agneau, merguez, poulet). Miam!

Cours d'initiation à la dégustation du vin!

Voici le cours le plus abordable sur le marché, conçu et donné par un passionné du vin

Débute le 21 septembre. Inscriptions en cours!

Les 6 trouvailles abordables de l'espace Cellier

La SAQ a introduit le 20 août dernier une nouvelle notion à son répertoire

Découvrez mes commentaires sur ces 6 nouveaux vins d'environ 15$

Le blogue personnel d'Yves Mailloux: Club des Dégustateurs de Grands Vins

Pour vos commentaires, questions, suggestions, etc., écrivez-moi en privé à: clubdgv@gmail.com

VOIR AUSSI :

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.