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Le 23 novembre, les membres d'Option nationale ont ouvert la porte à une éventuelle collaboration avec un(e) candidat(e) à la chefferie du PQ qui se montrerait à leurs yeux suffisamment engagé(e) à faire l'indépendance. Ce que propose Pierre Karl Péladeau à ce stade-ci saurait-il les enthousiasmer?
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Son slogan de campagne, «Réussir», contient tout l'optimisme et la confiance dont le mouvement indépendantiste a besoin pour se redresser. Qu'il soit élu chef du PQ ou non, M. Péladeau sera un acteur indispensable de la prochaine campagne pour le « oui ». Ce qu'il représente, l'homme d'affaires prospère et pragmatique, sera très utile pour rallier et inspirer confiance à une large part des Québécoises et des Québécois. C'est une coalition diversifiée qui mènera le Québec à l'indépendance. Nous ne pouvons que souhaiter que M. Péladeau en fasse partie.

Le 23 novembre dernier, les membres d'Option nationale réunis en congrès ont ouvert la porte à une éventuelle collaboration avec un(e) candidat(e) à la chefferie du PQ qui se montrerait à leurs yeux suffisamment engagé(e) à faire l'indépendance. Ce que propose M. Péladeau à ce stade-ci saurait-il les enthousiasmer?

Intentions claires, engagement flou

Les intentions de M. Péladeau sont claires, il veut faire du Québec un pays. Il l'a dit : il ne veut pas gouverner une province. Je le crois et me réjouis de sa détermination. Cela dit, je ne pense pas que ce qu'il propose jusqu'à maintenant suffise à enthousiasmer les militants d'Option nationale. Malgré sa profession de foi résolument indépendantiste, il se maintient encore dans le cadre stratégique du statu quo péquiste qui a graduellement dévitalisé le mouvement indépendantiste. En effet, il refuse encore de dire s'il tiendrait un référendum au cours du prochain mandat. Il estime que la question est «prématurée». «On ferait le jeu de nos adversaires», dit-il. «On sait fort bien que les fédéralistes vont toujours mettre l'accent là-dessus en disant que le référendum divise».

Inutile de se cacher

Cette position s'inscrit directement dans la lignée des «conditions gagnantes» de Lucien Bouchard et du «moment opportun» de Pauline Marois. Préserver ce cadre stratégique nous ferait perdre beaucoup de temps. Ce n'est pas en cachant les modalités de votre stratégie d'accès à l'indépendance que vous allez empêcher les fédéralistes de «mettre l'accent là-dessus en disant que le référendum divise». Rappelons-nous les dernières élections générales, le PQ ne prenait pas l'engagement de faire un référendum. Cela a-t-il empêché M. Couillard de brandir ad nauseam l'épouvantail du référendum, devenu synonyme de «chaos» dans la novlangue libérale? Non.

L'épouvantail référendaire: une fatalité

Que M. Péladeau cache ou non son échéancier référendaire, il ne fait aucun doute que les libéraux vont prononcer le mot «référendum» aussi souvent que possible dans les quatre prochaines années. Ils vont le prononcer jusqu'à en pervertir le sens, comme ils ont martelé les mots « violence » et « intimidation » au printemps 2012. Il n'y aura pas moyen de l'éviter. Même si, au dernier moment, vous affirmiez ne pas vouloir tenir de référendum, ils prétendraient que vous mentez à la population et continueraient leur mantra.

Passer de la défensive à l'offensive

Confrontés à cette fatalité, notre meilleure défense sera l'attaque. Lorsqu'ils nous accuseront de vouloir semer le chaos, il faudra les amener sur notre terrain et utiliser leurs faibles sophismes comme des opportunités de promotion de l'indépendance.

Ce sont eux qui devraient être gênés de vouloir maintenir le Québec dans le Canada. Ce sont eux qui portent l'odieux de nous priver des moyens législatifs et financiers essentiels à notre développement. Ce sont eux qui maintiennent le Québec à genoux et qui cultivent notre impuissance.

Les bons arguments sont de notre côté, il faut avoir confiance en notre démarche. Lorsqu'on est en position de faiblesse, on se cache. Pour faire l'indépendance, il faut se mettre en position de force. Celui qui se sent incapable d'aller sur ce front-là n'aura pas ce qu'il faut pour fonder un pays.

Une intention forte, c'est bien. Un plan, c'est mieux

Le référendum classique n'est pas la seule voie vers l'indépendance. Quelle que soit la modalité par laquelle on veut déclarer l'indépendance, l'important, c'est de prendre l'engagement de le faire dans un premier mandat. Il ne faut plus dissocier l'élection d'un gouvernement indépendantiste de sa démarche d'accession au pays. Cette tactique a fait trop de ravages par le passé. Il faut passer à autre chose.

La course au PQ sera longue, souhaitons que M. Péladeau et ses concurrents s'entendent au moins sur cette nécessité.

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