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Nous (les hommes) n'avons pas de leçon à donner aux Hyènes en jupons

Je crois sincèrement que les hommes peuvent être des alliés du mouvement féministe - tout comme je crois que les blancs peuvent être des alliés du mouvement anti-raciste. Mais ce positionnement est complexe et peut-être confrontant pour les hommes.
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Je suis certain que des féministes, des femmes, proposeront une réplique au billet de Alban Ketelbuters, publié le 23 avril dernier sur le Huffington Post Québec. Loin de moi l'idée de répondre à leur place. Néanmoins, encouragé par mes collègues féministes, je souhaite donner un point de vue différent en tant qu'homme qui s'efforce d'être un allié du mouvement féministe.

Soyons clairs : le féminisme est un mouvement créé par les femmes et pour les femmes. Malgré des gains importants, le féminisme est toujours pertinent aujourd'hui, parce qu'il y a des inégalités persistantes entre les femmes et les hommes et parce que les femmes sont encore confrontées à plusieurs injustices simplement parce qu'elles sont des femmes. Cette analyse n'a rien d'essentialiste. Au contraire, les luttes féministes sont fondées sur la conviction que cette réalité n'est pas inévitable, puisqu'elles sont construites socialement.

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Je crois sincèrement que les hommes peuvent être des alliés du mouvement féministe - tout comme je crois que les blancs peuvent être des alliés du mouvement anti-raciste ou des alliés dans les luttes menées par les communautés autochtones. Mais ce positionnement est complexe et peut-être confrontant pour les hommes. Le billet de Alban Ketelbuters illustre d'ailleurs très bien ce point.

En fait, ce positionnement doit être confrontant pour les hommes, puisqu'il exige une démarche de reconnaissance de notre position privilégiée dans la société patriarcale. Cela implique que nous reconnaissions comment nous bénéficions, individuellement et collectivement, de la persistance des inégalités entre les femmes et les hommes, eet comment nos attitudes et nos comportements contribuent au maintien de ces inégalités. Mais au-delà de la reconnaissance, au-delà des belles paroles, nous devons surtout travailler activement à changer nos attitudes et nos comportements.

En ce cens, si nous souhaitons réellement être des alliés et que nous reconnaissons à la fois notre position privilégiée et la nécessité de changer nos attitudes et nos comportements, nous n'agirons pas comme si nous savons mieux que les féministes ce qui est bon pour leur mouvement. Nous ne leur donnerons pas de leçon sur ce qui est acceptable ou souhaitable pour leur mouvement. Nous ne tenterons pas non plus de nous approprier leur mouvement ou de le détourner à notre avantage. C'est leur mouvement, pas le nôtre.

Dans ce contexte, les féministes devraient pouvoir déterminer quelle est la contribution souhaitée des hommes comme alliés du mouvement. Bien entendu, elles ne seront jamais toutes en accord sur cette question et, comme alliés, il faut accepter de naviguer dans ces eaux qui sont parfois troubles. Il faut comprendre et respecter le fait que certaines féministes souhaitent préserver des espaces sécuritaires pour femmes seulement.

On me demande souvent pourquoi je ne m'identifie pas comme homme féministe, et pourquoi je préfère me positionner comme allié ou comme homme pro-féministe. Pour moi, c'est un rappel important qu'il ne s'agit pas de notre mouvement, mais bien d'un mouvement par et pour les femmes.

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