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Je vous le redemande: de quelle crise du français parlez-vous?

Les résultats du. Ceux qui parlent d'une crise en observant la diminution de la population de langue maternelle de langue française oublient de considérer que le déclin qu'ils observent s'explique simplement par le fait que la population d'immigrants allophones augmente plus rapidement que celle des francophones.
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En mai 2012, je publiais avec l'Idée Fédérale une étude illustrant les progrès du français au Québec depuis le début des années 1990. Somme toute, je dressais un portrait plutôt optimiste de l'avenir du français.

Dans cette étude et en collaboration avec l'économiste Martin Coiteux (voir ici sur le Huffington Post), j'ai démontré que la connaissance du français chez les allophones et les anglophones augmentait alors que celle de l'anglais stagnait chez les allophones. J'illustrais aussi l'augmentation des transferts linguistiques vers le français comme langue d'usage pour les allophones et le déclin relatif de l'anglais depuis les années 1990. À tout cela j'ajoutais que les allophones allaient de plus en plus au CÉGEP en français. Ajoutons que chez les allophones qui avaient été au secondaire en français, une proportion encore plus importante allait au CÉGEP en français. Depuis, j'ai aussi affirmé que le français comme langue de travail au centre-ville de Montréal pour les anglophones avait aussi progressé depuis les dernières années même si les francophones au centre-ville utilisaient davantage l'anglais.

Mon argument était simple et se basait sur la littérature économique : les progrès de la langue française trouvent leur fondement dans l'attrait économique du français au Québec. Le seul hic que je trouvais avec mon étude, c'est que les derniers chiffres disponibles dataient du recensement de 2006. Au moment de la publication de l'étude, je me suis demandé s'il n'aurait pas mieux fait d'attendre les nouveaux chiffres de Statistiques Canada pour le recensement - surtout qu'ils devaient sortir le 24 octobre 2012. Toutefois, j'ai décidé de publier tout de même et si les nouveaux chiffres me contredisaient, j'admettrais mon tort en bonne et due forme. En fait, j'ai même offert à plusieurs des individus qui affirmaient que la langue française au Québec était sur une pente descendante de parier sur les résultats du recensement de 2011.

Malheureusement pour moi je n'ai eu aucun prenant puisque les résultats du recensement démontrent encore une fois des gains appréciables sur pour la langue française.

Ceux qui parlent d'une crise en observant la diminution de la population de langue maternelle de langue française oublient de considérer que le déclin qu'ils observent s'explique simplement par le fait que la population d'immigrants allophones augmente plus rapidement que celle des francophones. Lorsqu'une famille de Bogotá arrive au Québec, on ne peut pas sensiblement leur demander de renoncer à l'espagnol, mais on peut leur demander d'apprendre le français s'ils veulent s'intégrer à la société québécoise. Par conséquent, il faut regarder la connaissance des langues officielles chez ces derniers pour avoir un portrait de la vitalité du français.

Selon les données du recensement de 2011, 24,1% des familles ayant une langue maternelle autre que les deux langues officielles ont déclarées utiliser le français « le plus souvent » à la maison comparativement à 22,9% en 2006 et 20,4% en 2001. En additionnant ceux qui utilisent « régulièrement » le français à la maison, on passe de 34,7% à 40%. Et ce n'est pas tout, l'utilisation de l'anglais (tant « le plus souvent » que « régulièrement ») parmi ces familles est tombé de 34% en 2001 à 29,9% en 2011. Les langues « autres » ont aussi diminué au cours de la période. Ce qui est intéressant, c'est que dans plusieurs régions du Canada, incluant le Québec, l'utilisation unique de l'anglais diminue. Certains croisements de données de Statistiques Canada ne sont pas encore disponibles, mais somme le portrait est clair : la connaissance du français progresse depuis 2001.

Ce progrès s'explique par l'attrait puissant du français. En regardant la « rétention des langues maternelles » selon les choix linguistiques des ménages, on peut d'ailleurs voir cette puissante attraction. Les taux de rétention pour l'anglais et des langues non officielles sont de 13,5% et 36% inférieur au taux de rétention du français. Ceci signifie qu'il y a des transferts linguistiques importants qui s'effectuent vers le français comme langue d'usage. Dans le long terme, la situation du français ne peut que s'améliorer!

Je réitère ce que j'ai dis en mai dernier avec mon étude de l'Idée Fédérale: de quelle crise du français parlez-vous? En fait, est-ce que quelqu'un veut parier avec moi pour le recensement de 2016?

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