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Croissance effrénée et ressources limitées

Voici la situation qui s'offre à nous actuellement: sortir du capitalisme ou voir notre qualité de vie fondre comme de la glace au soleil.
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Pourquoi dépasser le capitalisme? Si notre réponse devait se résumer en une phrase, nous pourrions simplement répondre qu'il est possible de faire beaucoup mieux. Toutefois, cette réponse ne convainc pas. Elle laisse le lecteur sur sa faim. Nous devons donc approfondir notre réponse. Si vraiment il est possible de faire mieux, c'est donc que le marché ne satisfait pas l'attente fondamentale que tout être humain devrait pouvoir exiger d'une économie.

Voici cette exigence : tout système économique devrait avoir pour visée minimale de permettre à l'humanité de se procurer les ressources essentielles à son épanouissement, sans mettre en danger son existence et sa liberté. Il s'agit d'une condition de bon sens qui ouvre tout de même la voie à de grandes questions.

L'une de ces questions concerne notamment le capitalisme et son rapport à l'environnement. Depuis quelques décennies, plusieurs personnalités éminentes du domaine des sciences humaines et naturelles ont analysé les conflits existants entre ces deux instances. D'une certaine façon, un constat semble émerger : il existe une contradiction entre le mode de production capitaliste et le mode de production des ressources naturelles de la planète.

Cette contradiction est celle de la production effrénée contre l'environnement. Deux faits s'opposent dans cette contradiction :

1. Nous vivons sur une planète composée de ressources limitées ;

2. Le capitalisme nécessite une croissance sans fin, à défaut de quoi il tombe en crise.

Impossible de concilier ces deux faits, ils sont antagonistes. Par ailleurs, la demande en ressources naturelles augmente de façon exponentielle à cause de facteurs complètement ridicules tels que l'obsolescence programmée de plusieurs objets technologiques.

Non seulement la contradiction devient de plus en plus grande, mais en outre, il faut considérer qu'une partie importante de l'humanité ne profite même pas de cette croissance dans les pays non industrialisés.

Pire encore, ces gens subissent une exploitation de plus en plus forte et sont généralement les premières victimes des effets de la pollution ou d'assèchement de cours d'eau. Suivant cette hypothèse, il ne faudra pas s'étonner si jamais la question des réfugiés climatiques devient un enjeu majeur. Par extension, il y a fort à gager que des conflits sociaux éclateront parallèlement aux problèmes environnementaux, à voir le manque cruel d'accueil dont sont capables les gens d'ici.

Voici la situation qui s'offre à nous actuellement : sortir du capitalisme ou voir notre qualité de vie fondre comme de la glace au soleil. C'est une lutte à mort entre l'écosystème naturel et une invention humaine désuète. L'économie de marché tombera inévitablement, mais il est possible qu'elle entraîne l'espèce humaine avec elle, comme il est aussi possible de s'en sortir. Tout dépend de nous en fin de compte.

La sortie de cette contradiction nécessite le dépassement des économies de production au profit des économies de consommation. Précision : il faut entendre le terme «économie de consommation» dans le sens d'un système qui se préoccuperait plus de la satisfaction des besoins réels que de la production de nouveaux besoins, et non comme un synonyme de consumérisme. Ce dépassement doit à la fois en finir avec le capitalisme libéral, mais aussi avec le socialisme bureaucratique et productiviste pratiqué en Chine, au Vietnam et en Corée du Nord.

Il n'existe pas une panacée à tous les problèmes. Toutefois, certains choix sont préférables à d'autres, et c'est pourquoi il faut que chacun et chacune d'entre nous mette au travail ses méninges afin de trouver une solution rationnelle. Pour lancer quelques pistes de réflexion, il serait intéressant de s'interroger sur des thèmes tels que le socialisme autogestionnaire, le municipalisme libertaire de Murray Bookchin, ou encore l'économie participaliste développée par Albert et Hahnel. Pour ma part, j'ai déjà étalé mes thèses et mon opinion sur cette question dans un autre billet.

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