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Nous devons protéger les enfants rohingyas

Plus d'un demi-million de Rohingyas, dont 200 000 enfants, ont traversé la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh depuis le 25 août dernier.
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Le 16 octobre 2017, des milliers de nouveaux réfugiés rohingyas, incluant femmes et enfants, sont arrivés au Bangladesh.
© UNICEF/UN0136209/LeMoyne
Le 16 octobre 2017, des milliers de nouveaux réfugiés rohingyas, incluant femmes et enfants, sont arrivés au Bangladesh.

Fred Rogers a dit : « Lors d'une catastrophe, cherchez celles et ceux qui apportent de l'aide ». À l'UNICEF, nous apportons de l'aide et, lors d'une catastrophe, nous cherchons les enfants.

Plus d'un demi-million de Rohingyas, dont 200 000 enfants, ont traversé la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh depuis le 25 août dernier. Cox's Bazar, qui était autrefois un pittoresque village de pêcheurs, est aujourd'hui le théâtre d'une large crise humanitaire. Toutes les conditions sont réunies pour faire de la situation un échec catastrophique que l'humanité ne semble pouvoir prévenir. Cox's Bazar est sur le point de devenir le plus vaste camp pour personnes réfugiées du monde.

Une nutritionniste mesure la circonférence du bras du jeune Anamul, âgé de neuf mois.
© UNICEF Australia/Matthew Smeal
Une nutritionniste mesure la circonférence du bras du jeune Anamul, âgé de neuf mois.

En collaboration avec le ministère de la Santé du Bangladesh, l'UNICEF vaccine d'urgence les enfants réfugiés afin de prévenir l'apparition de maladies infectieuses. Anamul, un petit garçon âgé de neuf mois dont la famille a fui la violence au Myanmar, est l'un des enfants en déplacement. Alors qu'il se faisait vacciner, l'équipe médicale a constaté qu'il était gravement dénutri. Les conditions dans le camp ne sont pas propices à une guérison. Il manque d'abris, d'eau potable et de services d'assainissement et d'hygiène. Il y a également des pénuries alimentaires et un nombre limité d'espaces sécuritaires pour les enfants, qui souffrent de traumatismes physiques et psychologiques parce qu'ils ont été déracinés de chez eux.

Anamul sera traité et suivi, mais combien d'autres enfants pourront survivre à cet exode?

Imaginez que votre famille soit confrontée à un tel choix. La violence ethnique qui vous pousse à fuir d'un côté; des conditions de vie précaires et inhumaines de l'autre. Sans oublier le risque de mourir, de tomber malade ou de subir d'autres formes de violence en cours de route.

L'UNICEF et d'autres organisations s'empressent d'intervenir, et les opérations de secours s'intensifient. En plus de services médicaux, l'UNICEF a procuré des centaines de tonnes de fournitures, y compris des comprimés de purification de l'eau, qui sont essentiels à la survie, des trousses familiales de produits d'hygiène, des articles sanitaires, des bâches de plastique et des trousses récréatives pour les centaines de milliers d'enfants rohingyas. Nous distribuons également chaque jour 70 000 litres d'eau potable.

Sans la moindre perspective d'accalmie en vue, la communauté internationale doit agir maintenant afin d'éviter des pertes catastrophiques de vies humaines.

Le gouvernement du Canada a répondu à l'appel à l'aide. Jusqu'à présent en 2017, le Canada a versé 13,4 millions de dollars pour l'aide humanitaire à des partenaires au Myanmar et au Bangladesh afin de répondre aux besoins de la population dont la vie est bouleversée par cette crise, y compris les Rohingyas.

Nous pouvons cependant toutes et tous en faire plus. Il y a trois choses que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens peuvent faire pour éviter une nouvelle catastrophe.

Premièrement, nous pouvons toutes et tous condamner l'escalade de la violence et demander la cessation immédiate des hostilités. Il doit y avoir un accès sans entrave à l'aide humanitaire des deux côtés de la frontière. Aucune famille fuyant la violence ethnique ne devrait faire face à des conditions encore plus difficiles par la suite. Ces demandes doivent être politiques, personnelles et intransigeantes. La pression doit augmenter et elle doit venir de nous toutes et tous.

Deuxièmement, nous devons mettre fin à la souffrance. Ce sera compliqué et difficile, mais c'est possible. En plus de l'appui du gouvernement du Canada, l'UNICEF lance un appel de fonds de 76 millions de dollars US pour apporter un soutien à long terme dans la région. L'écart est important, mais la générosité de la population canadienne a déjà permis de relever ce genre de défi.

Enfin, nous devons tirer des leçons de l'histoire et exiger le respect plein et entier du droit international et des droits de l'enfant. L'avenir du peuple rohingya est en jeu, et nous en serons toutes et tous tenus responsables. Lorsque des termes comme « nettoyage ethnique » sont employés aux Nations Unies, il s'agit d'un signal d'alarme. D'un rappel pour ne pas reproduire les horribles échecs du Rwanda, de la Bosnie-Herzégovine et du Darfour.

Nous devons protéger les enfants comme Anamul, car ils sont les plus vulnérables dans ces situations cauchemardesques, même s'ils n'en sont aucunement responsables. Quand une catastrophe de cette ampleur survient, nous devons toutes et tous apporter de l'aide.

David Morley est le président et chef de la direction d'UNICEF Canada.

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