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Google recrute-t-il vraiment des candidats «plus intelligents que soi»?

Non content de monopoliser notre vie numérique, voilà que Google se targue de nous éclairer en matière de recrutement.
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Non content de monopoliser notre vie numérique, voilà que Google se targue de nous éclairer en matière de recrutement. Son DRH, Laszlo Bock, vient de publier un livre dans lequel il confie ses recettes qui tuent pour sélectionner les meilleurs. Work Rules! détaille ses méthodes qui minimisent consciencieusement la part de hasard et d'affect dans le processus d'embauche.

Au programme de Laszlo: une batterie d'exercices pratiques. Mais aussi des tests cognitifs, sorte d'évaluation du QI. Jusque-là, rien d'extraordinaire. Mais chez Google, on pousse le processus plus loin. Les postulants sont soumis à un entretien très très préparé, « structuré » comme ils disent. À chaque poste correspondent des questions précises, strictement identiques pour tous les candidats à un poste donné et destinées à scanner toutes les capacités à évaluer. Les recruteurs transcrivent les réponses dans un compte-rendu qui permettra une égalité de traitement.

Évidemment, comme on est chez Google, on utilise un algorithme. Il s'appelle QDroid. Les recruteurs entrent l'appellation du poste pour lequel ils souhaitent embaucher, et hop, le logiciel les guide pour préparer leur sélection. Il prévoit même de changer régulièrement de batterie de questions pour que les candidats n'aient pas le temps de se les refiler. Ensuite, leurs réponses sont soumises à la moulinette de plusieurs critères pour déterminer si le candidat correspond au profil recherché.

Tout cela coûte bien sûr fort cher, mais le géant du Web, qui a réalisé 9,5 milliards de bénéfice l'an passé, n'en a cure et dépense deux fois plus que la moyenne des entreprises américaines pour recruter.

Il est bien entendu difficile de mettre en doute la qualité des salariés de Google. Il faut dire que la firme n'a qu'à se baisser pour ramasser les CV des meilleurs candidats de la planète. Pour autant, ces méthodes totalement rationalisées posent quelques questions. À force d'industrialiser le recrutement, d'éliminer le facteur humain, affectif et subjectif pour réduire le risque d'erreur, le géant de Mountain View ne risque-t-il pas de passer à côté d'humains formidables, mais non appréciables par un algorithme? De futurs collaborateurs « plus intelligents que soi » puisque c'est une règle chez Google, qui voit plus loin que ne le pourraient les « profilés » par un programme censé modéliser l'humain.

À ce jour, et sauf erreur de ma part, aucune machine aussi sophistiquée, soit-elle, n'a jamais réussi à détecter l'humour dans les réponses. Or, l'humour est une forme hautement élaborée de l'intelligence. N'est-il pas?

L'édito de Sylvia Di Pasquale est également publié sur le site Cadremploi.fr

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