Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Cette sale année qui s'achève

S'il est encore une personne qui croyait au progrès inéluctable de l'histoire au début de l'année, il est indéniable que le réel lui a offert une réfutation solide.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

S'il est encore une personne qui croyait au progrès inéluctable de l'histoire au début de l'année, il est indéniable que le réel lui a offert une réfutation solide. 2016 a été l'année d'accession au pouvoir de Duterte aux Philippines et de Donald Trump aux États-Unis. Ce fut aussi l'année du Brexit, amorce d'une réduction du seuil migratoire britannique, d'une tentative de coup d'État en Turquie qui a renforcé considérablement l'autoritarisme d'Erdogan et d'une élection législative russe qui confère une écrasante majorité au parti de Poutine. En somme, l'autoritarisme, la xénophobie et le culte de la personnalité font une réapparition spectaculaire dans l'histoire de l'humanité.

Alors que les inégalités socioéconomiques progressent et que l'environnement se dégrade, un milliardaire qui nie les changements climatiques se fait élire à la Maison-Blanche. Alors que les scandales de viols sur les campus aux États-Unis et au Canada se multiplient grâce aux dénonciations, les chroniqueurs populistes s'attaquent à la crédibilité des victimes. Quand les femmes autochtones dénoncent les agressions sexuelles commises par des policiers, c'est à coup de commentaires racistes qu'elles sont accueillies par cette même chroniquaille. Ces « dissidents » qui s'attaquent courageusement à la doxa dominante par le biais des médias dominants s'évertuent plutôt à expliquer qu'en 2016, le seul problème d'inégalité entre les hommes et les femmes est du côté d'une infime minorité de femmes musulmanes qui portent le voile.

Sur le plan de la politique plus institutionnelle, les politiques d'austérité vont bon train aux dépens d'une bonne partie de la population et des générations futures. Mais ce n'est pas sur ce terrain que les affrontements se font puisque deux des trois partis d'opposition se battent entre eux dans une surenchère identitaire qui est visiblement électoraliste. Quant à Québec solidaire, son discours peine à être entendu et comme le reste de la gauche en 2016 et ses positions sont grossièrement caricaturées par les commentateurs et les commentatrices. Le concept d'« islamogauchisme » tend à se démocratiser comme une insulte sans que soit rappelée sa troublante ressemblance avec le fameux « judéobolchévisme » dont étaient accusés les socialistes à une certaine époque assez sombre.

Si 2016 fut une année particulièrement désespérante, qu'est-il possible d'anticiper de 2017? En premier lieu, tout porte à croire que le Front national se retrouvera en tête du premier tour des élections présidentielles françaises, ce qui risque encore une fois de causer une vague de populisme au Québec. Par ailleurs, c'est en 2017 que commencera officiellement le règne du Trump et par conséquent, d'autres remous sont à prévoir au sud de la frontière. Un nouvel axe mondial risque également d'émerger si jamais la complicité entre le milliardaire américain, Poutine et Erdogan se concrétise.

Quoi qu'il en soit, ces prévisions n'ont aucune valeur réelle et doivent être prises avec un grain de sel. L'important, c'est de comprendre l'étendue du gâchis possible sans se résoudre à l'inaction. Tout est possible pour autant que les bonnes luttes soient menées. Avec un peu de chance, 2017 pourrait être une bonne année.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.