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Chercher et étudier pour lutter contre le cancer

Je contribue à faire de la recherche une priorité et à inspirer des jeunes à faire carrière dans le domaine pour continuer de toujours mieux comprendre l’ensemble des cancers.
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Le 4 février souligne la Journée mondiale contre le cancer. Une journée consacrée à la prévention, à la détection et au traitement de la maladie. Une journée qui représente aussi une opportunité de réfléchir aux façons de court-circuiter ce fléau.

Un Canadien sur deux sera touché par la maladie au cours de sa vie, et un sur quatre en mourra (Société canadienne du cancer 2017). Aussi, selon l'ONU, c'est 14 millions de nouveaux cas de cancer qui sont diagnostiqués chaque année, dont environ le tiers aurait pu être prévenu.

La question se pose : comment prévenir et éviter les décès causés par le cancer?

Démystifier les mécanismes du cancer

Une façon de court-circuiter la maladie est de tenter de mieux comprendre le cancer. Je devrais même dire, les cancers. J'ai choisi de faire un Doctorat en biologie moléculaire qui m'a donné la chance de mieux comprendre la complexité de ce chaos cellulaire qu'est la maladie. Mon parcours doctoral m'a transmis des connaissances affûtées sur la question, et l'opportunité d'élargir, non seulement mes connaissances, mais aussi mon réseau de contacts.

J'ai choisi de faire un Doctorat en biologie moléculaire qui m'a donné la chance de mieux comprendre la complexité de ce chaos cellulaire qu'est la maladie.

Je suis aujourd'hui coordonnatrice au recrutement étudiant à l'Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l'Université de Montréal. Mon poste m'amène à faire la promotion de nos programmes de recherche et à coordonner les activités de recrutement des jeunes chercheurs. Je peux ainsi répondre aux questions des étudiants qui sont hésitants à poursuivre leur parcours académique aux études supérieures. Souvent, dans la foulée, on me demande si la recherche me manque, parfois oui, parfois non. Dans tous les cas, je sens encore aujourd'hui que je contribue à faire de la recherche une priorité et à inspirer des jeunes à faire carrière dans le domaine pour continuer de toujours mieux comprendre l'ensemble des cancers. Mais encore faut-il que la recherche soit financée et que les chercheurs de la relève aient également du soutien au cours de leurs études.

Un défi majeur que le financement de la recherche fondamentale!

Autant dans le traitement que dans la prévention et la détection du cancer, la recherche fondamentale joue un rôle primordial dans l'établissement des protocoles d'intervention auprès des patients. Plusieurs études effectuées dans les laboratoires aboutissent réellement à des découvertes prometteuses de thérapies ciblées (un exemple éloquent : la molécule UM 171).Mais pour que la recherche débouche en solutions thérapeutiques, il faut quelques années, et des investissements substantiels. Au Canada, le principal acteur financier de la recherche fondamentale est le gouvernement. Malheureusement, le gouvernement canadien n'a pas jugé opportun d'augmenter le financement de la recherche dans les 10 dernières années, et ce, même si le nombre de chercheurs a augmenté de 60%. Pour pallier ce déficit, les chercheurs passent maintenant la majorité de leur temps à s'informer sur les différentes opportunités de financement et à poser leurs candidatures pour des subventions diverses, plutôt que d'investir ce précieux temps dans leurs projets de recherche. Conséquemment, cela a un impact sur la productivité des laboratoires et ainsi diminue les possibilités de découvertes importantes qui pourraient influencer la santé des Canadiens et Canadiennes.

Le gouvernement canadien n'a pas jugé opportun d'augmenter le financement de la recherche dans les 10 dernières années, et ce, même si le nombre de chercheurs a augmenté de 60%.

La contribution majeure de la relève scientifique

Dans le milieu de la recherche biomédicale au Canada et aux États-Unis, ce sont en majorité des étudiants à la maîtrise et au doctorat, ainsi que des stagiaires postdoctoraux qui effectuent la recherche en laboratoire. Ces jeunes chercheurs, habituellement âgés entre 21 et 35 ans, sont amenés à réfléchir à une problématique de recherche qui doit être testée à l'aide de techniques à la fine pointe de la technologie. Pour que leur cheminement académique soit couronné de succès, les étudiants doivent présenter des résultats scientifiques originaux. Ceux-ci mèneront idéalement à de nouvelles connaissances dans un domaine de recherche par le biais de publications scientifiques. Les bourses sont essentielles au succès des étudiants, car elles leur permettent de se consacrer pleinement à leur projet de recherche.

En commençant des études supérieures en recherche, les étudiants s'engagent dans leur projet pour satisfaire leur curiosité scientifique et acquérir des connaissances dans un domaine ainsi qu'une expertise scientifique. Ceci devrait les mener vers l'obtention d'un emploi dans le domaine de leur choix, que ce soit professeur-chercheur ou bien gestionnaire dans une compagnie pharmaceutique, dans une biotech, au gouvernement, en tant qu'agent de brevet, etc. En plus de former les chercheurs de demain, les études supérieures poussent les étudiants à développer leur pensée critique ainsi que leur raisonnement scientifique; des caractéristiques prisées par les employeurs dans tous les domaines d'emploi.

Alors, comment donc prévenir et éviter les décès causés par le cancer?

En formant notamment la relève et en permettant à la recherche, menée par des chercheurs et des étudiants, de se déployer en résultats. Tout ça n'étant rendu possible que si le gouvernement canadien décide d'investir substantiellement tant pour favoriser l'acquisition de nouvelles connaissances que pour soutenir la formation des chercheurs de demain.

Dans le cadre de la Journée mondiale contre le cancer, l'Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l'Université de Montréal présente le déjeuner-causerie « Le cancer : espoir et défis » sur les avancées scientifiques en recherche. Pour l'occasion, quatre chercheurs de l'IRIC prendront la parole pour dresser un état des lieux de la recherche en 2018, tout en mettant en lumière l'importance des recherches scientifiques dans la lutte contre la maladie, dorénavant la première cause de mortalité au Canada, selon la Société canadienne du cancer.

Pour vous procurer un billet : https://www.eventbrite.ca/e/inscription-le-cancer-espoir-et-defis-42052284515?aff=ehomecard

Avril 2018

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