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Uber et les communautés culturelles

Est-ce que le PLQ peut prétendre qu'il défend les communautés culturelles? Je pense qu'on peut facilement dire que le PLQ défend tous les Québécois, peu importe leurs origines
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Il y a quelques jours, M. Wilson Jean-Paul, porte-parole de RTAM-MÉTALLOS (l'association qui représente les camionneurs ainsi que les chauffeurs et propriétaires de taxis et limousines au Québec) a fait une sortie pour appuyer Gabriel Nadeau-Dubois, candidat de Québec Solidaire aux élections partielles de Gouin qui vont se tenir le 29 mai prochain.

Dans cette sortie, M. Jean-Paul a parlé de l'affaire Uber. Il a mentionné que le parti libéral du Québec, en laissant Uber opérer sur le territoire québécois, ne peut plus prétendre qu'il défend les communautés culturelles.

Je ne veux pas entrer dans des débats de sourds sur la validité des mesures que le PLQ a prises depuis le début de son mandat, mais j'aimerais souligner qu'on ne peut pas prétendre qu'Uber n'a fait que du mal aux communautés culturelles, ces derniers en étaient les premiers bénéficiaires.

L'affaire Uber n'est pas seulement les chauffeurs de taxi, il y a aussi d'autres parties prenantes: le consommateur/utilisateur d'Uber qui veut payer moins cher et avoir un service plus efficace pour ses déplacements et le chauffeur d'Uber qui veut arrondir ses fins de semaine.

Vous savez quoi? J'ai moi-même utilisé Uber une quinzaine de fois environ jusqu'à maintenant. Et, chaque fois, je l'ai fait avec un chauffeur différent. La totalité des chauffeurs sur lesquels je tombais était issue des communautés culturelles, avec une majorité d'Arabes, principalement des personnes maghrébines.

Bien sûr, je ne veux pas généraliser et dire que les communautés culturelles sont les seuls bénéficiaires. Je parle de mon expérience personnelle, mais elle reste tout de même révélatrice.

Pour les prix des permis de taxi, permettez-moi d'apporter une correction aux propos de M. Jean-Paul. Il dit que les investissements de la communauté haïtienne dans les taxis ont chuté de moitié (je présume qu'il parle des permis) et je crains que ce ne soit pas vrai. Le prix des permis est en chute depuis la récession en 2008, une simple recherche sur Google le démontre. Il est faux de prétendre qu'Uber est la seule et unique responsable des dernières chutes de prix qui varient entre 0.8 et 7.7% jusqu'au 31 mars 2016 http://www.journaldequebec.com/2016/08/24/la-valeur-des-permis-de-taxi-en-baisse-a-quebec-et-a-montreal . Or c'est impossible économiquement parlant que ces prix chutent de 42.3% de plus dans un an. En plus, d'autres facteurs entrent en jeu, comme la région, la spéculation dans ces régions, l'augmentation des moyens de transport public et l'utilisation des vélos. Comprenez-moi bien, je ne dis pas qu'Uber est un citoyen corporatif parfait, j'essaye juste de rectifier les faits par rapport à ce dossier.

Or, donner Uber comme exemple pour affirmer que le PLQ ne peut plus prétendre défendre les communautés culturelles est absurde et ne peut être qualifié d'autre chose que d'une manœuvre d'un lobbyiste afin de faire valoir les intérêts de ceux qu'il représente (ce qui est très légitime en passant).

Revenons maintenant à la question: est-ce que le PLQ peut prétendre qu'il défend les communautés culturelles?

Je pense qu'on peut facilement dire que le PLQ défend tous les Québécois, peu importe leurs origines.

Je pense qu'on peut facilement dire que le PLQ défend tous les Québécois, peu importe leurs origines.

Concernant les minorités. Pendant ses 150 années d'existence, le PLQ a été le seul parti à défendre et à continuer de défendre les libertés individuelles de tous les citoyens, particulièrement celles des minorités, des communautés et groupes marginalisés, comme les communautés culturelles, les femmes et la communauté LGBTQ. En voilà quelques exemples récents:

- La décision récente de la formation d'un comité spécial afin de déterminer la mission d'une commission de consultation sur le racisme systémique. Une mesure qui a été adoptée à l'unanimité au conseil général du PLQ en 2016 et quelques semaines plus tard par la commission jeunesse du parti.

- La loi 103: Loi visant à renforcer la lutte contre la transphobie et à améliorer notamment la situation des mineurs transgenres qui a été adoptée en 2016.

- Projet de loi 98, Loi modifiant diverses lois concernant principalement l'admission aux professions et la gouvernance du système professionnel.

- La défense des minorités religieuses concernant le port des signes religieux et le refus de tout compromis à ce sujet alors que Québec Solidaire (QS) est d'accord sur l'interdiction d'embauche d'un juge ou d'un policier qui veut continuer de porter son signe religieux pendant l'exercice de ses fonctions.

- La défense de la minorité anglophone en refusant d'appuyer le projet de loi 14 pendant la gouvernance du gouvernement Marois en 2012-2013, alors que Québec Solidaire (QS) l'appuyait.

Est-ce qu'il peut faire mieux? Bien sûr, ce n'est jamais assez. Il faut que la population continue de faire des pressions sur le gouvernement sans cesse, peu importe le parti au pouvoir.

Le cynisme ne sert qu'à garder le statu quo en place. Seule l'implication active peut faire changer les choses.

Un parti politique n'est pas une décision d'ici ou de là, il est une vision, un ensemble des valeurs, un projet de société. Qu'on soit d'accord ou non avec sa vision est légitime, mais de rejeter toute son histoire et tous ses accomplissements à cause d'une ou de quelques mauvaises décisions est une preuve de mauvaise foi et ne sert qu'à alimenter le cynisme et la détérioration de nos institutions démocratiques.

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