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Je suis là, au milieu, face à ce lit, sans trop comprendre ce que je fais là. Surtout, qu'il y a cette femme. Dont j'ignore tout. Son prénom est-il important?Le lit immense, assurément trop grand, n'est pas pour des débats. Qu'attend-elle?
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Je suis là, au milieu, face à ce lit, sans trop comprendre ce que je fais là.

Surtout, qu'il y a cette femme.

Dont j'ignore tout. Son prénom est-il important?

Le lit immense, assurément trop grand, n'est pas pour des débats. Qu'attend-elle?

...

Qu'attend-elle de moi, disais-je, rien sans doute, ou peut-être que si, elle attend quelque chose que je ne sais pas.

Cette silhouette, allongée les yeux fixés sur la clef de voute que je ne trouverai pas.

Des images qui me viennent dans un silence de cathédrale.

Ces images sont les siennes, pas les miennes. Son monde auquel elle me laisse avoir accès le temps de cette rencontre. Il s'agit bien d'une rencontre. Au vrai sens du terme.

Les draps?

Je n'oserais y toucher.

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Je ne suis pas entre quatre murs même si cela y ressemble.

Je ne sais comment l'aborder, faut-il lui répondre?

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Est-ce de l'amour, c'est de cela dont il s'agit, est-ce de cela, dont elle me parle? Si ces mots me sont adressés. Et s'ils ne l'étaient pas? Si c'était moi, cet innocent aux mains pleines.

Figé, extatique, une valise dans chaque main.

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Je ne sais trop, Sarah, puis-je vous appeler Sarah ? Le tu est-il approprié?

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Je ne sais ce que vous me dites. Y réfléchir ? Que faire d'autre, je suis en immersion.

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Un déshabillé pour éplucher mon âme. Laissez à mon cœur, ses secrets et ses silences entre les battements. Laissez-lui, sa pelure d'oignon. Ne l'enlevez pas avec votre déshabillé.

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À l'intérieur, je suis rouge, sang, l'extérieur tout est rouge, je suis pris au piège et mes yeux sont dans les siens.

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L'amour est-il une faiblesse de l'ego quand il dérive quitte à être à l'abandon ou bien cette force qui devient vive et cruelle quand s'exprime la déchirure de l'âme? Implosion.

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Je suis pris. Elle me touche.

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Elle n'osera pas.

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Si.

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Je ne me suis pas enfui, ni à Hanoi pas plus qu'Hô-Chi-Minh. Je sens la moiteur, la mienne, plus que celle de la ville que je connaissais. Je sens le souffle du ventilateur. Je ne suis pas venu pour fuir, mais j'ai fui ailleurs, dans ma tête. Fuir ne fait qu'augmenter la hauteur du mur devant lequel on se retrouve, encore, en vain.

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Un mur. Le sien. Le mien aussi, peut-être.

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Elle est là, son regard plongé dans le mien, je suis attaché sans lien, figé dans une expression artistique qui est la mienne autant qu'elle était la sienne. J'en suis conscient. Lien. Malaise.

C'est loin Hanoï?

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On ne sait pas ce que c'est, on sait juste quand cela nous frappe. Il paraît que c'est cela.

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Les objets ont peu d'incidence sur moi, je les regarde comme autant de témoins inactifs et silencieux de notre passage éphémère en un lieu. Par contre, quand on s'imprègne des gens.

Rouge Mékong à la SAT

Rouge Mékong unit le cinéma immersif, la performance, la poésie et la musique en dévoilant une intrigue qui navigue entre la réalité et la fiction, le présent et le passé de Sarah Lebovitz. Le film 360° vous raconte l'histoire de Sarah alors qu'elle quitte ses amours.

Rouge Mékong est un projet initié en 2000, par Françoise Lavoie-Pilote explique la réalisatrice. Pas moins de 60 collaborateurs se sont réunis pour faire naître le projet. En 2011, il a donné naissance au collectif Lebovitz.

Le Collectif Lebovitz crée des univers immersifs et participatifs. Il unit cinéma et technologie pour raconter des histoires où tous les sens sont sollicités. Il crée un lien singulier entre l'auditoire et le récit. Il désire toucher, émouvoir et provoquer grâce à la construction de récits soulevant des questionnements universels.

Si vous désirez quitter pour une fois, les grosses productions américaines, vivre une relation humaine d'un autre type avec le cinéma, c'est du 10 au 25 octobre 2013. Du mardi au vendredi à la Satosphère à Montréal.

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