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Aux origines de la querelle entre Marc-André Cyr et Richard Martineau

Il s'agit d'une dispute - ou plutôt d'un harcèlement - qui dure depuis près d'un an. Dernier épisode en date : Martineau revient à la charge avec une infâme poursuite-bâillon de 350 000 $ contre, mettant en péril l'avenir de ce rare média progressiste.
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Il s'agit d'une dispute - ou plutôt d'un harcèlement - qui dure depuis près d'un an. Dernier épisode en date : Martineau revient à la charge avec une infâme poursuite-bâillon de 350 000 $ contre Ricochet, mettant en péril l'avenir de ce rare média progressiste. Cette poursuite vise également Marc-André Cyr et le caricaturiste Alexandre Fatta, qui pourraient aussi se voir mis en « faillite » en cas de défaite.

Pourtant, lorsqu'il y eut les attentats de Charlie Hebdo, Richard Martineau clama haut et fort le droit à une liberté d'expression absolue. On peut publier des caricatures de Mahomet, scandaliser et offenser personnellement son prochain, pas de problème.

Le Franc-tireur Martineau dit et écrit tout ce qui lui passe par la tête, depuis des années. La liberté d'expression était son mantra. Jusqu'à ce qu'il fasse lui-même les frais d'une critique virulente, le 19 février dernier.

Genèse d'un conflit

Un billet satirique de Marc-André Cyr, publié sur Ricochet, l'a tellement ébranlé que sa conjointe et lui se sont lancés dans une véritable croisade contre la liberté d'expression. Marquant un tournant dans leur manière de concevoir la parole publique, par exemple en ce qui a trait à leur étonnante apologie de la censure, aux Olivier.

Que s'est-il passé? Au début de février, Martineau et Durocher tiraient à boulets rouges sur le mouvement féministe, ciblant Lise Payette en particulier.

Le 10 février, Martineau pondit une chronique particulièrement choquante, intitulée « Les filles, c'est nono (projet de monologue) ». Dans ce texte, il se moqua des femmes en général, multipliant les stéréotypes sexistes. Face à un tsunami de critiques, il refusa de s'excuser et prétexta que ses détracteurs n'avaient pas saisi le subtil deuxième degré de son œuvre.

C'est dans ce contexte que Marc-André Cyr répliqua par une « Notice nécrologique » métaphorique, accompagnée de caricatures lugubres, augurant la mort (publique) de Richard Martineau. Le deuxième degré sautait aux yeux : « En 2016 (...) ses articles cessèrent d'être lus et partagés, ses propos ne furent plus l'objet d'aucune conversation ». C'était un appel à ignorer les opinions impertinentes de Martineau.

Toutefois, le Franc-tireur maîtrise peut-être l'art du sous-texte lorsqu'il écrit, mais peine à comprendre celui des autres. Il y a vu un appel au meurtre...

Pression sur Patrick Lagacé

Par la suite, le couple Martineau-Durocher a surtout passé les deux mois subséquents à défendre leur position contre le féminisme et à faire du Lise Payette « bashing », jusqu'à ce que Martineau apprenne avec stupeur que Marc-André Cyr allait participer à un « Cabaret sur la liberté de presse », animé par nul autre que son vieil ami Patrick Lagacé.

Furieux, le roi Richard alerta alors tout son réseau d'influence afin de faire avorter l'invitation à M. Cyr, professeur de science politique à l'UQÀM. Du 22 avril au 10 mai, jour du colloque, le couple Martineau-Durocher déploya un acharnement d'une violence inouïe sur toutes leurs tribunes pour arriver à leurs fins.

Ainsi, Dutrizac et des amis de Radio X recevaient Martineau pour qu'il puisse déverser son fiel en public. Il profita de ses interventions pour nommer haut et fort ses « amis » (Yves Boisvert, Paul Larocque, etc.) qui ne le supportaient pas suffisamment selon lui. Il énuméra également la liste des invités-es, commanditaires et organisateurs du colloque en leur faisant du chantage à peine voilé.

Puis, Martineau a aussi fait pression sur des contributeurs de Ricochet. Il est même allé jusqu'à répéter qu'il souhaitait rencontrer le « recteur (sic) de science politique », à l'UQÀM, pour le sermonner à propos de son employé...

Se plaignant d'insomnie tant sa rage était à son paroxysme, il en vint finalement à énerver Patrick Lagacé lui-même, qui en avait marre de son attitude de « bully » : « Richard/Sophie, ta campagne de boycott et de shaming ne fonctionne pas. Faudrait que tu le réalises ».

Invité à la radio de Paul Houde, Patrick Lagacé se montra encore plus cinglant: «Richard est en campagne, il essaye d'embarrasser tous ceux qui participent à ce cabaret. Moi je trouve ça assez ironique» (étant donné que le colloque portait sur la liberté de presse).

« Tu peux pas être Charlie à temps partiel (...) Richard, tu devrais être Charlie à temps plein, pas juste quand ça touche tes obsessions sur l'islam! Tout le monde voit tes contradictions Richard, c'est pour ça qu'il n'y a plus grand monde qui t'écoute »...

Le cabaret eut lieu tel que prévu le 10 mai dernier, en présence de Patrick Lagacé et Marc-André Cyr, ce qui blessa l'orgueil de Martineau.

Depuis lors, il prépara patiemment sa revanche, qui aboutit cette semaine à une poursuite en bonne et due forme de 350 000$, en raison d'une seule publication qui lui aurait « causé un stress et des inconvénients dont les effets se manifestent encore à ce jour »...

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