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Être partie prenante de notre thérapie

Les deux fois où j'ai été hospitalisé pour une dépression, j'ai remarqué une chose un peu terrifiante: nous sommes rarement écoutés.
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Les deux fois où j'ai été hospitalisé pour une dépression, j'ai remarqué une chose un peu terrifiante : nous sommes rarement écoutés.

Dans la plupart des cas, nous ne sommes qu'entendus par les professionnels de la santé, mais pas vraiment compris.

Ayant expliqué à mon psychiatre les raisons principales pour lesquelles j'étais en dépression, la première chose qu'il me dit : «je vais vous prescrire des médicaments qui vous feront le plus grand bien et qui vous remettront sur la voie avec les idées plus claires».

Même s'il avait en partie raison, j'aurais beaucoup aimé qu'il me dise en premier que nous allions chercher ensemble des pistes de solutions, qu'il me mette à contribution, et ce, malgré le fait que la forme n'était pas au rendez-vous.

Ce n'est pas au moment du diagnostic que je tenais à avoir droit de parole, mais bien dès mon arrivée. C'est très frustrant de voir l'aidant et le professionnel prendre la place, ma place, dans toutes les décisions, sans se soucier si cela correspond à la vie que je veux vivre, à mes attentes et aspirations, et non à devenir un zombie gavé de médicaments puissants et parfois inadéquats.

Durant cette période de cinq semaines, trois fois la semaine, j'allais à sa rencontre et sortais avec une médication plus lourde, avec les effets secondaires qui allaient avec. Tout ce temps, pas de discussions sérieuses et encore bien moins de thérapie. Tout passait par la prise de médicaments.

Résultat? Rechute quatre ans plus tard avec tentative de suicide. Cette fois-là, enfin, j'ai été plus chanceux. Enfin un psychiatre qui commença par jaser avec moi sur le pourquoi de ma venue. Il m'amena doucement vers des réflexions à court et long termes. Oui, enfin, une personne à l'écoute et attentive, qui ne bouscule rien, progresse lentement, et qui suggère une médication d'accompagnement, sans plus.

Quand nous demandons à un planificateur financier ou à un agent d'immeuble de nous aider, ils commencent d'abord par nous écouter et s'enquérir de nos besoins et de nos attentes. Ils ne commenceront pas à dire que ce genre de maison ou de projet est meilleur pour nous. Non. D'abord une discussion s'engage, et des avenues sur nos besoins et aspirations commencent à apparaître, et nous modèlerons le tout au fil des discussions. Pourquoi en est-il autrement avec ce que nous avons de plus cher, notre santé?

Ce n'est pas parce que nous sommes malades, sans entrain et souffrants que nous n'avons pas voix au chapitre. Bien au contraire, il me semble que, justement, si on nous intègre à cette thérapie à venir, nous ne nous en porterons que mieux.

Je souhaite davantage de ces docteurs et intervenants plus enclins à être disponibles et attentifs à la personne, qu'aux soins rapides qui, trop souvent, ne correspondent nullement à notre état du moment et nous mènent à des rechutes, ou encore à l'hospitalisation.

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