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Taxer les riches les fait fuir

De riches cadres d'entreprises quittent la France au moment où le nouveau gouvernement socialiste s'apprête justement à les taxer davantage. Comme tous les êtres humains, ceux qui ont des revenus élevés n'aiment pas travailler pour rien, ou pour très peu. Québec solidaire devrait prendre bonne note, eux qui promettent de taxer à 100% les salaires trop élevés au goût de Françoise David afin de financer leurs promesses électorales.
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Oh, surprise!

De riches cadres d'entreprises quittent la France au moment où le nouveau gouvernement socialiste s'apprête justement à les taxer davantage. Comme tous les êtres humains, ceux qui ont des revenus élevés n'aiment pas travailler pour rien, ou pour très peu. Québec solidaire devrait prendre bonne note, eux qui promettent de taxer à 100% les salaires trop élevés au goût de Françoise David afin de financer leurs promesses électorales.

Revenons à la France. Élu en mai dernier, le socialiste François Hollande avait proposé une mesure populaire : taxer les riches. Cette promesse phare de sa campagne consistait à hausser le taux d'impôt à 75% pour les revenus supérieurs à 1 million d'euros. Il a été élu. Et tout d'un coup, plusieurs des 3600 Français concernés déménagent à Londres qui leur déroule le tapis rouge.

D'autres hauts salariés pourraient rester en France, mais leur rémunération pourrait bien être limitée à 1 million d'euros. Dépasser ce seuil, l'employeur paie beaucoup d'argent et l'employé ne reçoit pas grand-chose. Un exemple : un joueur de soccer qui vient d'être recruté par une équipe française aurait fait préciser que son salaire sera de 14 millions d'euros nets d'impôts. Autrement dit, si les impôts augmentent, le club de « foot », comme disent les Français, devra payer l'impôt supplémentaire. Pour lui assurer son 14 millions après impôt, l'équipe devra vraisemblablement débourser entre 70 et 89 millions d'euros chaque année pour ce seul joueur.

Taxer les riches, ce n'est pas une promesse électorale très originale. En 1960, aux États-Unis, les riches étaient taxés à 91%, jusqu'à ce que Kennedy baisse leurs impôts puisque ça ne donnait pas plus de revenus de toute manière. C'est ce que des économistes comme Jean-Baptiste Say et Arthur Laffer expliquent lorsqu'ils disent que trop d'impôt tue l'impôt.

Bref, c'est la fable de la poule aux œufs d'or des temps modernes. À vouloir trop taxer les riches, la France va perdre des revenus alors que la Grande-Bretagne va gagner davantage en baissant leurs impôts. Ne pourrait-on pas régler le « problème » si tous les pays augmentaient l'impôt des riches en même temps? Outre le fait qu'un tel scénario est improbable, rien ni personne ne peut obliger quelqu'un à travailler fort contre une rémunération qu'il juge insuffisante. Les hauts salariés pourront donc toujours décider de travailler moins et la poule aux œufs d'or cessera alors de pondre.

La prochaine fois qu'un parti promettra une hausse de l'impôt des riches, parce qu'il y en a toujours un qui pense avoir trouvé l'idée du siècle, j'espère qu'un journaliste allumé osera lui demander : « Et où allez-vous couper pour financer cette hausse d'impôt? ».

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