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L'hiver à Alep: une menace de plus pour les enfants

Tandis que la population continue de fuir la ville syrienne assiégée d'Alep, l'UNICEF s'emploie à venir en aide aux familles et à leur procurer les fournitures dont elles ont besoin pour survivre au dur hiver. Certains enfants ont perdu leur famille ou en ont été séparés, ce qui les rend encore plus vulnérables.
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Tandis que la population continue de fuir la ville syrienne assiégée d'Alep, l'UNICEF s'emploie à venir en aide aux familles et à leur procurer les fournitures dont elles ont besoin pour survivre au dur hiver. Certains enfants ont perdu leur famille ou en ont été séparés, ce qui les rend encore plus vulnérables.

© UNICEF Syrian Arab Republic/2016/Al-Issa

Il y a à peine quelques jours, le jeune Ahmed, âgé de 10 ans, est arrivé à Jibreen, un quartier industriel en périphérie d'Alep. Ses parents ont été tués dans le conflit vicieux qui a englouti la ville. Ses quatre frères et sœurs et lui n'ont personne pour prendre soin d'eux et les aider à rester au chaud.

Quelque 6 200 personnes qui ont fui les combats dans Alep-Est sont maintenant réfugiées dans un ancien entrepôt désert à Jibreen, saisies par le froid.

L'inquiétude et la fatigue sont nettement visibles sur le visage d'Ahmed. Ses mains sont calleuses, et ses vêtements sont déchirés. Comme de nombreux enfants dans l'abri, Ahmed consacre une grande partie de son temps à ramasser du bois pour se réchauffer. Affaibli par le froid, même cette simple tâche est épuisante.

« Les mois d'hiver sont encore plus durs pour les enfants en Syrie. J'en ai vus qui fuyaient leur domicile sans rien d'autre que les vêtements qu'ils avaient sur eux. Après les horreurs qu'ils ont vécues, ils doivent maintenant faire face au froid mordant », déclare Hanaa Singer, la représentante de l'UNICEF en Syrie, qui revient d'Alep.

© UNICEF Syrian Arab Republic/2016/Al-Issa

Le voyage jusqu'à Jibreen a été épuisant pour la petite Rahaf, âgée de cinq ans, son frère Wael, âgé de deux ans, et leur mère qui ont fui leur domicile dans Alep-Est. Leur mère, une veuve qui a été blessée à la jambe par un éclat d'obus, a dû pousser ses enfants dans son fauteuil roulant pendant des heures avant qu'ils puissent être transportés par autobus jusqu'à l'abri de Jibreen.

« Mes voisins m'ont dit que tout le monde quittait le secteur. J'ai pris mes enfants, les ai installés dans mon fauteuil roulant et suis sortie de mon appartement. C'était extrêmement difficile. Mes voisins m'ont aidée à monter dans un autobus. Il est difficile de croire que j'ai pu sortir et que mes deux enfants sont encore en vie », raconte-t-elle.

Chez les enfants déjà affaiblis par des mois de dénutrition et par le manque de soins de santé, le temps froid peut rapidement provoquer des infections respiratoires, de l'hypothermie et d'autres complications médicales potentiellement mortelles.

Dans les abris de Jibreen, plus de 5 000 enfants ont maintenant reçu des vêtements d'hiver de l'UNICEF.

Un sourire a éclairé le visage d'Ahmed, de Rahaf et de Wael lorsqu'ils ont vu une boîte remplie de vestes chaudes, de pantalons, de pulls et de chaussures. Ahmed n'était pas sûr que les vêtements lui aillent, mais il a fait un autre sourire radieux en constatant qu'ils étaient tout à fait à sa taille.

© UNICEF Syrian Arab Republic/2016/Al-Issa

Ahmed est l'un des 64 enfants non accompagnés et séparés que l'UNICEF a repérés dans l'abri. Des dispositions de prise en charge ont été mises en place par des partenaires locaux pour les enfants comme lui. Un travailleur social dévoué rend régulièrement visite à Ahmed et aux autres enfants séparés dans l'abri. Ahmed prend également part à des activités de soutien psychosocial, conçues pour aider les enfants à faire face aux horreurs et aux traumatismes qu'ils ont subis. Pendant ces activités, ils trouvent le temps de jouer, de chanter et d'être à nouveau des enfants.

L'UNICEF et ses partenaires travaillent sans relâche pour répondre aux besoins de ceux et celles qui ont fui les récents combats, et des quelque 400 000 personnes qui ont été déplacées dans Alep depuis le début du conflit.

Cette aide comprend le transport par camions de six millions de litres d'eau par jour pour les familles les plus vulnérables, y compris les personnes déplacées et les communautés d'accueil à Jibreen et Hanano. Près de 10 000 enfants et mères ont été vaccinés contre la poliomyélite, le tétanos et d'autres maladies. Les programmes de dépistage et de traitement de la malnutrition se poursuivent dans les abris pour personnes déplacées, dans les centres de soins de santé primaires et par l'intermédiaire d'équipes mobiles qui font du porte-à-porte. Des programmes de sensibilisation à l'hygiène et des campagnes de nettoyage sont en cours dans les abris de Jibreen.

« Les opérations d'intervention ne peuvent jamais être suffisantes pour les enfants qui ont survécu à près de six années de conflit. Il nous faut un accès immédiat et continu pour venir en aide aux enfants les plus vulnérables qui sont restés pris au piège dans les quartiers est de la ville et dans les autres régions assiégées de la Syrie », ajoute madame Singer.

Par Shushan Mebrahtu et Basma Ourfali

L'UNICEF réagit à cette crise tant dans la région que dans les pays voisins et avec plus de 200 membres de son personnel déployés en Syrie, qui procurent aux enfants les plus vulnérables des soins de santé, une éducation et des programmes de protection.

Nous vous prions de soutenir le travail de l'UNICEF essentiel à la survie des enfants et des familles dont la vie est bouleversée par cette crise en faisant un don ici.

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