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La valeur de nos enfants

Quelle est la valeur réelle de nos enfants? La question se pose plus que jamais, à la lumière des récentes mesures d'austérité imposées par le gouvernement Couillard.
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Quelle est la valeur réelle de nos enfants? La question, plus que jamais, se pose, à la lumière des récentes mesures d'austérité imposées par le gouvernement Couillard aux Centres de la petite enfance (CPE). Bien sûr, les adeptes de la «main invisible» ne manqueront pas de souligner les déficiences d'un système public de garderies éducatives pour nos tout-petits; mais, ils omettront aussi, volontairement, d'y présenter ses bienfaits intrinsèques et extrinsèques.

Depuis quelques années déjà, les libéraux ont mis nos enfants sur l'autel sacrificiel; tous les groupes (bambins, enfants d'âge préscolaire, primaire, secondaire, cégépiens, et universitaires) y auront goûté. Pourtant, on continue à marteler, du côté des bien-pensants de l'austérité libérale, qu'il n'y a rien à voir... On nous le répète ad nauseam: «Tout va très bien, madame la marquise!»

Or, les récentes coupures de 120 millions demandées au CPE québécois - ce sont plus de 500 millions dans les dix dernières années du règne libéral, soit près de 20% du budget total de fonctionnement - sont tout simplement inacceptables. C'est admettre - non, que dis-je? -, c'est crier haut et fort que les tout-petits n'ont aucune importance...

C'est dire aux enfants, aux familles et à l'ensemble des Québécoises et des Québécois que les tout-petits n'ont pas le droit à une éducation adaptée et spécialisée à leur âge; c'est leur dire, donc, qu'il faut faire une croix sur les apprentissages avant la rentrée au primaire.

Toutefois, le premier problème, au-delà de la prémisse qui constitue une absurdité sans nom, c'est que les gouvernements libéraux actuels et passés ont également laissé tomber le milieu scolaire, et ce à tous les niveaux de la scolarité.

Ainsi, les milieux scolaires, de la maternelle aux études supérieures, ont fait les frais d'une bande de politiciens aux idées poussiéreuses. Voilà ce qu'ils appellent pourtant un «projet de société»... Oui, oui, une vision sociétale où l'on saccage l'éducation de nos enfants, voire de notre relève, pour des raisons idéologiques.

Comme parents, mais aussi comme société, nous n'avons pas le droit de sacrifier nos enfants au nom d'une quelconque comptabilité ascétique... encore moins au nom d'une idéologie déceptive, irrationnelle et pernicieuse.

Nous l'avons entendu, certains l'ont vécu... les effets de la rigueur budgétaire libérale sont désastreux. D'ailleurs, c'est Vincent Marissal qui indiquait, samedi passé dans LaPresse+, que des CPE avaient dû couper des postes de cuisinier faute de moyens financiers, et avaient conséquemment décidé de se rabattre sur l'achat de plats congelés pour nourrir les enfants. Une histoire à faire blasphémer... Une histoire malgré tout parmi tant d'autres qui dénombrent la réduction du personnel spécialisé, la diminution des collations et des repas, l'amputation des sorties éducatives, la suppression des heures reliées à l'entretien ménager, et j'en passe.

On ne se le cachera pas, les victimes sont, d'abord, les enfants et leurs parents, mais aussi la société en général; car, une société qui se veut en santé (sur le plan éducatif, politique, économique, etc.) doit s'assurer de la bonne constitution de sa base, c'est-à-dire ses enfants et ses adolescents. Autrement dit, pour garantir la pérennité de nos valeurs, de notre système et de nos structures collectives, il faut s'assurer de créer, dès le départ, les bonnes conditions de vie, en plus d'inculquer les bons habitus. Donc, comment nos décideurs peuvent-ils en venir à la conclusion inverse? Comme dirait l'autre : «Qu'est-ce qui cloche dans leur caboche?»

Le Québec des libéraux, c'est ça: une déréalisation du modèle qui a fait notre force, notre particularité.

Un gouvernement qui réduit le déficit présent sur le dos des enfants, ce n'est pas ce que j'appellerais avoir une vision à long terme.

Il faut pourtant garder en tête que les choix qui sont opérés aujourd'hui sur l'autel du sacrifice auront un impact plus tard. C'est sans équivoque.

Bien entendu, on me répètera (il fallait y revenir un jour) sans cesse qu'il n'y a pas d'argent, qu'il faut se serrer la ceinture, qu'il est important de faire sa juste part... Bref, on jouera, à vous tous comme à moi, le violon habituel sous un air misérable. Mais, honnêtement, comment peut-on être encore aussi naïf quand les menteries et les fourberies pleuvent à ne plus finir? Utilisation du Fonds vert à l'intention de compagnies privées richissimes, hausse des salaires des politiciens, malversation de centaines de millions aux médecins, octroi d'un milliard à une firme d'aéronautique proche du pouvoir... Je pourrais d'ailleurs continuer cette liste encore et encore...

Alors, jusqu'où sommes nous prêts à nous faire @#%$&?... À quel moment allons-nous en avoir plein notre casque? Je pense que pour répondre à ce type d'interrogations, il faut initialement savoir ce que nous souhaitons bâtir et développer comme société. Ensuite, c'est là qu'on doit se demander, individuellement et collectivement: quelle est la valeur de nos enfants?

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