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Ça vaut-tu la peine de se suicider pour ça?

Il est normal que tu en arrives parfois à vouloir mettre fin à cette pesanteur qu'est la vie. Si jamais la lourdeur de la vie t'amène sur un chemin plein de brouillard, pense un instant à ce petit texte sans prétention.
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C'est la troisième question que mon psychiatre me posa lors de ma dépression en 2012. Tu parles d'une question. Bien, oui, ça vaut la peine... Vous ne trouvez pas que c'est assez? Je ne suis pas ici pour rien, que je lui dis? Il me regarde et me fait un léger sourire en me disant: «M. Larochelle, j'aimerais beaucoup qu'en retournant à votre chambre et, d'ici à ce que nous nous revoyions, que vous fassiez une réflexion, une analyse de chacune de vos raisons et que vous me disiez, par la suite, si chacun de vos arguments vaut la peine de passer à l'acte, soit de se suicider».

Tu parles d'un psychiatre, me suis-je dit! Puis, en arrivant à ma chambre, je l'ai pris au mot. J'ai donc réfléchi et mis sur papier son raisonnement. Force est d'admettre qu'après chaque raison que j'avais évoquée, j'ai dû me rendre à l'évidence que non, ça ne valait pas la peine.

Mais pourquoi est-ce que je croyais et tenais un discours si assuré et sans équivoque, il y a quelques heures à peine?

La réponse est simple. Plus tu mets un nombre important de problèmes dans ton panier à souffrance, plus tu ne verras rien d'autre. Il est normal que tu en arrives parfois à vouloir mettre fin à cette pesanteur qu'est la vie et son lot de douleurs psychiques. Par contre, pris un par un, je me sentais plus léger et plus apte (un bien grand mot) à une meilleure réflexion, et ainsi à une conclusion plus joyeuse que le suicide.

Jean-Marc Chaput déclarait souvent dans ses conférences: «Ne montre pas à un enfant à sa naissance le nombre de patates qu'il va manger dans sa vie, car il va avoir peur. Mais si tu lui dis qu'il va en manger une le midi et une autre le soir, il va avoir moins peur ». Je pense que je peux appliquer cela à mes raisons pour passer l'arme à gauche, comme le disait mon père. En regardant grossir mon panier de «bonnes raisons» pour aller de l'autre côté, j'oublie qu'il y a sûrement une façon de les regarder une à une et essayer d'éviter une fin abrupte.

Si jamais la lourdeur de la vie vous amène sur un chemin plein de brouillard à couper au couteau, ou encore que si vous êtes immobilisé le nez face à une montagne, pensez un instant à ce petit texte sans prétention. Demandez-vous à votre tour: si je regardais mes problèmes, un à un, ma vie serait-elle moins pénible? Est-ce que cela me permettrait d'avancer un peu plus vers une autre solution que de tirer sur la «plug»?

Je suis certain que si vous vous posez cette question sincèrement, et ce, même si ce n'est pas la première question que nous nous posons en ces périodes très troubles de la vie, tout comme moi vous vous apercevrez qu'il peut y avoir encore une belle route dégagée et que, petit pas à petit pas, vous escaladerez la montagne. La réflexion en vaut la peine. Il suffit de prendre le temps de prendre le temps.

Êtes-vous dans une situation de crise? Besoin d'aide? Si vous êtes au Canada, trouvez des références web et des lignes téléphoniques ouvertes 24h par jour dans votre province en cliquant sur ce lien. Au Québec, contactez le Centre de prévention du suicide au 1 866 277 3553.

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