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La passion de Justin Trudeau pour les armes à feu et les cafés latte lui procure un net avantage

Justin Trudeau n'est pas étranger à la controverse. La plupart du temps, il s'est retrouvé dans l'eau chaude à la suite de commentaires irréfléchis et spontanés. On aurait pu croire que le député de Papineau avait appris à tourner sa langue sept fois avant de parler. Mais rassurez-vous, il n'en est rien. Sa récente déclaration au sujet du Registre des armes à feu avait tout pour susciter l'incrédulité.
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Liberal MP Justin Trudeau announces he will seek the leadership of the party Tuesday, Oct. 2, 2012 in Montreal. (AP Photo/The Canadian Press, Paul Chiasson)
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Liberal MP Justin Trudeau announces he will seek the leadership of the party Tuesday, Oct. 2, 2012 in Montreal. (AP Photo/The Canadian Press, Paul Chiasson)

On aurait pu croire que Justin Trudeau avait appris à tourner sa langue sept fois avant de parler. Mais rassurez-vous, il n'en est rien. Sa récente déclaration au sujet du Registre des armes à feu avait tout pour susciter l'incrédulité. En effet, après avoir passé des années à défendre le Registre et voté en faveur de son maintien, notre Justin national l'a qualifié d'« échec » devant un parterre d'électeurs de la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell, d'obédience conservatrice. Les commentateurs de la scène politique ont rapidement dénoncé l'hypocrisie de ses propos.

Justin Trudeau n'est pas étranger à la controverse. La plupart du temps, il s'est retrouvé dans l'eau chaude à la suite de commentaires irréfléchis et spontanés. Qualifier un ministre en exercice de « tas de merde », perdre une bataille Twitter face à Jason Kenney au sujet des crimes d'honneur, et affirmer que les Québécois forment de meilleurs premiers ministres ne sont que quelques uns des dérapages dont il a le secret. Par contre, son adieu au Registre des armes à feu est plus préoccupant car il soulève deux problèmes : un, une mémoire à court terme défaillante; et deux, une tendance à faire des courbettes électorales répugnantes.

Que des politiciens jouent le jeu de la séduction n'a rien de surprenant. Tous les observateurs savent pertinemment que M. Trudeau n'aurait jamais osé faire une telle déclaration à Montréal. Dans une ville qui a connu tour à tour le massacre de Polytechnique, Valery Fabrikant, la fusillade du collège Dawson et la tentative d'assassinat sur la première ministre Marois (survenue il y a quelques mois), dénoncer le Registre des armes à feu aurait été à la fois suicidaire et méprisant.

Le Québec a un taux d'armes à feu par habitant supérieur à celui de beaucoup d'autres provinces canadiennes. Affirmer que les Québécois en ont une aversion généralisée serait donc une erreur. Mais, le fond de la question n'est pas là. Si Justin Trudeau croit sincèrement que les armes à feu sont une composante importante de l'identité canadienne - à en juger par les propos qu'il a tenus à Hawkesbury - il est tout simplement déplorable qu'il ait obéi à la ligne de parti aussi longtemps.

En outre, M. Trudeau a affirmé que les chasseurs respectueux de la loi ne devraient pas être pénalisés pour les crimes commis par les gangs de rue en contexte urbain. Mais a-t-il soupesé cet argument sérieusement avant de s'en servir pour appuyer ses propos? Suivre la ligne de parti est une chose, et faire des déclarations à l'emporte-pièce en est une autre.

Lors d'une cérémonie en hommage aux 14 victimes du massacre de Polytechnique, M. Trudeau affirmait plutôt ceci : « Les conservateurs tentent d'isoler le Registre des armes à feu du dossier de la violence envers les femmes. Leur décision est non seulement contraire à l'éthique, mais contraire aux faits. Le registre sauve des vies et ils sont en train de l'abolir. »

Nous avons manifestement affaire à un grand patineur artistique.

Un patineur qui tente maintenant de préciser sa pensée. Personnellement, je l'inviterais à patiner davantage. En effet, des sondages récents démontrent que les Canadiens seraient beaucoup plus enclins à voter pour le Parti libéral si celui-ci était dirigé par Justin Trudeau. Certaines enquêtes laissent même entrevoir la possibilité que les libéraux déferaient les conservateurs à la prochaine élection. Il est désormais clair que le Registre des armes à feu ne sera pas « ressuscité », mais le Parti libéral a désespérément besoin de l'être depuis quelques années, et les propos de M. Trudeau laissent entrevoir une stratégie de reconquête du vote rural. Tout compte fait, y aurait-il de la matière grise sous sa tignasse ondulée?

Pensez-y bien : un jeune politicien dynamique qui aime autant ses armes de chasse que ses cafés latte. Les conservateurs devraient s'en inquiéter.

Le style non-conventionnel de Justin Trudeau

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