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Élections, pièges à terroristes

Alors que deux partis d'opposition appellent le peuple syrien et sa diaspora à boycotter l'élection présidentielle, le pouvoir en place fait tout pour assurer la logistique institutionnelle et sécuritaire.
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Alors que deux partis d'opposition appellent le peuple syrien et sa diaspora à boycotter l'élection présidentielle, le pouvoir en place fait tout pour assurer la logistique institutionnelle et sécuritaire. Le régime est assurément conscient de la situation sociale, de l'impasse politique, du défi sécuritaire et de l'inaccessibilité des bureaux de vote pour une partie de la population syrienne. Malgré ces limites, il était indispensable aux Syriens de redonner un mandat politique fort au président élu. Celui-ci aura un mandat belliqueux certes, mais sera gravé dans l'Histoire du pays et de la région, et de manière irrévocable.

Sans doute que cette élection ne mène pas à la fin des violences, sans doute aussi que les politiciens, occidentaux et arabes, réfuteront le résultat final comme ils réfutent le plan de match mené par le régime syrien pour sortir de ce macabre casse-tête. Quoi qu'il en soit, politiquement, la polarisation des parties prenantes devient nuisible à tous.

«Qui tue le lion en mange, qui ne le tue pas est mangé» - proverbe arabe

Partant de ce proverbe cocasse, le président Al-Assad n'a attendu ni le vide politique constitutionnel ni le charivari de la communauté internationale pour être proactif.

D'une part, la présente élection présidentielle se déroule avec plusieurs candidats. C'est le résultat de la nouvelle constitution de 2012, que le peuple réclamait pour introduire des changements et qui a mis fin au référendum à un candidat qui avait lieu en Syrie. Rappelons que c'est la première fois en 40 ans que les électeurs pourront voter pour d'autres candidats que le président sortant.

D'autre part, cette élection n'est qu'une formalité, selon plusieurs experts, puisque les Syriens ne voient pas de bon œil un changement à la tête de l'état, avec toute la tracasserie politique, militaire et sécuritaire que cela peut engendrer comme « bordel »; mais aussi, il ne faut en aucun cas négliger la popularité du président Bachar Al-Assad. Et cela est largement considéré par les parties prenantes dans ce conflit et cela a été avoué par des circulaires internes révélées par l'OTAN.

Le momentum pour qui?

Si les bastions de la rébellion syrienne à Homs, à Alep et dans les autres fiefs des rebelles tombent aux mains de l'armée syrienne, c'est principalement à cause de la persévérance du pouvoir, mais pas seulement. La population ne croit plus trouver son compte dans une révolution vite armée et islamisée. Cette même population meurtrie par les combats ne fait que constater peureusement la montée en puissance des groupes de mercenaires. Ces derniers, faisant la loi et appliquant des sentences inhumaines, s'autorisent de couper les têtes des groupes rivaux, d'infliger des coups de fouet aux fumeurs ou d'instaurer une taxe spéciale aux non-musulmans.

Si les groupes dits modérés manquent d'armes, les combattants radicaux « Eiil ou al-Nosra » eux sont lourdement armés par des agents régionaux et ils refusent tout règlement politique, car ils sont là pour éradiquer, et la présence alaouite, qu'ils considèrent comme une secte non-musulmane, et le christianisme d'orient.

Il y a déjà un grand nombre de Syriens, déçus et cyniques, parce qu'ils s'aperçoivent que la situation actuelle n'est pas celle qu'ils rêvaient. En Syrie, Bachar Al-Assad a réussi à s'imposer et on assiste quotidiennement à des accords entre le régime et les rebelles. Ils réintègrent l'armée loyaliste et légitime. Cela ne peut que prouver que Bachar Al-Assad sortira victorieux, et du conflit et des urnes.

En trois ans, la guerre civile a fait au moins 170 000 morts et approximativement 60 000 morts dans les rangs des forces du régime. Sans oublier les millions déplacés à l'interne et les réfugiés hors des frontières syriennes. La situation est grave et elle ne semble pas se résoudre dans un laps de temps raisonnable et la prolifération des armes ne fait que généraliser la tumeur terroriste.

D'après Frédéric Fichon : « Les Américains sont en train de se retourner et dans quelques mois, avant la fin 2014, ils iront probablement taper avec leurs drones dans le nord de la Syrie contre les groupes djihadistes, donnant raison à Assad, lui simplifiant en quelque sorte la tâche. »

Alors? Aujourd'hui, vous devez voter et choisir un camp. Êtes-vous pro-stabilité ou pro-effervescence? Prorégime ou proterrorisme?

Le statu quo n'arrange plus personne... et la Russie en est consciente.

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