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Dans Taschereau, plus de dilemme à avoir!

Or c'est là l'intéressant pour Québec solidaire: la bataille électorale qui s'engage semble si ouverte, si indéterminée, si difficilement prévisible que dans plusieurs comtés, il serait possible pour les candidats et candidates de Québec solidaire de se glisser à la première place, à la faveur de luttes à deux ou à trois dispersant le vote. De quoi pouvoir faire élire plusieurs représentants de QS et constituer un bon groupe de députés solidaires à l'Assemblée, susceptibles y compris de détenir la balance du pouvoir.
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Caroline d'Astous

Je dois dire que je suis content de pouvoir au cours de cette campagne estivale 2012 partager avec les lecteurs du Huffington Post Québec, quelques-unes des idées défendues par Québec solidaire, et de le faire depuis le comté si disputé de Taschereau. Car la lutte y sera chaude et tous les enjeux qu'on retrouve ailleurs vont s'y donner de manière exemplaire.

En fait, on n'aurait pas pu imaginer manoeuvre plus "ratoureuse": déclencher une élection en plein mois d'août, et qui plus est au coeur d'un été comme on en a vu rarement au Québec, alors que tout le monde a envie de faire des réserves de soleil et de farniente...

On en sait la raison: les sondages n'ont rien de réconfortant pour l'actuel Premier ministre Jean Charest, tant son image de chef de parti frayant avec la corruption lui colle à la peau. Alors la seule chance qu'il lui reste, c'est cette petite fenêtre de temps en plein cœur de l'été, juste avant que ne redémarrent les travaux de la commission Charbonneau. En espérant que les électeurs ne se presseront pas trop dans les urnes. Ou que joueront à plein les traditionnelles distorsions du scrutin uninominal à un tour, lui permettant avec moins de 40% des suffrages de pouvoir encore gouverner! Tel est le hasardeux pari qu'il fait, avec en prime l'idée de déconsidérer toute action étudiante qui oserait braver la loi 78, lors du retour en classes vers la mi-août.

Un vrai ras-le-bol!

Sauf que le Premier ministre oublie que pour une grande partie de la population, la coupe est pleine : depuis ce printemps, ce ne sont pas seulement les étudiants et étudiantes qui massivement ont exprimé leur opposition à ses politiques dans l'éducation, mais aussi de larges secteurs de la population qui n'en veulent plus de la corruption ou de l'autoritarisme sans rivages, ou encore de ses arrangements avec tous les Desmarais de ce monde. Souvenez-vous de ces concerts de casseroles à répétition, partout au Québec, et particulièrement dans notre comté de Taschereau. Souvenez-vous des 350 000 personnes descendues pour le jour de la terre, le 22 avril, et encore ces 75 000 en plein mois de juillet à Montréal. Du jamais vu au Québec! Sans même parler de ces sondages qui ne donnent guère plus que 30% des intentions de vote au Parti libéral et à peine 23 % lorsque l'on mesure la confiance accordée à Jean Charest comme premier ministre!

Il y a donc au Québec un vrai ras-le bol.

Bien sûr beaucoup seront tentés de voter « stratégique », en somme de voter pour celui qui a le plus de chance de l'emporter et qui apparaît "le moins pire". En se disant que l'important c'est de chasser Charest et en oubliant que le Parti québécois est aussi un vieux parti qui tout en repoussant aux calendes grecques l'accession à la souveraineté, promeut globalement de mêmes politiques néolibérales.

Se glisser à la première place

Or c'est là l'intéressant pour Québec solidaire: la bataille électorale qui s'engage semble si ouverte, si indéterminée, si difficilement prévisible que dans plusieurs comtés, il serait possible pour les candidats et candidates de Québec solidaire de se glisser à la première place, à la faveur de luttes à deux ou à trois dispersant le vote. De quoi pouvoir faire élire plusieurs représentants de QS et constituer un bon groupe de députés solidaires à l'Assemblée, susceptibles y compris de détenir la balance du pouvoir.

C'est ce qui pourrait arriver dans Taschereau. Alors qu'Agnès Maltais a beaucoup perdu de sa crédibilité dans l'affaire du nouvel amphithéâtre de Québec, et que les libéraux ont envoyé en la personne de Clément Gignac une grosse pointure; alors que la CAQ va tenter de forcer le jeu en comptant sur ses appuis naturels dans la région, le vote risque d'être dans Taschereau si partagé qu'il pourrait permettre à QS de tirer son épingle du jeu avec succès. À condition bien sûr que tous ceux et celles qui aspirent à plus de justice sociale et de souveraineté politique authentique pour le Québec aillent voter... et le fassent pour Québec solidaire.

Dans Taschereau, il n'y a donc pas de dilemme à avoir entre le vote authentique (voter pour ce qu'on croit) et le vote stratégique (voter pour chasser Charest). Voter pour Québec solidaire c'est faire les deux en même temps. Mieux c'est se donner les moyens, non seulement de chasser le parti de Jean Charest, mais aussi d'enrayer le système néolibéral mis en place par les vieux partis.

Voter pour Québec solidaire dans Taschereau, c'est donc saisir la chance d'un changement... tout autant stratégique qu'authentique! Un véritable changement!

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