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C'est ainsi que tous les mois de mai, la fête des Mères tente d'agir comme une promesse d'effacer d'un coup de baguette magique, toutes les petites misères, les difficultés inévitables et les angoisses souvent inutiles qui ont pu perturber l'univers des mères tout au long de l'année passée.
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Absente ou envahissante, bien vivante ou envolée avec les anges, il y a quelque part, près de nous ou dans nos souvenirs, une mère qui nous a donné la vie. C'est un fait incontestable et un dimanche par année, au mois de mai, nous la célébrons et par la même occasion toutes les mères du monde entier.

Toutes les mères : les gentilles, les pas-fines, les jeunes et les toutes ridées, les drôles et les tristes, les douces et les violentes, les déjantées et les très sages. Car il y a toutes sortes de mères. Certaines cuisinent, d'autres chantent, tandis que d'autres encore pleurent. La plupart travaillent fort, beaucoup, tellement, trop ...

L'image de la mère souriante, les bras tendus attendant son enfant est de toute évidence une valeur sûre et rentable et illustre bien le sentiment idyllique que nous avons de la mère parfaite. Sur fond blanc au décor pastel, la parfaititude maternelle aux dents immaculées sent le propre. Elle est toute aussi charmante que rassurante!

Or, en fouillant autour de moi ou ailleurs, je ne vois guère de ces mères exemplaires. Elles ne semblent être installées ni à Tombouctou ni à Chibougamau et encore bien moins dans ma maison. Pure fiction que ces mères calmes et sereines, emplies d'un bonheur candide. La Madonne idéale n'est qu'une illusion servant à nous culpabiliser de ne pas lui ressembler.

Il nous faut donc transformer cette fête des Mères en une célébration des Mères imparfaites !

Élever des enfants est une mission exigeante et malgré le fait qu'elle se présente comme une des plus importantes de notre vie, nous nous engageons dans l'aventure sans être formées ou réellement préparées à nous glisser dans la peau de ce personnage complexe. La réalité qui nous frappe à la naissance de Maxime ou de Charlotte est souvent bien différente des scénarios formés plus tôt dans notre imaginaire. Depuis, les petites lunes en coton accrochées au-dessus du landau, aux crises existentielles des ados en quête d'identité, la vie d'une mère ressemblera rarement à un conte de fée.

Il faut beaucoup de courage pour s'entourer de petits loups chéris qui deviendront nécessairement de grands et parfois vraiment de très grands zigotos! Si nous savions à l'avance ce qui nous attend, c'est à se demander si nous serions autant de femmes à vouloir faire rondir nos bedaines? Car devenir mère chamboule complètement l'existence d'une femme. Certaines voient leur vie se transformer à tel point, qu'elles ont parfois bien du mal à se reconnaître ou à se retrouver, même une fois le nid vidé.

Pourtant et étrangement, dès le moment où l'horloge biologique se met en branle, l'extraordinaire machine s'organise autour du projet qui mijote dans le cœur des femmes et aucune histoire, sage, rocambolesque ou cauchemardesque ne les détournera de leur objectif de bercer et de voir grandir un ou plusieurs enfants.

Toutefois, j'ai du mal à croire que les mères, même les plus choyées et les plus heureuses d'avoir enfanté, ne se sont jamais arrêtées un moment, ne serait-ce qu'une fraction de seconde pour se demander si c'est vraiment ce qu'elles espéraient de la maternité.

Mais comme le dit si bien la rengaine : mère un jour, mère toujours. Et quoi qu'il advienne, contre vents et marées, les mères garderont leurs âmes de mères, qu'elles se sentent aimées ou bien mal aimées.

C'est ainsi que tous les mois de mai, la fête des Mères tente d'agir comme une promesse d'effacer d'un coup de baguette magique, toutes les petites misères, les difficultés inévitables et les angoisses souvent inutiles qui ont pu perturber l'univers des mères tout au long de l'année passée.

Le temps d'un dimanche ensoleillé, les mots doux se baladent sur les cartes Hallmarks et agissant comme un baume, ils chuchotent l'espoir de voir s'envoler les mille et un regrets au profit d'un bonheur nouveau. Alors que les petits brandissent avec fierté les jolis colliers de macaroni vaillamment fabriqués à l'école et que les fleuristes éparpillent aux quatre coins du monde les pétales colorés aux odeurs printanières, les mères ont déjà oublié ce qui les a fait tant pleurer. C'est comme ça une mère. Elle devient amnésique au moindre soupir. Elle s'accroche, confiante, aux sourires de ses enfants.

Tous les bisous mouillés et les embrassades échangées, quelques fois maladroites, scellent et confirment l'amour inconditionnel et parfois incompréhensible qui unit une mère à ses enfants.

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