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Comme vous le savez peut-être, j'ai passé les 35 derniers jours comme candidate du Parti québécois dans le secteur Viau, château fort libéral. Je profite donc de ce premier texte de blogue pour faire le bilan de ma campagne et de tout ce qui s'y est déroulé.
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Lendemain de partielles dans Viau et dans Outremont, comme vous le savez peut-être, j'ai passé les 35 derniers jours comme candidate du Parti québécois dans le secteur Viau, château fort libéral.

Je profite donc de ce premier texte de blogue pour faire le bilan de ma campagne et de tout ce qui s'y est déroulé.

On peut l'avouer, la campagne est disons mal partie. Quelque peu hyperactive sur les réseaux sociaux, j'ai accumulé un grand nombre de connaissances virtuelles, amis certes, mais aussi opposants: quand on est une femme d'opinions et d'idées, on ne se fait pas que des amis. J'étais loin de me douter que d'anciens statuts Facebook - qui dataient d'il y a près de 3 ans tout de même - reviendraient dans le présent, en campagne électorale.

Je pense que j'avais fait mon mea culpa, si je me suis présentée pour le Parti québécois - que j'ai souvent, il va sans dire, critiqué dans le passé, et ce, à bien des égards - c'est bien évidemment car je l'endossais maintenant à 100%. On ne devient pas candidat et on ne fait surtout pas campagne lorsqu'on ne croit pas à un parti. Indépendantiste d'abord, c'est un parti qui me représente et avec lequel je suis tellement en accord que je prends même sur mes épaules une campagne électorale, perdue d'avance bien certainement. «L'abattoir» peut-être, mais c'était pour moi une étape à franchir pour recréer des liens avec mon parti naturel. De démontrer que j'étais prête aussi à assumer mon passé et mes anciens écrits.

Les quatre premiers jours ont été - disons-le - infernaux. Par contre, me répétant sans cesse Churchill qui disait «Si tu traverses l'enfer, ne t'arrête surtout pas», c'est ce que j'ai fait et cela est maintenant derrière moi. Je sais maintenant que je peux passer par dessus pas mal de choses!

J'ai reçu près de 500 messages de toutes sortes - surtout haineux - me traitant de nazi après mes «soi-disant» commentaires, me suis fait traité de «vacuité intellectuelle» par un chroniqueur de grand quotidien, mais d'un autre côté, ça aussi ramené mon livre dans les palmarès - car je ne considère pas être une idiote, mais surtout une femme d'idées. Pour moi, plonger en politique, c'était ça: passer des paroles (et des écrits, dans mon cas!) aux actes. Femme engagée, j'avais envie de démontrer que j'étais de bonne foi et que je voulais travailler pour l'indépendance du Québec, la langue française, l'identité nationale et aussi l'intégration des immigrants, qui sont - et resteront - mes combats de premier plan. De toute façon, la politique c'est une série d'attaques souvent personnelles: il faut savoir encaisser les coups, être forte et surtout savoir pourquoi on est là et croire à ce qu'on fait. Durant ces 35 jours, j'ai développé un respect que je ne me soupçonnais pas pour tous mes adversaires: s'engager pour le Québec et ses idées, ça n'a pas de prix et c'est louable, peu importe les idées que nous avons, pour moi, c'est aussi ça la démocratie. De plus, lundi soir, c'est pour la démocratie que j'avais le plus mal, avec près de 17% de taux de vote, c'est le cynisme et le je m'en-foutaise qui a gagné Viau.

Par contre, la campagne, elle, a été très gratifiante et satisfaisante. Les rencontres humaines, les expériences négatives et positives qui nous font grandir, cela ne s'oublie pas: ça se vit. Se lancer dans l'arène - plutôt que de chialer - est un véritable sport extrême. C'est une expérience que peu de gens vivront et dont je me sens privilégiée d'avoir pu accomplir. Malgré les faibles résultats, je suis très fière de moi et des gens qui m'ont aidé. Ma famille, mes amis, mais aussi les fantastiques militants que j'ai rencontrés et les électeurs qui m'ont accordé leur confiance.

Malgré un emploi et une maîtrise à temps plein, j'ai passé cinq jours par semaine sur le terrain, dans Viau: porte à porte, rencontre avec des citoyens, pancartes, distribution, etc. Même si je savais bien que ce n'était pas gagnable, je me suis dit que je travaillais pour du «long-terme» lors d'un référendum éventuel, toutes les voix compteraient et qu'il ne fallait pas oublier celles de Viau. Que l'électorat n'était pas homogène et qu'aller présenter l'option du Parti Québécois - même dans un bastion aussi solide - était important.

Maintenant, je reviens à la réalité. Je me repose un peu - disons une soirée - et je redeviens enseignante, étudiante, amie, collègue, sœur et fille. Et je remercie la vie d'une expérience comme celle-là, qui me rend, 35 jours plus tard, encore plus forte et prête à surmonter tous les défis!

À bientôt!

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Avril 2018

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