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Quel est le Nouvel agenda urbain pour le Québec?

TEXTE COLLECTIF - Alors qu'il est grandement temps de revoir la façon d'aménager le territoire et que les ressources financières sont désormais disponibles au niveau fédéral, le gouvernement du Québec doit agir en adoptant, en mettant en œuvre et en promouvant le Nouvel agenda urbain.
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Ce billet de blogue est un texte collectif dont la liste des signataires se trouve en pied de page.

L'Organisation des Nations Unies (ONU) a tenu récemment la conférence Habitat III où les États membres de l'ONU ont adopté le Nouvel agenda urbain. 30 000 personnes (politiciens, professionnels de l'aménagement, gens d'affaires, membres de la société civile, etc.) étaient ainsi réunies, du 16 au 20 octobre à Quito en Équateur, pour l'événement entourant la signature de cet accord qui énonce une série d'engagements afin de relever collectivement les défis urbains du 21e siècle.

Et ces défis sont très grands. Nous sommes à un point critique dans l'histoire en ce qui a trait à l'urbanisation massive. Ce phénomène est alimenté par une démographie urbaine toujours croissante : 50 % de la population mondiale habite en ville, et, d'ici 20 ans, il est estimé que ce nombre passera à 70 %. De plus en plus complexes, les villes sont à la fois la source, mais aussi la solution aux enjeux de notre temps. Leur rôle a d'ailleurs été souligné en 2015 dans les 17 objectifs de développement durable de l'ONU ainsi que dans l'Accord de Paris sur le climat, et réitéré de façon nette dans le Nouvel agenda urbain.

Le processus derrière le Nouvel agenda urbain est le fruit de deux ans de négociations et de rencontres préparatoires. L'une d'entre elles a même eu lieu ici même, au Québec, et a permis l'adoption de la déclaration de Montréal sur les aires métropolitaines. Cela explique la présence à Habitat III d'une délégation résolument engagée de la Communauté métropolitaine de Montréal menée par son président, le maire de Montréal, Denis Coderre.

Ayant été présents lors de cet événement historique, nous sentons la nécessité de prendre la parole. Notre objectif est d'engager une discussion à l'échelle du Québec à propos du Nouvel agenda urbain qui semble malheureusement avoir été largement ignoré ici, tant dans les médias que dans les arènes politiques provinciales. Nous nous interrogeons à savoir comment mettre en œuvre les engagements pris par le Canada, alors que le principal responsable des compétences municipales, le gouvernement provincial, était le grand absent de cette conférence internationale. Comment interpréter cette absence et surtout, quelles positions et engagements attendre de la part du Québec ?

Les principes et engagements du Nouvel agenda urbain ne sont pas uniquement l'affaire de pays en voie de développement. De façon non exhaustive, cette déclaration traite à la fois de gouvernance locale, métropolitaine et nationale, de la redistribution des ressources et des pouvoirs relatifs aux villes, de révision des modes de financements, de cohérence et de concertation dans l'aménagement du territoire, d'inclusion, de sécurité, de protection de l'environnement, de résilience face aux catastrophes et aux changements climatiques, de mobilité durable, de l'utilisation des technologies et innovations numériques au service d'une gouvernance urbaine plus intelligente et du rôle de l'espace public comme catalyseurs de nombreuses solutions à ces problématiques. Toutes ces thématiques sont à prendre en compte dans le contexte québécois. Pourtant, elles sont souvent traitées isolément ou simplement ignorées. Il en va de même lorsqu'il est question d'étalement urbain : comment l'encadrer, comme s'assurer que les décisions prises aujourd'hui ne font pas simplement en sorte de gruger des ressources (territoire, environnement) qui ne seront plus disponibles demain ?

Dans un souci de cohérence, nous souhaitons donc trois choses. Premièrement, nous demandons au gouvernement provincial de poursuivre la tradition québécoise d'engagement au niveau international et d'adopter la déclaration du Nouvel agenda urbain. Deuxièmement, nous lui demandons de présenter un plan d'action lié au Nouvel agenda urbain dans le contexte québécois. Troisièmement, nous voulons que le gouvernement québécois fasse la promotion active de ses engagements auprès des municipalités et de la population.

Pour l'instant, la révision de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme est sans cesse reportée. Alors que des groupes réclament une politique nationale de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, d'autres voix s'élèvent également pour une politique de mobilité durable. Au même moment, les orientations gouvernementales en matière d'aménagement du territoire sont en pleine révision au Québec, et de son côté, le gouvernement fédéral annonce des investissements massifs dans les infrastructures urbaines. Ce sont là d'importantes opportunités à saisir pour prendre des décisions qui auront de vrais effets bénéfiques dans les prochaines années.

Alors qu'il est grandement temps de revoir la façon d'aménager le territoire et que les ressources financières sont désormais disponibles au niveau fédéral, le gouvernement du Québec doit agir. Nous souhaitons donc ardemment que notre gouvernement fasse preuve de leadership sans tarder tant à l'échelle locale qu'internationale en adoptant, en mettant en œuvre et en promouvant le Nouvel agenda urbain.

Les signataires : Marie-Sophie Banville, Vivacité ; Catherine Craig-St-Louis, Vivre en Ville; Adam Cutts, New Cities Foundation; Samuel Descôteaux Fréchette, Arpent ; Laurence Goulet-Beaudry, UdeM ; Vincent Lacharité-Laframbroise, INRS ; Louis Mazerolle, L'Atelier Urbain ; Alexandra Nadeau, INRS ; Jessie Pelchat, Solidarité Mercier-Est ; Sylvain Perron, TELUQ ; Destiny Tchéhouali, UQAM; Justin Verville Alarie, Arpent.

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