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Violences envers les femmes: cap sur le changement des mentalités

S'il fallait retenir une chose de l'actualité des derniers mois, c'est bien que les violences sexuelles envers les femmes ne relèvent pas que du domaine privé. Nous avons la responsabilité collective de nous attaquer à ce fléau social.
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S'il fallait retenir une chose de l'actualité des derniers mois, c'est bien que les violences sexuelles envers les femmes ne relèvent pas que du domaine privé. Les affaires Gomeshi, Aubut et Sklavounos, les dénonciations des femmes autochtones qui auraient été violentées par les policiers ou encore les événements de l'Université Laval ont mis en exergue les conséquences individuelles et sociales dévastatrices des agressions sexuelles dont sont victimes de trop nombreuses femmes. Nous avons la responsabilité collective de nous attaquer à ce fléau social. C'est le message que porteront aujourd'hui les femmes qui descendront dans les rues de plusieurs villes du Québec.

Le gouvernement aurait dû depuis longtemps prendre à bras-le-corps le problème en se montrant beaucoup plus déterminé à le combattre. Il a manqué à son devoir et a repoussé aux calendes grecques l'adoption d'une stratégie sur la question, qui se fait attendre depuis trois ans déjà. Philippe Couillard a préféré assommer la population à coup de politiques d'austérité répétées, rendant d'ailleurs plus difficile l'accès à des professionnels compétents, et par le fait même, plus criante encore la détresse des victimes. Et devant l'ampleur des événements des derniers jours, il n'avait plus le choix de passer à la vitesse grand V afin que sa stratégie voie le jour le plus tôt possible. On sent ici toute l'improvisation de ce gouvernement, pour ne pas dire l'indifférence qu'il peine à cacher à une réelle égalité entre les femmes et les hommes. De quoi sera faite cette politique ? Nul ne sait. Une chose est sûre, elle devra comporter un important volet sur l'éducation et la sensibilisation dans tous les milieux si on veut réduire l'ampleur du phénomène.

Le phénomène concerne tout le monde. Élus, employeurs, travailleuses et travailleurs, citoyennes, citoyens, nous avons du pain sur la planche pour guérir cette plaie sociale.

Pour prévenir les agressions et empêcher qu'elles ne soient commises en toute impunité, il est essentiel d'agir contre la marchandisation du corps des femmes et le sexisme ambiant. Nous devons aussi travailler en amont afin d'enrayer à la source des comportements trop souvent banalisés comme le harcèlement sexuel, qui n'est pas en soi une question de sexe, mais plutôt une question de pouvoir et de contrôle sur les plans économique, physique et affectif. À ce titre, un changement de culture dans les organisations et dans la société en général s'impose et devra intégrer obligatoirement des formations faisant notamment la promotion de modèles égalitaires. Au travail, il faudra autant viser le personnel que les cadres et les gestionnaires. En milieu scolaire, cette formation s'avère tout aussi essentielle, sinon plus, puisqu'elle s'adresse à des adultes en devenir. Le retrait des cours de sexualité dans les écoles du Québec depuis la réforme pédagogique en 2000 ne fut pas, à cet égard, l'idée du siècle. Cela dit, le projet-pilote actuel visant à les réintégrer au cursus scolaire a fait l'objet de nombreuses critiques. Au sein du corps enseignant, les voix se sont élevées pour dénoncer entre autres le manque de soutien des professeurs réguliers, qui se voient confier l'entière responsabilité d'éduquer les élèves en la matière. La démarche se doit d'être plus rigoureuse, particulièrement dans le contexte social actuel.

D'autres mesures seront également nécessaires pour voir émerger un véritable changement des mentalités, notamment dans les milieux de travail : l'augmentation du nombre de travailleuses dans les milieux traditionnellement réservés aux hommes, ainsi qu'une représentation équitable des femmes dans les postes de responsabilités où elles sont encore trop peu nombreuses pourraient favoriser les changements escomptés.

En définitive, les agressions et le harcèlement sexuels constituent des problèmes potentiels pour toutes les femmes, et non seulement pour quelques-unes d'entre elles. Le phénomène concerne tout le monde. Élus, employeurs, travailleuses et travailleurs, citoyennes, citoyens, nous avons du pain sur la planche pour guérir cette plaie sociale. Mettons-nous à la tâche tout de suite !

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