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La fête musulmane du sacrifice

La fête musulmane du sacrifice (l'Aïd el-Kébir) rappelle la soumission d'Abraham à son Dieu, symbolisée par l'épisode où il accepte de sacrifier son fils alors unique, Ismaël, afin de satisfaire la volonté divine. En rappel de cet acte divin, les musulmans sacrifient généralement un mouton ou un veau selon les traditions. Ce sacrifice est néanmoins controversé en Occident, où les communautés musulmanes tiennent à perdurer cette tradition si sacrée dans la religion.
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Si vous pensez que la fête du sacrifice est inutile et que l'on sacrifie des animaux pour un ami imaginaire, ce texte ne vous concerne pas !!!

Si vous acceptez de manger la viande de IGA ou de Loblaws, et que vous vous offusquez que des sémites récitent des prières avant de sacrifier des animaux pour remercier Dieu (ou un ami imaginaire), ce texte ne vous concerne pas.b

Si vous êtes curieux et respectueux ! Si vous aimez les débats constructifs! Vous êtes les bienvenus...

La fête musulmane du sacrifice (Aïd el-Kébir ou Eid al-Adha) rappelle la soumission d'Abraham à son Dieu, symbolisée par l'épisode où il accepte de sacrifier son fils alors unique, Ismaël, afin de satisfaire la volonté divine. Dieu expédia l'ange Gabriel (Djibril) pour sauver le fils et le substituer par un mouton qui sera sacrifié. En rappel de cet acte divin, les musulmans sacrifient généralement un mouton ou un veau selon les traditions.

Ce sacrifice est controversé en Occident, où les communautés musulmanes tiennent à perdurer cette tradition si sacrée dans la religion. Certains pays occidentaux tiennent à encadrer cette pratique pour des raisons hygiéniques, en organisant des abattages dans des abattoirs certifiés.

Cette fête est une occasion de plus, pour la communauté musulmane, de renouer les liens amicaux et familiaux. C'est devenu une tradition pour beaucoup de mosquées et d'associations, partout dans le monde occidental, d'organiser des retrouvailles, des événements pour le plus grand bonheur des familles et leurs enfants. Des moments de joie incommensurables qui viennent marquer les souvenirs d'enfance des petits qui attendent avec impatience cette fête pour jouer et déguster les repas et spécialités culinaires reliés à cet événement. L'Aïd el-Kébir est une occasion de plus pour affirmer la solidarité communautaire et faire perdurer l'élan de bienfaisance déjà présent entre les familles. Plusieurs organisations caritatives et associations musulmanes amassent des fonds pour distribuer des moutons aux foyers dans le besoin, afin qu'ils ne soient exclus du bonheur que procure cette fête. Selon Ibn 'Abbas, le Prophète Mohammed a dit, en parlant des 10 jours précédents la fête : « Il n'y a pas de jours où les actions de bien sont plus aimées de Dieu que pendant ces jours-là. » Alors les musulmans tiennent à honorer cette citation par la réalisation de bonnes actions utiles.

La célébration de cette fête par les musulmans de l'Occident se heurte souvent à une incompréhension de la société d'accueil majoritaire. Cette dernière conteste autant le rituel que la manière de l'abattage.

1- La cruauté de l'abattage

Ce genre d'argument est aussi dirigé à la communauté juive qui a le même rituel que les musulmans appelés communément « l'abattage Casher ».

Dans la tradition musulmane, l'animal est sacrifié sans étourdissement au nom de Dieu et dirigé vers le lieu saint de l'islam, c'est-à-dire la Mecque. Cet abattage suivant la méthode islamique est le meilleur, selon l'avis de nombreux scientifiques. La personne qui pratique ce sacrifice doit réciter une prière, s'assurer que la lame soit parfaitement aiguisée et procéder d'un mouvement très rapide afin de réduire la douleur. En procédant ainsi, on provoque la mort et le saignement de l'animal sans que la moelle épinière ne soit sectionnée, ou du moins touchée. Cette dernière permet en effet le drainage rapide puisque la moelle permet au cœur de fonctionner et d'éviter de faire stagner le sang dans les vaisseaux sanguins, la coagulation du sang pouvant provoquer l'éclosion de microbes.

La viande de l'animal abattu conformément à la méthode halal ou cachée garde sa fraîcheur plus longtemps grâce au peu de sang qu'elle contient vis-à-vis des autres viandes d'animaux abattues selon les méthodes conventionnelles.

2- Un danger sanitaire

Certains mouvements, anti-abattage cacher ou halal, brandissent cet argument qui avait peut-être sa raison d'être au début de l'immigration musulmane en Europe ou en Amérique du Nord, malgré la présence juive sur ces terres depuis des centaines d'années. Le faible taux de la communauté juive au sein des nations occidentales n'attirait pas les regards et les critiques. Depuis plusieurs années, cet argument est devenu désuet car les ministères de l'Agriculture et/ou de la Santé des pays occidentaux ont mis en place des protocoles sanitaires avec la coopération effective des associations musulmanes et juives.

3 - Une taxe dissimulée?

Plusieurs médias, organismes ou collectifs dénoncent la commercialisation des produits résultants des labels halal et/ou cachés. Ils prétendent que les gestionnaires de ces labels et les responsables de superviser ces rituels, récoltent un pourcentage monétaire sur chaque produit vendu. Plusieurs voix s'élèvent afin de contrôler ces organismes, qui risquent de financer des activités douteuses...

Quelques exemples:

Taxe cacher au Québec et racket organisé?

Mario Dumont en parle à l'antenne de V

En France, la chaîne publique France 2 traite ce sujet en prime time

En France toujours, un article du magazine L'Express analyse l'instrumentalisation de la question de la viande halal, sans scrupule, par l'extrême droite

À l'inverse, l'humoriste Lamine lezghad traite ce sujet avec brio, dans l'émission de Laurent Ruquier On en demande qu'à pour en rire

Finalement, revenons à la source de cette fête de l'Aïd qui nous induit dans la voie du partage, de l'amour réciproque et surtout de la tolérance. Comme ça serait génial que nos compatriotes québécois et canadiens puissent assister aux côtés de leurs frères et sœurs musulmans aux différents rituels et événements. Cette participation permettrait de renouer les liens et d'éviter l'instrumentalisation de ces questions, par une minorité qui rejette la diversité culturelle et religieuse au sein d'un Québec français, inclusif et respectueux.

À l'occasion de cette fête, je présente mes meilleurs vœux à tous les Québécois(es) et Canadien(ne)s:

qu'elles qu'ils soient: francophones, anglophones ou allophones; carnivores ou végétariens; péquistes, caquistes, libéraux et tous les solidaires.

Vive le Québec pluriel, multi-couleurs et métissé. Vive la Pizza poutine, le couscous Haïtien et le chawarma au foie gras. Vive les gens de la région du Saguenay, sans oublier les belles Gaspésiennes.

Tout simplement et sans équivoque : vive la nation distincte, respectueuse et inclusive.

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Des images de l'Aïd el-Kébir dans le monde (diaporama en anglais)

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