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Le sens de la mort...

Sa famille, ses amis, ses anciens collègues, les citoyens de tous horizons... même ses ennemis auront, au final, brossé un portrait dithyrambique de celui qu'on appelait «Monsieur».
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«L'humanité a besoin de ses grands hommes,

une fois qu'ils sont morts,

pour se rassurer sur elle-même.»

- Robert Mallet

La pluie d'éloges aura duré plusieurs jours... Sa famille, ses ami(e)s, ses collègues et anciens collègues, les citoyens de tous horizons... même ses ennemis auront, au final, brossé un portrait dithyrambique de celui qu'on appelait «Monsieur». Tous, à quelques exceptions près, auront donc glorifié l'homme et son travail.

Vous savez, j'ai toujours cru que ces grands moments de tristesse étaient ponctués d'hypocrisie, de fausses pénitences, un peu comme si l'on cherchait à se repentir pour notre ingratitude passée... un peu comme si nous avions fait preuve d'un manque de jugement et de reconnaissance... un peu comme si l'on désirait, dans ce cas-ci, se racheter après une faute grave, après le désaveu perpétuel jusqu'au moment de son dernier souffle. Car, tout bien considéré, c'est toujours la mort qui conscientise, qui ouvre les yeux... malheureusement trop tard!

Ainsi, il aura fallu la mort d'un «géant» pour qu'on réalise son importance de manière générale...

Il aura fallu sa mort pour réaliser son patriotisme, son humanisme, son dévouement, son amour inconditionnel pour le Québec et les Québécois...

Il aura fallu sa mort pour découvrir le démocrate, l'homme intègre, le bâtisseur...

Il aura fallu sa mort pour réaliser son immense respect de la différence et des autres.

Il aura fallu sa mort pour nous remémorer ses convictions...

Il aura fallu sa mort pour saisir qu'au-delà de son orientation politique, c'était, avant toute chose, un défenseur des intérêts du Québec...

Il aura fallu sa mort pour qu'on comprenne l'ampleur de ce qu'il nous a légué...

Il aura fallu sa mort pour qu'on réalise enfin que l'homme que nous avons voulu taire, à maintes reprises, méritait notre écoute et notre respect...

Il aura fallu sa mort pour qu'on comprenne donc qu'une belle-mère, c'est important...

Il aura fallu sa mort pour constater que la partisanerie est souvent inutile, que la convergence est toujours possible...

Il aura fallu sa mort pour qu'on constate que sa plus grande œuvre est malheureusement inachevée...

Il aura fallu sa mort pour comprendre que Jacques Parizeau, c'était beaucoup plus que le discours de 1995...

Il aura fallu sa mort pour lui pardonner...

Il aura fallu sa mort pour l'honorer comme nous aurions dû le faire depuis déjà longtemps...

Il aura fallu sa mort pour finalement lui dire je t'aime...

Bref, j'espère au moins que sa mort aura servi à quelque chose, car pour l'instant je retiens surtout cette réflexion de Vauvenargues: «La nature a donné aux grands hommes de faire, et laissé aux autres de juger».

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