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La secte des vélos

Qu'on le veuille ou non, la route a été conçue à une époque où l'automobiliste était roi. Oui, les temps ont changé et la route est aussi devenue un important moteur de développement économique. Ainsi, la cohabitation avec l'industrie du transport est devenue un incontournable. Maintenant, il faudrait faire une place aux vélos?
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Quelle ne fut pas ma surprise de lire la sortie du président de la Coalition Vélo Montréal, Daniel Lambert, à propos de changements qu'on entend proposer au ministre Robert Poëti concernant le Code de la sécurité routière. L'objectif est clair: faire comme en France (et oui, encore une fois!) et pénaliser à l'avance les automobilistes lors d'accidents impliquant un cycliste ou un piéton. C'est le cas français depuis 1985 avec l'adoption de la Loi du 5 juillet 1985, dite Loi Badinter où il existe une présomption légale de responsabilité à l'endroit de l'automobiliste dès qu'un cycliste est impliqué.

Dieu merci, nous ne sommes pas la France et en droit québécois, un tel changement exige la remise en cause du principe de non-responsabilité («no fault») instauré dans la législation québécoise depuis les années 70. Faut-il souligner que si le gouvernement prend cette avenue, il vient de créer une exception qui ne saura profiter qu'à une seule classe professionnelle : les avocats.

Ainsi, nous assisterons à une kyrielle d'interminables procès qui ruineront financièrement la classe moyenne au détriment d'une classe de citoyens trop pauvres pour se doter d'une voiture. Et j'exagère à peine dans le cliché. Il sera évidemment aisé de trouver un avocat qui fera la job «à pourcentage» pour défendre le «pauvre à deux roues» contre le «méchant bourgeois» en Audi A4 - achetée à crédit, bien entendu.

Mais trêve de plaisanterie, la proposition de Vélo Montréal relève du burlesque et de l'absurde. On n'a qu'à regarder autour de soi pour constater les infractions perpétuellement commises par les cyclistes. La situation est telle que la totalité des effectifs policiers dédiés à la circulation ne pourrait suffire à la tâche afin de discipliner cette horde indisciplinée. Qu'on se le dise bien franchement, la majorité des cyclistes sont délinquants, et les utilisateurs occasionnels du Bixi viennent contribuer à alourdir ce bilan puisqu'ils ne sont en aucun cas des habitués du vélo. Et que dire de ces maniaques en quête de performance qui se promènent avec des vélos modifiés ou contraires aux normes élémentaires de sécurité (oui... le «bike tuning», ça existe)?

Qu'on le veuille ou non, la route a été conçue à une époque où l'automobiliste était roi. Oui, les temps ont changé et la route est aussi devenue un important moteur de développement économique. Ainsi, la cohabitation avec l'industrie du transport est devenue un incontournable. Maintenant, il faudrait faire une place aux vélos? J'en conviens, mais pas partout. En dehors des pistes cyclables? Je n'y vois pas l'utilité, à moins d'apporter des changements majeurs aux infrastructures, ce qui est impossible dans le contexte actuel des finances publiques. L'investissement dans le transport en commun peut être priorisé bien avant le vélo.

Enfin, s'il devait apporter des changements au Code de la sécurité routière, le gouvernement devrait songer plutôt à serrer la vis et mettre au pas les cyclistes : immatriculation obligatoire, inspection obligatoire afin de vérifier les normes de sécurité du vélo, et obliger ceux-ci à se doter d'une assurance-responsabilité comme tous les automobilistes qui veulent emprunter la voie publique. C'est ça la réalité des choses quand un accident implique deux parties. Le vélo était-il en ordre? La personne avait-elle les compétences pour rouler un vélo? Et le cycliste était-il sain d'esprit au volant (alcool, drogues ou le classique du casque de musique sur les oreilles) ? Bref, que les cyclistes soient régis par les mêmes normes que tout le monde. Autrement, qu'ils dégagent la route, prennent l'autobus ou marchent à pied! Point à la ligne.

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