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Madame Butterfly : un beau moment d'opéra

Dans un superbe décor fait de grands panneaux coulissants en bois et en papier de riz, agrémenté de quelques spectaculaires cerisiers en fleur qui symbolisent le printemps, les acteurs chanteurs offrent une très belle prestation pour cet opéra populaire et sans difficulté.
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Au tout début du XXe siècle, l'attrait exercé par l'extrême Orient sur l'Occident encouragea Puccini à mettre en musique cette tragique histoire d'amour qui insiste sur la distance et le contraste de culture entre société japonaise et société américaine.

Cio-Cio-San, « papillon » en japonais, n'a que quinze ans lorsque le lieutenant de la marine américaine Benjamin Franklin Pinkerton, de passage à Nagasaki, remarque sa grande beauté et décide de l'épouser.

Le malheur a déjà traversé la courte existence de la jeune femme. Issue d'une famille de rang élevé, son père s'est vu contraint de se donner la mort avec le sabre que lui a offert le Mikado, et qu'elle conserve depuis. La pièce souligne la relation aux ancêtres et le code de l'honneur, qui sont deux dimensions essentielles de la culture japonaise. Réduite alors à la pauvreté, Cio-Cio-San est devenue geisha quand son destin semble se retourner grâce à son union avec ce « Yankee vagabond » en uniforme. C'est là qu'elle s'offre corps et âme à cet amour, en renonçant à tout, à sa famille et à sa religion, ce qui suscite l'abomination du bonze.

Un petit doute traverse toutefois Madame Butterfly. « On dit que là-bas (en Amérique) le papillon est percé d'une aiguille et fixée à une planche », s'inquiète-t-elle... Son époux la rassure, même si depuis le début de leur rencontre il sait qu'il fera vraiment sa vie avec une femme américaine...

Melody Moore (Cio-Cio-San) © Yves Renaud

Dans un superbe décor fait de grands panneaux coulissants en bois et en papier de riz, agrémenté de quelques spectaculaires cerisiers en fleur qui symbolisent le printemps, les acteurs chanteurs offrent une très belle prestation pour cet opéra populaire et sans difficulté. Les costumes de kimonos colorés sont très soignés, les voix sont excellentes, les éclairages parfaits. Et le livret - grâce aux surtitrages en français et en anglais - réserve quelques bonnes surprises et des tirades non dénuées d'humour.

La soprano américaine Melody Moore, qui a brillé dans plusieurs autres grands rôles, est une Madame Butterfly réussie. On notera sa belle interprétation de Un bel di vedremo, l'air célèbre du début du second acte, alors que Cio-Cio-San attend le retour de son mari depuis trois longues années. Le ténor québécois Antoine Bélanger (qui sera remplacé par Demos Flemotomos) est une très honorable B.F. Pinkerton. Et j'ai particulièrement apprécié les voix du baryton américain Morgan Smith dans le rôle du sensible consul Sharpless, et celle de la jolie Canadienne Allyson McHardy dans le rôle de la dévouée servante Suzuki. Sans compter les beaux chœurs de l'Opéra de Montréal.

L'ensemble qui dure 2h35, entracte compris, est particulièrement soigné et plaira à tous les publics. Un spectacle complet et un très beau moment d'opéra classique.

Madame Butterfly, opéra en 3 actes de Giacomo Puccini. Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica (à partir de la pièce de David Belasco elle-même inspirée de John Luther Long).

Le ténor québécois Antoine Bélanger interprète le rôle de F.B. Pinkerton les samedi 19 et mardi 22 septembre. Pour des raisons de santé, monsieur Demos Flemotomos chantera les 24, 26 et 28 septembre.

Madame Butterfly, à l'Opéra de Montréal, les 19, 22, 24, 26 et 28 septembre 2015

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