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Pour une participation avisée de l'État québécois dans l'économie

Le gouvernement doit se doter d'une vision concrète pour le développement économique du Québec et devenir un partenaire pour les entrepreneurs québécois.
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Alors que l'économie devient de plus en plus imprévisible, il est plus que temps que le Québec se dote d'un plan économique national pour lequel l'État joue un rôle actif et efficace, au bénéfice des entreprises privées. Le gouvernement doit se doter d'une vision concrète pour le développement économique du Québec et devenir un partenaire pour les entrepreneurs québécois.

L'État doit participer à l'édification de projets créateurs de richesse, tout en agissant de façon à la fois ambitieuse et responsable. Les choix du gouvernement devraient reposer sur des considérations de rentabilité économique plutôt que financière. C'est là tout l'avantage d'une implication gouvernementale structurante. Investissement Québec, le bras économique du gouvernement, doit devenir le porte-étendard de cette vision. Également, le gouvernement du Québec doit tout mettre en œuvre pour conserver et attirer au Québec les centres décisionnels des sociétés. Or, dans deux dossiers récents, Bombardier et Rona, le gouvernement libéral a failli aux principes élémentaires d'une intervention économique réussie. Mais surtout, l'État doit instaurer un climat de confiance propice à l'éclosion de nouvelles idées et aux investissements privés. En somme, l'investissement privé doit devenir une obsession.

Or, Philippe Couillard a gravement failli à la tâche. De par son attitude chaotique dans le dossier d'Anticosti, il menace la crédibilité de l'État québécois, et avec elle notre capacité à générer de l'investissement privé. Philippe Couillard agit de façon irresponsable. Concrètement, son comportement envoie aux entrepreneurs l'image que le Québec puisse renier sa parole ou simplement changer d'idée, et gravement précariser nos projets économiques, par une saute d'humeur ou sur un excès d'enthousiasme (suite à la rencontre d'un certain Al Gore, par exemple).

La Relève juge que le premier ministre Couillard a besoin d'une bonne leçon d'économie. Anticosti n'est pas le seul dossier qui a été géré de façon irresponsable. La création d'une société en commandite avec Bombardier (pour 49,5 % de participation valant 1B$) pour relancer la C-Series est l'exemple parfait de son amateurisme en matière d'économie. Le gouvernement justifie son investissement en soulignant que la C Series constitue une source de fierté pour le Québec, un projet à la fine pointe de la technologie, le futur de notre secteur aéronautique. Ses arguments sont fragiles, sinon faibles. Il est évident que, d'abord, il aurait dû investir dans l'entreprise Bombardier dans son ensemble pour minimiser les risques pour les Québécois et qu'il aurait dû, aussi, exiger des garanties. Il aurait dû s'assurer de maintenir un maximum d'emplois au Québec et le siège social de Bombardier à Montréal. Enfin, le modèle juridique choisi par le gouvernement Couillard, soit la société en commandite, prive le Québec de pouvoirs d'optimisation. Si cette formule peut être avantageuse pour un commanditaire privé, le statut que l'État devrait détenir comme agent économique nous parait incompatible avec ce type d'arrangement où il ne devient qu'un bailleur de fonds impuissant.

Évidemment il est plus facile de critiquer que de proposer. La Relève de la Coalition Avenir Québec s'est donc questionnée sur les alternatives envisageables. D'abord, l'État devrait revoir les programmes et crédits d'impôt afin que les sommes qui y sont consacrées contribuent réellement à l'essor et au maintien d'entreprises au Québec. Ces sommes pourraient avoir un effet substantiel pour les PME. Elles devraient permettre à des idées innovantes et audacieuses de voir le jour, de se développer et d'être commercialisées. Elles devraient aussi favoriser la croissance à moyen et long terme des PME existantes.

Aussi, une intervention étatique devrait toujours assurer le maintien de sièges décisionnels (avec un contrôle effectif des activités) au Québec. Le maintien des sièges sociaux doit être une priorité pour tout gouvernement, car c'est là que se joue le contrôle d'une nation sur sa prospérité. L'abandon de cette vision du rôle économique joué par le gouvernement ne peut que conduire le Québec à un lent déclin. Sans capacité décisionnelle, les coquilles vides laissées par Rio Tinto et bientôt Rona au Québec vont bientôt miner la croissance de deux secteurs phares de l'économie du Québec.

Ultimement, un véritable partenariat positif entre l'État québécois et les entreprises privées repose sur la création d'un climat favorable à l'entrepreneuriat, au développement stratégique de secteurs économiques de pointe, avec pour objectif la création d'emplois de qualité. Si les mesures précédemment énoncées constituent des pistes de solution qui répondent à des impératifs pragmatiques de développement économique, l'État doit également maximiser la coopération entre les établissements de savoir, les industries et les milieux financiers. Créons des zones d'innovation dans toutes les régions du Québec! Les succès des zones d'innovation, notamment, du Massachusetts, de la Finlande, de la Bavière et du Danemark devraient nous montrer la voie. Philippe Couillard a tort de balayer ainsi du revers de la main les idées ambitieuses de la CAQ.

Pour constituer un véritable nationalisme économique fondé sur les besoins actuels du Québec, il est important que l'État joue son rôle de maître d'œuvre de l'économie avec la création de zones d'innovation et le déploiement d'une aide ciblée aux entreprises, notamment. L'État québécois doit se placer au cœur du développement économique de la nation pour faire fructifier et tirer le plein potentiel des efforts de tous les acteurs économiques concernés. En ces temps où la croissance est plus que faible et l'incertitude économique omniprésente, nous avons besoin d'un gouvernement qui redonnera confiance aux entrepreneurs québécois et qui s'investira pour créer une prospérité qui nous rendra fiers.

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