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Carnet de campagne: Quebec Solidaire dans Taschereau

Dans les nombreuses rencontres de campagne qu'il m'est donné de faire ces jours-ci, je discute avec beaucoup d'indécis et surtout beaucoup d'électeurs et électrices partagés entre le vote du coeur (pour Québec solidaire) et le vote stratégique pour la candidate du PQ, seule capable, selon eux, d'empêcher Clément Gignac du Parti libéral de passer. Or, je le constate à chaque fois: les uns et les autres oublient deux arguments clefs qui les amènent par la suite à percevoir la réalité sous un jour bien différent.
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Caroline d'Astous

Dans les nombreuses rencontres de campagne qu'il m'est donné de faire ces jours-ci, je discute avec beaucoup d'indécis et surtout beaucoup d'électeurs et électrices partagés entre le vote du coeur (pour Québec solidaire) et le vote stratégique pour la candidate du PQ, seule capable, selon eux, d'empêcher Clément Gignac du Parti libéral de passer. Or, je le constate à chaque fois: les uns et les autres oublient deux arguments clefs qui les amènent par la suite à percevoir la réalité sous un jour bien différent.

Tout d'abord, Taschereau doit être vu comme un comté particulier où la logique du vote stratégique ne fonctionne pas comme ailleurs. Les sondages plus précis menés dans ce comté le montrent bien : alors que la montée de la CAQ affaiblit la candidature de Clément Gignac - ce qui implique que le PLQ et la CAQ se partagent au plus 25 % des intentions de vote -, il suffirait qu'une partie des votes en faveur de la candidate péquiste bascule du côté du candidat de Québec solidaire pour que celui-ci l'emporte. À condition évidemment que ce report trouve un écho, notamment auprès des jeunes, des étudiants et de divers autres groupes sociaux et populaires qui sont nombreux dans les quartiers centraux. Pour eux, voter Québec solidaire dans Taschereau, c'est voter stratégique, et même doublement stratégique. En effet, ils s'assurent ainsi qu'ils auront à l'Assemblée nationale, non seulement un député qui n'est pas libéral, mais plus encore : un député qui est capable de défendre tout ce que le PQ en général, et Agnès Maltais en particulier, ont perdu de vue au fil des ans.

Quant au deuxième élément, on pourrait le résumer ainsi : le Parti québécois n'est plus le parti de René Lévesque et, depuis les années 90, il n'a plus vraiment ce préjugé favorable envers les travailleurs et travailleuses qu'il prétendait avoir en 1976, ni la même volonté de faire la souveraineté qu'auparavant. Tout le montre, à commencer par les prises de position récentes de la députée dans Taschereau, Agnès Maltais. Rappelez-vous, c'était il y a à peine un an : n'est-ce pas elle qui, dans la fameuse affaire de l'amphithéâtre multifonctionnel (mars 2011), a porté les valises du milliardaire Pierre Karl Péladeau en se jetant au secours de son plan d'affaires et en court-circuitant tout véritable appel d'offres, en passant outre la Loi sur les cités et les villes ? Déjà à l'époque, comme candidat de Québec solidaire dans le comté, je m'étais dressé contre ce procédé en tous points antidémocratique !

Rappelez-vous aussi quand Agnès Maltais était ministre de la culture (entre 1998 et 2001), n'avait-elle pas, malgré les risques de concentration médiatique si inquiétants, protégé l'empire Québécor ? Et cela non seulement en l'aidant - via le soutien de la Caisse de dépôt - à acquérir Vidéotron, mais aussi en paralysant le projet visant à créer un fonds d'aide à la presse indépendante ainsi qu'à doter le Conseil de Presse du Québec d'une somme d'un million de dollars pour lui donner plus de mordant ! Et que dire du fait qu'elle se trouve très proche de Pauline Marois, et donc qu'elle se veut une de ses adeptes les plus acquises à la stratégie de la gouvernance souverainiste, c'est-à-dire à cette stratégie qui consiste à refuser, dans un premier mandat, de fixer une date pour un référendum, repoussant ainsi la question de la souveraineté à un horizon indéterminé.

On le voit, dans le cas de Taschereau, le passé est garant du futur: voter PQ mène à une impasse, car il n'apparaît plus comme le gardien des valeurs progressistes et de la volonté indépendantiste, chères à tant d'électeurs et électrices des quartiers centraux.

C'est ce que je vous propose avec Québec solidaire : revenir à ces valeurs, toujours bien vivantes. N'auriez-vous pas envie de voter ainsi pour vous ?

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