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Radio-Canada: où est la mémoire de notre histoire?

J'espère que Radio-Canada cessera de mélanger la cause aux problèmes. L'extrémisme religieux a causé beaucoup de tort à notre société et en particulier aux femmes. Nous savons que la religion peut être un profond vecteur de repli sur soi : nous l'avons vécu.
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Je suis outrée de constater la récupération qu'a faite le Téléjournal de Radio-Canada avec l'attentat de Québec le 31 janvier 2017 et l'amalgame que les intervenants interviewés ont fait avec le "racisme". Il n'y a pas de racisme systémique ou d'extrême droite organisée au Québec. Il y a un problème religieux.

Cet amalgame entre le "racisme" et les "croyances religieuses extrêmes" est hypocrite, voire dangereux, et, surtout, établit un portrait totalement erroné des Québécois. Les musulmans ne sont pas une race, ils sont des pratiquants dont certains vont à la Mosquée, d'autres non. Il y a des musulmans laïcs, modérés et ascétiques. Il en est de même dans toutes les religions. Et puis il y a l'Islam politique.

Nous savons que la religion peut être un profond vecteur de repli sur soi : nous l'avons vécu.

J'espère que Radio-Canada cessera de mélanger la cause aux problèmes. La société québécoise a décidé dans les années 60 de rompre avec l'Église, qui l'a dominée à un point où la société se repliait sur elle-même. L'extrémisme religieux a causé beaucoup de tort à notre société et en particulier aux femmes. Nous savons que la religion peut être un profond vecteur de repli sur soi : nous l'avons vécu.

Les Québécois craignent aujourd'hui de bonne foi et sans racisme aucun que le retour au religieux ne nous ramène en arrière, en raison d'une tranche de vie appelée chez nous "La grande noirceur". Nous avons décidé il y a 50 ans que les croyances spirituelles appartenaient à l'individu et que les pouvoirs nationaux ne devaient plus utiliser la religion pour asservir la société civile.

Une expérience collective ne peut pas être balayée ainsi par Radio-Canada, notre média phare, un média qui a grandi avec nous et qui a un devoir de mémoire envers notre nation. Radio-Canada sait, au plus profond de ses archives, que la religion a causé des ravages chez nous et elle devrait aussi en informer les coreligionnaires qui vivent avec nous.

Notre télévision nationale sait aussi que les Québécois ne rejettent pas pour autant les personnes de quelques origines qu'elles sont. Propager l'idée du contraire est néfaste pour toute la société. Radio-Canada a une responsabilité d'intégrité des faits historiques, de la réalité sociale, et ne pourra pas poursuivre dans la construction de ce portrait négatif des Québécois.

Aujourd'hui, nous pouvons témoigner que les musulmans de Québec ont respecté notre cheminement collectif justement parce qu'il n'est pas basé sur le racisme et qu'il n'empêche personne de pratiquer une religion. La délicatesse des musulmans de Québec est touchante. Et au passage, je salue mes cousins et cousines du Maghreb. Merci d'être ce que vous êtes et de vivre cette transition avec nous!

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