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Ta boîte, tu l'aimes ou tu la quittes

Vue de loin, la suggestion de David Marcus paraît hallucinante. Le boss de Paypal, dans un mail envoyé à ses collaborateurs, les invite à démissionner s'ils n'utilisent pas les produits maison.
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Vue de loin, la suggestion de David Marcus paraît hallucinante. Le boss de Paypal, dans un mail envoyé à ses collaborateurs, les invite à démissionner s'ils n'utilisent pas les produits maison. Fichtre. Tout ça parce qu'il a vu les salariés du siège renâcler à télécharger l'appli mobile conçue par leur boîte pour se sustenter à la cafète Paypal.

Forcément, d'emblée, on a envie de hurler à l'injustice. On imagine la même réaction dans toutes les autres entreprises du monde. Les salariés de Cahouète international ? Pas question qu'ils grignotent des pistaches. Ceux de l'office de tourisme de Florence ? Interdits de visite à Venise. Quant aux collaborateurs de cette grande marque de ski, il est inenvisageable qu'ils pratiquent le skate-board.

Evidemment, on voit mal les ouvriers de Kalachnikov s'amouracher de leur produit au point de s'équiper. Ou, dans un registre beaucoup plus pacifique, les collaborateurs de Cadremploi encouragés à répondre aux nombreuses offres d'emploi de leur site.

Pourtant, cette adhésion souhaitée, et rendue presque obligatoire par le patron de PayPal, porte en elle une certaine logique. Elle révèle même d'une forme d'éthique. Pour travailler dans une boîte, y passer entre 8 et 12 heures par jour, tous les jours de la semaine et, presque toutes les semaines de l'année, il faut croire un minimum à ce que l'on y fabrique ou à ce que l'on y vend.

L'inverse existe. On peut être indifférent aux produits et aux services que propose son entreprise et n'aimer son boulot que pour la bonne ambiance qui y règne. On peut aussi ne travailler que pour l'argent, son odeur et son montant. Mais dans ce dernier cas, on appelle ça du mercenariat. Et dans le premier, un manque d'éthique qui pourrait conduire un russe pacifiste à travailler chez Kalachnikov si les collègues sont sympas.

Du coup, David Marcus n'apparait plus comme le salaud de patron à lyncher d'urgence, mais comme un boss disposant d'un minimum de bon sens. Mais, certes, pas d'un maximum de finesse ni de doigté.

Sylvia Di Pasquale © Cadremploi.fr - 17 février 2014

L'édito de Sylvia Di Pasquale est également publié sur le site Cadremploi.fr

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