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La rémunération des dirigeants: jouer dans sa ligue

Chaque année, deux questions de fond annoncent l'arrivée du printemps. D'abord, jusqu'où se rendra le Canadien dans les séries? Puis, quelle a été la rémunération des dirigeants de nos grandes entreprises cotées en Bourse?
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Chaque année, deux questions de fond annoncent l'arrivée du printemps. D'abord, jusqu'où se rendra le Canadien dans les séries? Puis, quelle a été la rémunération des dirigeants de nos grandes entreprises cotées en Bourse?

Deux questions qui soulèvent les passions, dans des univers différents, certes, mais qui ont au moins une chose en commun: la compétitivité.

Pour former une équipe compétitive et attirer les meilleurs, le Canadien doit payer ses joueurs à la hauteur de leur talent, eu égard à la ligue dans laquelle il évolue. S'il décidait de son propre chef de limiter son enveloppe salariale à une fraction de celle des autres équipes de la LNH, il y a fort à parier qu'il serait rapidement déclassé. Au baseball, les Expos ont déjà tenté d'économiser sur les salaires des joueurs, avec les résultats que l'on connaît.

Au baseball, les Expos ont déjà tenté d'économiser sur les salaires des joueurs, avec les résultats que l'on connaît.

Il en va de même pour une entreprise multinationale, qu'elle soit située à Montréal, à New York ou à Londres. Si elle n'offre pas une rémunération concurrentielle, elle ne sera pas compétitive et elle sera, elle aussi, déclassée. Elle doit pouvoir offrir un régime de rémunération attrayant pour attirer les meilleurs dans son secteur et, le cas échéant, être en mesure de faire face aux tempêtes.

Au-delà de l'intérêt printanier qu'exerce la rémunération des dirigeants des grandes sociétés, le débat public, politique et médiatique actuel sur la rémunération des dirigeants de Bombardier doit être recentré.

La controverse a débuté alors qu'on rapportait que la rémunération des dirigeants avait «bondi d'environ 50%» en 2016 - ce qui est trompeur, dans la mesure où cinq des six dirigeants concernés n'ont occupé leur fonction que pour une partie de l'année 2015. Cette particularité exceptionnelle gonfle artificiellement la hausse et a attisé le feu de la controverse.

Dans un deuxième temps, on a «omis» de préciser que cette rémunération était conditionnelle à l'atteinte de résultats probants en matière de rentabilité. Les dirigeants toucheront cette rémunération que si l'entreprise réalise ses objectifs de vente et de profits, c'est-à-dire lorsque les actionnaires, dont les gouvernements investisseurs, se seront eux aussi enrichis.

Oui, les gouvernements ont investi dans Bombardier, tout comme de nombreux investisseurs privés. Tous ont intérêt à ce que l'entreprise réussisse et prospère. C'est précisément pour opérer le redressement réclamé par les investisseurs que Bombardier a recruté les meilleurs gestionnaires de leur secteur. Ces derniers menaient de brillantes carrières à la direction d'autres multinationales, aux États-Unis et ailleurs. Pour le recrutement de ses dirigeants, Bombardier n'est pas en concurrence avec les autres employeurs du Québec, mais avec les autres multinationales du monde.

Nous voulons tous que le Québec abrite d'importants sièges sociaux. Nous voulons tous que nos grandes sociétés rayonnent et fassent notre fierté aux quatre coins du monde. Que nous le voulions ou non, nos grandes sociétés jouent dans la «ligue multinationale» et, à ce titre, doivent observer les règles de cette ligue.

Le débat actuel doit nous faire réfléchir à ce que nous souhaitons pour notre économie. Que dans les ligues où elles évoluent, nos entreprises demeurent compétitives et gagnantes.

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