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Pornographie: Ravages et dépendances chez les jeunes (1ere partie)

Il faut cesser de jouer à l'autruche et regarder la réalité en face. La pornographie fait de sérieux ravages auprès de nos enfants. Les chiffres sont clairs, la pornographie via l'internet est visionnée par les jeunes dès l'âge de 8 à 10 ans et demeure leur principale source d'éducation et formation sexuelle.
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Il faut cesser de jouer à l'autruche et regarder la réalité en face. La pornographie fait de sérieux ravages auprès de nos enfants. Les chiffres sont clairs, la pornographie via l'internet est visionnée par les jeunes dès l'âge de 8 à 10 ans et demeure leur principale source d'éducation et formation sexuelle.

Ce qui revient à dire, qu'à peine sortis de l'enfance, garçons et filles sont exposés à des images de pratiques sexuelles extrêmes et sont projetés dans un univers de fantasmes (normalement réservés aux adultes), sans garde-fou d'aucune sorte. Ainsi, avant même d'avoir eu leur première relation intime ou leur premier «Frenchkiss», ils auront assisté à des scènes de bestialité, de viols ou de sadomasochisme qui auront pour effet d'anéantir d'un seul coup d'œil, toutes traces d'innocence, en les confrontant à la dure réalité du monde des adultes, celui régit par le sexe.

C'est à l'aide d'images, dont la facture ne laisse rien à l'imaginaire, que les jeunes garçons développeront leurs compétences d'amant, copiant les mâles du porno, ceux-là mêmes qui forcent les femmes à obéir et à capituler devant les pires horreurs. Et les jeunes filles, de leur côté, apprendront à se résigner et à accepter leur sort en grinçant des dents.

Aucun pare-feu ou logiciel de censures parentales ne pourra rien y changer. Internet permet l'accessibilité aux sites pornographiques, 24/7, que cela se passe dans votre sous-sol ou celui du voisin. Si encore la pornographie se cantonnait à des images de couples faisant gentiment l'amour...mais non, la pornographie n'a rien de gentil et ne fait certainement jamais référence aux sentiments amoureux. Bien au contraire, elle frappe de plein fouet le cœur de nos enfants, en détruisant au passage leurs chances de découvrir à leur rythme, LEUR sexualité et en les empêchant de construire leurs propres balises.

Le problème avec la pornographie provient du fait qu'elle transforme complètement les relations intimes en une sorte de rapport totalement inégal où la femme se fait nécessairement prendre en otage afin de servir et se soumettre à la très large panoplie des fantasmes masculins, souvent régis par la violence. Elle a dénaturé les échanges entre amants pour en faire une espèce de «freak show» qui invite le spectateur à repousser ses limites de l'acceptable.

L'acte sexuel, nécessairement choquant, s'inscrit presque systématiquement dans une dynamique de domination/soumission, où la femme, en véritable salope, encaissera tous les sévices imaginables.

Il est absolument ahurissant de constater que les sites les plus populaires, comme ceux réservés au Gonzo porn, présentent une caricature exagérée et pitoyable d'une femme complètement déshumanisée. L'amante parfaite sera celle dont le mascara coulera abondamment sur ses joues alors qu'on lui enfoncera doigts, pénis ou tout autre objet au fond de la gorge jusqu'à ce qu'elle en vomisse ; l'amante sera celle qui recevra de multiples partenaires dans tous les orifices de son corps; celle sur qui on déversera en pleine figure des litres et des litres de sperme (ou autre liquide douteux) dont elle se délectera. C'est une esclave docile qui ne refusera RIEN et qui mérite ou souhaite être punie, humiliée, attachée, muselée, brutalisée ou violée.

Comment un jeune peut-il développer une sexualité saine et amusante avec sa petite amie, s'il apprend que pour bien baiser, il faille frapper, écarteler, enfoncer, défoncer, déchirer et asperger sa partenaire qui devra nécessairement gémir ou hurler de plaisir ou mieux encore, de douleur ? Comment peut t -il savoir que les images auxquelles il est exposé et qui incitent à une telle violence n'a rien à voir avec une relation sexuelle «normale» et enrichissante ? Comment doit-il réagir devant ces bêtes du porno qui utilisent la femme comme un simple objet méprisable, consommable et certainement jetable ?

L'école ne s'en chargera certainement pas et les parents qui peinent à parler de sexualité avec leurs enfants, oseront rarement aborder le sujet de la pornographie autour de la table un dimanche soir. Et pourtant...

Sources : John E Grant ( Université de Chicago) et Dre Paula Hall ( Thérapeute en dépendances sexuelles U.K.) Mat Field ( University of Liverpool)

("Pornography's Effects on Interpersonal Relationships," 2006, by Ana J. Bridges, University of Arkansas)

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