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Lettre à ceux qui n'aiment pas «La Première»

RÉTRO 2013 - Tout en écoutant le documentairesur la réalité de notre première ministre Pauline Marois, j'ai constaté sur les réseaux sociaux beaucoup de cynisme. Pourtant, il y a lieu de faire preuve de respect car la plupart d'entre nous, si nous avions eu une année au pouvoir à sa place, serions en syndrome post-traumatique ou en burn out.
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Tout en écoutant sur les ondes de TVA le documentaire La première réalisé par Yves Desgagné portant sur la réalité de notre première ministre Pauline Marois, j'ai constaté sur les réseaux sociaux beaucoup de cynisme. Ça criait à l'infopub, comme si ce qu'on voyait à la télé n'était pas le reflet de la réalité de madame Marois. Et certains ne se sont pas gênés pour carrément manquer de respect envers celle qui nous dirige aujourd'hui.

Pourtant, il y a lieu, opinions politiques mises de côté, de faire preuve de respect car la plupart d'entre nous, si nous avions eu une année au pouvoir à sa place, serions en syndrome post-traumatique ou en burn out.

Pendant quelques secondes, essayez de vous imaginer commencer une nouvelle job de superviseur dans un endroit où la majorité des gens ne vous aime pas, où quelqu'un essaie de vous tuer la première journée, et où chacune de vos décisions doivent être soumises à un comité constitué de membres qui ne sont pas de votre bord en partant. En plus, le budget de départ qu'on vous alloue pour remplir vos objectifs est en dessous de ce qui est normalement nécessaire pour les remplir. Ajoutez à ça des journées de dix huit heures et une paye en dessous de ce que vous pourriez faire dans un autre secteur pour les mêmes compétences.

Je crois humblement vous auriez refusé la job. Et si vous l'aviez acceptée, il y a de fortes chances que vous auriez abandonné votre poste dans les mois suivant votre entrée en fonction. Mais une chose est certaine, vous trouveriez héroïque d'avoir été capable de vous en sortir pendant un an sans vous effondrer.

Je peux douter des politiques de madame Marois, je peux lui reprocher d'avoir manqué de fermeté/cohérence/leaderhip/jugement cette année, je peux même dire qu'elle est carrément dans le champ dans certains dossiers, mais je ne peux pas dire qu'elle est fake.

Et ce que le documentaire nous a montré, j'en suis convaincue, c'est la vraie Pauline Marois à laquelle nous avons eu droit. La complicité avec son mari et son entourage, elle n'est pas fake. Je l'ai rencontrée il y a quelques années alors qu'elle croyait que la vie politique était derrière elle. Sa maison était remplie de gens heureux. Elle avait le même air serein qu'elle affiche aujourd'hui malgré une année difficile. Le bonheur, ça ne se fake pas, ça se sent. Et cette femme est avant tout une femme heureuse et équilibrée dans sa vie privée, avec ou sans la politique. J'ai pu le constater moi-même alors que j'étais d'un média communautaire et qu'elle n'avait aucun intérêt à me jouer le grand jeu de la séduction.

Elle fait des journées de 18 heures. Ça non plus, ça ne se fake pas. Vous connaissez l'expression « agenda de ministre » ? Avec le documentaire, on a eu un aperçu de l'agenda de « La Première ». Elle a plus de trente ans d'expérience en vie politique, le documentaire devait-il l'occulter pour paraître plus objectif ? Pourtant, un curriculum vitae, ça n'a pas d'opinion, ce sont des faits résumés. 14 ministères gérés, ce n'est toujours pas Desgagné qui l'a inventé.

Ce documentaire est un portrait de celle qui nous dirige. Ce n'est pas une infopub ou un pamphlet digne de la Corée du nord. On ne nous a pas montré de faux exploits en nous martelant un slogan nationaliste hypnotisant. On nous a simplement montré les coulisses de celle qui occupe le pouvoir.

Nous avons tous intérêt à mieux connaître nos élus pour savoir s'il y a de la substance derrière leur pancarte. Dans ce cas-ci, je défie quiconque de me démontrer que derrière la pancarte de Pauline Marois, il y a du vide. On aura beau pas être d'accord avec elle, admettre son courage, son expérience, sa persévérance et sa résilience, ne relève pas de la subjectivité, mais d'une certaine conscience de la réalité.

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